Ils sont venus nombreux, mercredi soir, pour assister au lancement de la cinquième chaîne de télévision privée du Sénégal, la TFM (Télévision futurs médias), propriété de Youssou Ndour. Lors du « ndogou » (repas de rupture du jeûne), des officiels, diplomates, opérateurs économiques, musiciens et hommes politiques de toute sorte se sont pressés autour du chanteur, qui dirige déjà un important groupe de presse privé à Dakar, Futurs Médias.

Celui-ci comprend la RFM (Radio futurs médias) et le quotidien L’Observateur, souvent critiques envers le régime du président Abdoulaye Wade. Le chef de l’État sénégalais s’était d’ailleurs opposé pendant deux ans à la création de la TFM, se justifiant par la volonté de l’État d’échapper à tout conditionnement de sa politique par « des étrangers ». Une allusion au groupe français Bolloré qui n’avait échappé à personne.

« La télévision peut être dangereuse »

Finalement, Youssou Ndour l’avait convaincu que le financement de la chaîne était exclusivement sénégalais, en apportant des « preuves », selon le ministre de la Communication, Moustapha Guirassy. L’autorisation d’émettre avait été accordée en mai 2010.

« La télévision est un instrument qui sert à diffuser des informations, elle peut être un instrument de propagande mais peut être dangereuse », a tenu à préciser hier soir le Premier ministre sénégalais Souleymane Ndéné Ndiaye, qui a félicité Youssou Ndour pour son initiative.

Il y a peu de chance toutefois que la TFM s’engage politiquement, puisqu’elle est essentiellement axée sur la diffusion de contenus culturels en vertu du type de licence qui a été attribué au promoteur. Un projet auquel Youssou Ndour tenait particulièrement. « Je n’ai jamais douté parce que j’ai toujours crû que TFM émettrait, tôt ou tard », a déclaré la star sénégalaise.