Le Sénégal en pointe dans la prévention du diabète par téléphone mobile
S’inspirant des initiatives déployées dans le cadre de l’initiative mondiale « m-Health », le Sénégal élabore un programme de prévention du diabète par téléphone mobile. Une première en Afrique francophone, mise à l’honneur à Yaoundé lors du 2e Congrès africain de diabétologie, qui s’est achevé le 28 février.
Le chantier, immense, pourrait bien ouvrir la voie à une diffusion de la prévention du diabète par téléphone interposé. Avec son programme m-diabète lancé fin novembre 2013, le Sénégal affiche sa détermination en matière de lutte contre ce fléau. Fruit d’un partenariat entre le ministère de la Santé, l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’OMS, Alcatel et Sonatel, "le programme est ouvert à l’ensemble des opérateurs du pays", précise Marie-Ka Cissé, chef de la division des maladies non transmissibles au ministère sénégalais de la Santé. Via l’envoi de SMS ou de messages vocaux, il affiche un triple objectif : limiter la survenue du diabète de type 2 (lié à l’hérédité mais aussi au mode de vie), aider à mieux gérer la maladie via des consignes d’hygiène et accélérer la décentralisation en transférant des compétences aux personnels de santé. "Cette initiative sera particulièrement bienvenue pour les Sénégalais vivant en milieu rural", souligne le Pr Saïd Norou Diop, qui dirige le Centre du diabète Marc Sankalé, à Dakar.
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L’exemple costaricain
"Le projet, actuellement en phase préparatoire, doit être présenté aux partenaires", indique Marie Ka-Cissé. Comprendre les partenaires techniques, qui devront se l’approprier, les institutions internationales, les opérateurs de téléphonie mobile et le patronat – "les compagnies d’assurance sont déjà partie prenante de ce programme", précise-t-elle. Cette phase permettra aussi de cadrer les volets éthiques et protection des données, de concert avec l’agence de l’informatique de l’État. Une fois le test pratique effectué, le projet se rodera jusqu’en 2016, sous l’égide d’un comité de pilotage local, en étroite collaboration avec le comité de pilotage international de l’initiative "m-Health" (lancée en octobre 2012 par l’UIT et l’OMS pour lutter contre les maladies non transmissibles). "Cette initiative existe déjà dans huit pays et nous nous sommes inspirés de l’exemple du Costa Rica, où un programme similaire a été mis en place pour contribuer à lutter contre le tabagisme, avec de très bons résultats", explique Marie Ka-Cissé.
Rappel de rendez-vous, consignes hygiéno-diététiques, bonne observance des traitements pour limiter les risques de complication… Sous la responsabilité de l’Association des diabétiques, il s’agira de bien définir la pertinence des messages qui devront être adaptés à chaque cible et de choisir le mode de diffusion le plus adapté. Pour les professionnels de santé, cet outil de mise à niveau devra faire la part belle à l’interactivité. "À partir de 2016, nous disposerons d’un programme pérennisé", se félicite-t-elle. Une initiative ambitieuse qui pourrait à terme être répliquée dans d’autres pays et déclinée pour d’autres maladies non transmissibles.
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