Les difficultés financières de Dubaï

Investisseur incontournable au Maghreb et en Afrique, Dubaï va devoir revoir à la baisse ses projets pharaoniques à l’étranger, quitte à perdre définitivement son image de marque.

Publié le 27 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Dubaï fait faillite. La nouvelle, lâchée cette semaine, fait frémir les places boursières mondiales qui chutent tour à tour. Le fleuron de l’immobilier démesuré et des chantiers gigantesques n’est pas capable de s’acquitter de sa dette, qui s’élève au total à 80 milliards de dollars, et a réclamé un sursis de 6 mois pour rééchelonner le remboursement des 59 milliards dus par le conglomérat Dubaï World.

Car s’il a longtemps cru échapper aux soubresauts de la crise mondiale, l’émirat est, à contretemps, la victime de sa propre stratégie économique. Son modèle est principalement basé sur le développement du commerce international, de projets immobiliers ou touristiques de luxe sur son sol et à l’étranger. Une formule qui fait à présent les frais de l’éclatement de la bulle immobilière et de la chute des prix du brut après la flambée illusoire en 2008. Immanquablement, les recettes de l’Etat-cité ont progressivement chuté, et la pente n’est pas près de se redresser.

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Le Maghreb laissé en friche

Investisseur-phare dans de nombreux chantiers d’envergure en Afrique, Dubaï a déjà commencé à faire marche arrière. Au Maghreb surtout, que les pays du Golfe avaient inondé de pétrodollars depuis le début des années 2000. Des dizaines de projets avaient été lancés, qui devaient s’étaler sur des années. Les gourmandes monarchies émiraties, et Dubaï n’a pas fait exception, avaient misé des sommes colossales sur des chantiers de luxueux complexes touristiques, de gratte-ciels vertigineux et d’infrastructures dernier cri.

Mais, aux premiers signes de la crise, les investisseurs ont commencé à retirer leurs billes. Les clinquants hôtels de la marina de Tunis sont restés à l’état de plans et de maquettes, la société immobilière Sama Dubaï devenant brusquement frileuse face à la dizaine de milliards de dollars estimés qu’il allait falloir débourser. En Algérie également, les fonds d’investissement, les promoteurs et les sociétés de prêt se sont résolus à plier bagage. L’année 2009 a donc été marquée par un recul des investissements, qui devrait être confirmé en 2010. Depuis l’annonce par Dubaï de ses difficultés, il est à craindre qu’au Maroc, en Egypte et ailleurs, les derniers dossiers soient gelés, révisés à la baisse ou tout simplement annulés.

DP World en bonne santé

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L’Afrique subsaharienne, quant à elle, a moins de souci à se faire. Les capitaux de Dubaï y sont très présents, via la holding Dubai Ports World (DP World, filiale de Dubai World). Mais à l’annonce de la faillite, les dirigeants se sont empressés de préciser que cette branche des activités ne serait pas concernée par la restructuration.

Il s’agit d’ailleurs d’une des activités les plus florissantes du groupe, dont l’objectif est d’étendre sa main-mise sur les infrastructures aéroportuaires africaines.

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