Élections locales en Côte d’Ivoire : la surprise des indépendants aux municipales

La publication des résultats des élections locales ivoiriennes est presque achevée. Aux municipales, les indépendants se placent devant les deux grands partis au pouvoir, le RDR et le PDCI. La commission électorale doit désormais traiter les cas de localités victimes de violences postélectorales.

Après les violences, le président Alassane Ouattara risque de perdre ses alliés du PDCI. © Issouf Sanogo

Après les violences, le président Alassane Ouattara risque de perdre ses alliés du PDCI. © Issouf Sanogo

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 25 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Après deux jours de violences postélectorales, la Commission électorale indépendante (CEI) a presque terminé de proclamer les résultats des élections locales. Alors que le Rassemblement des républicains (RDR) du président Alassane Ouattara et l’autre grand parti au pouvoir, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-chef d’État Henri Konan Bédié arrivent en tête du scrutin régional, ce sont les indépendants qui créent la surprise en se plaçant en tête des municipales.

Sur 197 municipalités, ceux-ci en décrochent près de 70. Il s’agit souvent de candidats issus des deux grands partis de l’alliance au pouvoir, le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui avaient été recalés par les états-majors. Mais parfois aussi d’anciens membres du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, parti qui a boycotté le scrutin. Le RDR a conquis quant à lui une soixantaine de villes et le PDCI une quinzaine de moins.

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Aux régionales (31 circonscriptions), le RHDP occupe pour l’heure la première place, devant le RDR, les indépendants et le PDCI. Quelques cas litigieux restent à traiter par la CEI, mais ils sont encore plus nombreux en ce qui concerne les municipales, le processus électoral ayant été entaché de violences dans plusieurs localités : intimidations, vols d’urnes (comme à Treichville), et violences dans les rues qui ont fait plusieurs dizaines de blessés partout en Côte d’Ivoire, essentiellement à Abidjan et Yamoussoukro.

Condamnations du gouvernement

Les violences ont impliqué en majorité des partisans de candidats vaincus du RDR et du PDCI et criant à la fraude. Mercredi, le gouvernement ivoirien a appelé au calme et a fermement condamné les troubles.

« Nous appelons les citoyens au calme et à respecter les résultats des urnes proclamés par la CEI », a déclaré devant la presse la porte-parole adjointe du gouvernement, Affoussiata Bamba Lamine. « Nous condamnons tous les actes de violences, de quelque bord qu’ils soient », a-t-elle ajouté après le Conseil des ministres. « Il y a beaucoup de passions autour des élections locales, nous le déplorons, nous le regrettons. »

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Lors d’une conférence de presse, mercredi, le porte-parole du FPI, Richard Kodjo, a quant à lui dénoncé une parodie de scrutin. « Le parti ne reconnaîtra pas les résultats de ce vote et lance un appel à tous les démocrates, à toutes les forces de progrès afin qu’ils s’unissent sur une plateforme de lutte contre le régime liberticide de M. Alassane Ouattara », a-t-il dit.

(Avec AFP)

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Côte d’Ivoire : deux jours de violences postélectorales

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