Les arrestations se multiplient

L’un des leaders historiques de la rébellion touarègue a été écroué à Niamey alors qu’une vaste opération coup de poing contre la criminalité a abouti à l’interpellation de plus de 600 personnes.

La junte est confrontée au règlement du problème touarègue et à la hausse de la criminalité. © AFP

La junte est confrontée au règlement du problème touarègue et à la hausse de la criminalité. © AFP

Publié le 31 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

A Niamey, la junte remet de l’ordre à sa façon… C’est à dire sans prendre de gants. Outre la récente vague d’interpellations de proches de l’ex-président Mamadou Tandja renversé par la junte du Conseil suprême de restauration de la démocratie (CSRD), le 18 février, c’est au tour de Rhissa Ag Boula, figure historique de la rébellion touareg au Niger d’être placé en détention. Celui-ci a été écroué mercredi 31 mars en compagnie du commandant Kindo Zada, un officier nigérien qui avait déserté l’armée pour rejoindre la rébellion touareg en 2007.

Les principaux chefs des trois mouvements armés touarègues – Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), Front patriotique nigérien (FPN) et Front des forces de redressement (FFR), de Rhissa Ag Boula -, étaient arrivés dans la capitale nigérienne la semaine dernière pour rencontrer les membres de la junte. Ils avaient déposé les armes en octobre 2009, après une médiation du « Guide » libyen, Mouammar Kadhafi, qui les avait appelés en mars 2009 à cesser les hostilités et à intégrer un processus de paix. Niamey avait alors amnistié tous les rebelles touareg, à l’exception de Rhissa Ag Boula, condamné à mort par contumace en 2008 pour l’assassinat présumé d’Adam Amangué, un homme politique, dans le Nord du pays, en 2004.

la suite après cette publicité

Ancien ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Ag Boula avait été limogé en février 2004 puis incarcéré pour "complicité" dans le meurtre d’Amangué. Sa liberté provisoire avait été négociée en mars 2005 sous l’égide de la Libye, en échange de la libération de quatre otages -trois gendarmes et un soldat- capturés par d’anciens rebelles qui avaient mené plusieurs attaques pour obtenir sa libération. Il avait alors fui le Niger après avoir bénéficié d’une liberté conditionnelle. Depuis son exil, il avait créé le FFR, un mouvement dissident du MNJ. Il avait aussi été suspecté d’avoir enlevé les diplomates canadiens de l’ONU Robert Fowler et Louis Guay, ce qu’il avait formellement démenti.

Coup de filet anti-criminalité

Parallèlement aux règlements de compte des militaires de la junte avec les rebelles touarègues, les autorités nigériennes ont également mené, mercredi 31 mars, une action anti-criminalité de grande envergure. Plus de 600 personnes, dont 44 femmes, ont été interpellées lors d’une opération "coup de poing" de la police dans des quartiers de Niamey. Un responsable de la police a affirmé que près de 600 membres des Forces de défense et de sécurité avaient été mobilisés pour l’occasion.

Cette nouvelle vague d’arrestation n’a cependant "aucun lien" avec le domaine politique, explique-t-on de source policière. Elle ne viserait qu’à « éradiquer le banditisme et les vols en forte recrudescence" à Niamey.
 

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

L’ancien ministre des Finances Ali Lamine Zène, en compagnie d’Alain Joyandet, en avril 2008. © AFP

Des proches de Tandja sous les verrous

Contenus partenaires