Nucléaire : l’Afrique doit-elle trembler ?

Sur le continent, seule l’Afrique du Sud produit de l’énergie nucléaire. D’autres pays ont affiché leur intention d’adopter cette technologie.

La centrale nucléaire de Koeberg, en Afrique du Sud. © AFP

La centrale nucléaire de Koeberg, en Afrique du Sud. © AFP

Publié le 24 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Sur les 442 réacteurs recensés dans le monde, le continent n’en compte que deux, à Koeberg, en Afrique du Sud. Cependant, une demi-douzaine d’autres États possèdent un ou deux réacteurs de recherche. Des menaces somme toute limitées.

Koeberg, en Afrique du Sud, à la merci d’un séisme ?

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Le site de Koeberg – deux réacteurs de 900 MW qui fournissent 6 % de l’électricité du pays – fait la fierté de l’Afrique du Sud. Située à 30 km du Cap (et de ses quelque 3,5 millions d’habitants), au bord de l’Atlantique, la seule centrale nucléaire du continent est aussi source d’inquiétudes. Des géologues rappellent que la région pourrait être touchée par un séisme d’envergure comme en 1969 (6,3 sur l’échelle de Richter, 12 morts). Mais la menace reste mineure et un tsunami est peu probable. « L’usine de Koeberg est conçue pour résister à un séisme de niveau 7 sur l’échelle de Richter et à une vague de 8 m », fait savoir le National Nuclear Regulator, l’autorité de régulation du nucléaire en Afrique du Sud.

Les réacteurs de recherche sont-ils des menaces ?

L’Afrique compte une dizaine de réacteurs, destinés non à la production, mais à la recherche et à la formation. Ils se trouvent en Afrique du Sud (près de Pretoria), en Algérie (Aïn Oussera, à environ 200 km d’Alger, et Draria, dans la banlieue de la capitale), en Égypte (deux à Inshas, près du Caire), en Libye (Tajoura, près de Tripoli), au Maroc (Maamora, près de Rabat), en Tunisie (Tunis), au Ghana (Accra) et au Nigeria (Zaria, dans le Nord). À Kinshasa, le réacteur est à l’arrêt depuis 2004 et nécessite 3 millions de dollars pour être remis en service.

Certains de ces pays, particulièrement le Maroc et l’Algérie (qui se trouvent sur la ligne sismique qui sépare les plaques africaine et européenne), ainsi que l’Égypte, ne sont pas à l’abri d’un séisme, ni même d’un tsunami. Mais ces réacteurs sont cent à mille fois moins puissants que ceux servant à la production d’énergie. Leur dangerosité est de ce fait atténuée.

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Cette catastrophe va-t-elle ralentir les projets ?

Depuis quelques années, les Africains se sont lancés dans la course à l’atome. La Tunisie et l’Égypte, qui ont annoncé le lancement de leur production autour de 2020, sont considérées comme les candidates les plus sérieses, devant l’Algérie, le Maroc et la Libye. D’autres se sont contentés d’annoncer leurs ambitions : le Nigeria, le Soudan, la Namibie, le Sénégal… Cette catastrophe peut-elle les freiner ? « Il est trop tôt pour l’affirmer », indique une source française. Comme après Tchernobyl, des pays pourraient prendre le temps de la réflexion : en 1986, l’Égypte avait suspendu son programme par mesure de précaution ; elle ne l’avait relancé qu’en 2007. Le blocage pourrait également venir des bailleurs. Avant même la catastrophe japonaise, ils étaient peu enthousiastes à l’idée de financer le nucléaire civil.

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