La BCEAO coupe les fonds au camp Gbagbo
Alassane Ouattara a enregistré un soutien de poids jeudi avec sa reconnaissance comme étant « le président légitimement élu » de Côte d’Ivoire par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Étranglement financier du régime Gbagbo, suite. Après le gel des financements à la Côte d’Ivoire par la Banque mondiale, ce sont deux institutions africaines, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui ont reconnu Alassane Ouattara comme le « président légitimement élu ».
Les fonds de cette dernière à destination de l’administration vont être gelés, avec l’espoir que cette mesure accentuera la pression afin que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir. Seuls les membres nommés par un « gouvernement légitime » seront autorisés à accéder aux fonds détenus sur ses comptes précise la Banque centrale dans un communiqué.
« On est très heureux de cette décision », a déclaré Patrick Achi, porte-parole du camp Ouattara vendredi.
Le camp Ouattara veut l’intervention militaire
L’appareil d’État ivoirien, encore contrôlé par le président sortant Laurent Gbagbo, qui se maintient au pouvoir après un coup de force institutionnel, a toutefois pu verser les salaires des fonctionnaires sans problèmes majeurs cette semaine. Disposant encore des ressources pétrolières et cacaoyères, il ne devrait pas être mis en faillite à court terme.
Le camp Ouattara espère donc que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui tient un sommet extraordinaire sur la crise ivoirienne à Abuja (Nigeria) ce vendredi, se prononcera sur une éventuelle intervention militaire pour déloger Laurent Gbagbo.
Il y avait « trois leviers » pour résoudre le conflit, a déclaré Patrick Achi à l’AFP : « La diplomatie, les finances et l’armée. »
Après la reconnaissance par l’ONU de Youssouf Bamba, désigné par Alassane Ouattara, comme ambassadeur de la Côte d’Ivoire mercredi, le camp Ouattara estime avoir eu gain de cause sur les deux premiers leviers.
« Il ne reste plus que le troisième levier [militaire], qui va certainement être discuté aujourd’hui dans le cadre de la rencontre de la Cedeao », a souhaité Patrick Achi.
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