Mining indaba 2012 : les pays africains qui ont la cote (ou pas) auprès des miniers

À l’occasion de la conférence minière sud-africaine « Mining indaba 2012 », qui se tient jusqu’au 9 février au Cap, les groupes miniers présents ont affiché leur fort intérêt pour l’or et le fer d’Afrique de l’Ouest et pour le charbon mozambicain.  En revanche, ils se sont montrés craintifs à l’idée d’investir en RDC et en Guinée.

7200 représentants de plus de 1200 entreprises ont fait le déplacement pour la Mining Indaba 2012. © www.miningindaba.com

7200 représentants de plus de 1200 entreprises ont fait le déplacement pour la Mining Indaba 2012. © www.miningindaba.com

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 9 février 2012 Lecture : 3 minutes.

Mining indaba (réunion en zoulou), la conférence minière la plus suivie d’Afrique a fait le plein pour son édition 2012. Du 6 au 9 février, ce ne sont pas moins de 7 200 représentants de plus de 1200 entreprises qui ont fait le déplacement au Cap, en Afrique du Sud. Signe que malgré la crise financière, les gisements africains restent attractifs. Toutes les grandes entreprises de l’industrie sont venues, notamment les sud-africaines, australiennes, anglaises et canadiennes, qui dominent le secteur. Parmi les figures africaines présentes, le Ghanéen Sam Jonah (ancien patron d’AngloGold Ashanti), le Sud-Africain Patrice Motsepe (d’African Raimbow Minerals) ou encore le Congolais Kalaa Mpinga (de Mwana Africa) étaient de la partie.

Minerais convoités

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« En 2012, les minerais les plus convoités sont  l’or, le fer et le charbon, dont les cours restent élevés et pour lesquels la demande asiatique ne faiblit pas » indique l’avocat britannique Alexander Keepin, du cabinet Berwin Leighton Paisner, spécialisé dans la levée des fonds pour les projets miniers.

Du coup, certains pays d’Afrique de l’ouest, détenteurs de réserves d’or et de fer, attirent particulièrement l’intérêt des miniers : « Avec la stabilisation politique, le Liberia, la Sierra-Leone et la Côte d’Ivoire sont redevenus attractifs, d’autant plus qu’ils sont situés à proximité des marchés européens », indique Mouhamadou Niang, chef de la division Industrie et Services à la Banque africaine de développement. « Des pays comme la Mauritanie, le Mali, et le Burkina Faso sont ceux pour lesquels nous avons le plus de demandes de la part de nos clients », complète Thierry Lauriol, avocat spécialisé dans le droit des affaires minières, au cabinet Jeantet.

Preuve de cette attractivité, la forte affluence à la présentation du ministre mauritanien des Mines, Mohamed Abdallahi ould Oudaaa. « Les progrès des projets des groupes Xstrata, Kinross et de la Société nationale industrielle et minière de Mauritanie (Snim), dans le fer, ont suscité un engouement. L’environnement juridique y est jugé clair et flexible, et les négociations ouvertes », estime maître Lauriol.

Autre « stars » de l’Indaba, représentés au Cap par leurs ministres des Mines, le Mozambique et Madagascar. Le sous-sol du premier regorge de charbon, exploité notamment par le géant brésilien Vale. Quant au second, ce sont les possibilités dans les sables minéralisés (déjà exploités par Rio Tinto) et l’or qui attirent.

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RDC et Guinée ne rassurent pas

Les investisseurs sont en revanche moins enthousiastes à l’idée de s’installer en RDC et en Guinée, deux pays francophones pourtant immensément riches en minerais. La raison des craintes des investisseurs : l’instabilité contractuelle. Même si le ministre congolais Martin Kabwelulu Labilo a tenté, au Cap, de rassurer les partenaires potentiels sur la sécurité de leurs investissements dans le pays, l’éviction de First Quantum de ses gisements de Kolwezi et Frontier (récupérés par ENRC) reste dans tous les esprits. Et le plan de restructuration de la Gécamines, qui prévoit la re-visitation de ses 29 contrats de partenariats avec les groupes miniers, inquiète, alors que le pays sort d’élections difficiles. « L’image de la RDC comme un pays risqué, économiquement et politiquement, s’est installée durablement chez les professionnels du secteur », regrette Thierry Lauriol.

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En Guinée, le manque de clarté du code minier, et la révision des contrats passés, brouille l’image du pays. « On ne comprend pas ce que veut le gouvernement, des décisions abruptes et impulsives sont prises. Malgré l’annonce d’une plus grande transparence sur les contrats, on observe, au contraire, plus d’opacité », s’insurge le directeur général d’un groupe minier occidental présent dans le pays.

Si RDC comme Guinée entendent tirer – à juste titre – davantage de profits de leur sous-sol, ils peinent encore à faire passer leurs messages aux investisseurs…sans les effrayer.

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