Gabon : comment Libreville compte relancer sa filière bois avec Olam
Pour favoriser l’industrialisation de la filière bois, le Gabon a inauguré une zone économique spéciale cofinancée par Olam.
Attirer près de 700 millions d’euros d’investissements privés (gabonais et étrangers) et favoriser la création de plus de 50 000 emplois à terme. Tels sont les objectifs que le Gabon fixe à sa toute nouvelle zone économique spéciale (ZES), inaugurée le 9 septembre à Nkok, à près de 30 km de Libreville.
Lancé en juin 2010, l’aménagement de cette zone, dont la première phase vient de s’achever (500 ha sur plus de 1 000), représente un investissement de 140 millions d’euros, financé à 60 % par le singapourien Olam et à 40 % par l’État. Le site aura une capacité de traitement de 1 million de mètres cubes par an.
Selon les prévisions des autorités, une cinquantaine d’entreprises, essentiellement spécialisées dans la transformation du bois, seront implantées dans la ZES de Nkok, attirées par divers avantages. Ceux-ci vont de l’exonération de TVA (pendant vingt-cinq ans) ou d’impôts sur le revenu (pendant dix ans) à la liberté de transferts financiers ou d’emploi de personnes étrangères, en passant par la réduction de 50 % du coût de l’électricité… « Déjà 37 sociétés ont accepté de s’implanter », se félicite Gagan Gupta, directeur général d’Olam Gabon, qui affirme que 70 % de ces entreprises opèrent dans la transformation du bois.
Pénalisée par l’interdiction brutale, à partir de 2010, de l’exportation de grumes – à laquelle le secteur ne s’était pas préparé –, la contribution de l’exploitation forestière à la croissance du PIB du Gabon est passée de 1 point de pourcentage en 2009 à 0,3 en 2010, selon les derniers chiffres de la Banque africaine de développement (BAD). Ce dernier niveau devrait être maintenu cette année, avant de remonter à 0,4 % en 2012. Mais après, la BAD prévoit une reprise dans ce secteur (premier employeur du pays) grâce à son industrialisation effective.
Brazaville s’y met aussi.
À l’instar des pays asiatiques, notamment ceux du Sud-Est comme Singapour et la Thaïlande, qui ont réussi à diversifier leurs économies grâce à des zones de ce type, plusieurs pays africains adoptent cette stratégie.
Brazzaville prévoit ainsi le développement de quatre zones économiques, dont une près du port de Pointe-Noire : en juillet 2010, le ministre congolais chargé des Zones économiques spéciales, Alain Akouala Atipault, avait entamé des discussions avec les singapouriens Jurong International et Urban Redevelopment Authority pour l’aménagement et la construction de cette ZES. Début 2011, le pays a conclu avec la Banque mondiale un accord de financement d’environ 7 millions d’euros pour soutenir ce projet.
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