Un opposant gabonais fustige la Françafrique devant Total

Un ex-candidat à la présidentielle gabonaise a appelé à « démanteler la Françafrique » devant le siège de Total en France. Bruno Ben Moubamba accuse le géant pétrolier d’avoir favorisé l’élection d’Ali Bongo Ondimba.

Publié le 15 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Un ex-candidat à la présidentielle gabonaise, Bruno Ben Moubamba, a appelé mardi à Paris à "démanteler la Françafrique" qui a selon lui "imposé" Ali Bongo comme président élu, mettant en garde contre le risque d’une recrudescence des "sentiments anti-français" dans le pays.

"C’est ici l’origine du mal, de la Françafrique, des réseaux occultes et affairistes", a-t-il déclaré à la presse devant le siège du groupe pétrolier Total, investisseur majeur au Gabon. "J’ai découvert qu’Ali Bongo a été imposé par Total. C’est un choix françafricain", a-t-il accusé, alors que la France s’est à plusieurs reprises défendue d’avoir soutenu Ali Bongo.

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La Françafrique, un "racisme géopolitique"

"La Françafrique passe par les milieux économiques qui désinforment l’appareil d’Etat (. . . ) On a réussi à faire croire que lui seul (Ali Bongo) préserverait les intérêts français", a-t-il accusé. Il a précisé qu’il était en France pour mener "une action de lobbying" auprès de responsables économiques et politiques, pour un "nouveau partenariat gagnant-gagnant".

"Il faut démanteler la Françafrique" qui est "un racisme géopolitique", a-t-il ajouté. "Quand vous désespérez les Gabonais, vous créez des sentiments anti-français", a-t-il dit, mettant en garde contre le développement des violences anti-françaises comparables à celles qui avaient eu lieu en Côte d’Ivoire en 2004.

"Je crains le pire. Le calme apparent au Gabon n’est qu’une veillée d’armes", a-t-il affirmé. "Je ne crois pas que le climat social va s’apaiser", a ajouté M. Ben Moubamba, membre du collectif regroupant les principaux candidats malheureux à la présidentielle du 30 août.

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"Farce électorale"

"Ce qui s’est passé était une farce électorale", a-t-il estimé, appelant à "annuler" un scrutin entaché selon lui de "fraudes massives".

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L’annonce de la victoire d’Ali Bongo, fils du président défunt Omar Bongo, contestée par l’opposition, a été suivie par trois jours d’émeutes et de pillages à Port-Gentil (ouest), la capitale pétrolière, du 3 au 6 septembre.

Au cours de ces violences, qui ont fait trois morts selon les autorités mais au moins 15 d’après l’opposition, des intérêts français avaient notamment été pris pour cibles par des manifestants.

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