Tunisie : Ben Jaafar écarté de la présidentielle
L’opposant tunisien Mustapha Ben Jaafar, chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), a été écarté de la course à l’élection présidentielle du 25 octobre en Tunisie, a annoncé dimanche le conseil Constitutionnel.
"Le conseil Constitutionnel a invalidé la demande de candidature de M. Mustapha Ben Jaafar", selon une décision rendue dimanche et publiée par l’agence gouvernementale TAP.
"Ma candidature a été jugée illégale par le conseil, qui conteste le fait que je sois élu, quand bien même je dirige mon parti depuis sa légalisation en 2002", a indiqué M. Ben Jaafar à l’AFP.
"La validation de ma candidature n’aurait pas signifié que nous vivons en démocratie, mais elle aurait constitué un pas dans le sens de l’ouverture", a-t-il déploré.
Mustapha Ben Jaafar, 69 ans, postulant pour la première fois, avait annoncé sa candidature le 31 mai, lors du premier congrès de son parti, petite formation membre de l’Internationale socialiste, qu’il a lui-même fondée en 1994. Le FDTL qui fait partie de l’opposition dite "démocratique" est devenu légal en 2002, sans jamais disposer de siège au parlement.
Décision politique
La candidature d’opposants à la présidentielle a été rendue possible par une loi provisoire les autorisant exceptionnellement à postuler, à condition d’être des chefs "élus" de leurs formations depuis deux ans au moins.
M. Ben Jaafar se considère comme le chef "élu" de sa formation depuis 2002, mais n’a réussi à organiser un congrès de son parti qu’en mai dernier.
La loi exceptionnelle votée à l’initiative du président Zine El Abidine Ben Ali est destinée à contourner le parrainage de 30 élus au moins pour tout postulant à la présidence, une condition inscrite dans la Constitution et qu’aucun parti d’opposition ne peut réunir à lui seul.
"Contrairement à son application, la réforme allait dans le sens de l’ouverture", a regretté M. Ben Jaafar, qualifiant de "politique" sa sortie de la course à la présidence.
Ce médecin défenseur des droits de l’Homme affirme vouloir consacrer "l’alternance au pouvoir" et plaide notamment pour la limitation à deux du nombre de mandats à la présidence.
Un amendement de la Constitution a supprimé en 2002 la limitation des mandats présidentiels qui ont une durée de cinq ans et peuvent être successifs.
Le conseil Constitutionnel a validé la candidature de trois opposants, chefs de formations parlementaires modérées, outre celle du président sortant Zine El Abidine Ben Ali, candidat à un cinquième quinquennat.
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