La Sonangol régularise son contrat pour Enco en versant près d’un million de dollars
La compagnie angolaise Sonangol, ayant pris en 2008 le contrôle de la société santoméenne de carburants Enco, a régularisé son contrat en versant à l’Etat de Sao Tomé et Principe un reliquat de 961.000 dollars (plus de 711.500 euros), ont annoncé jeudi les autorités santoméennes.
Fin mars, la Cour des comptes santoméenne avait annoncé avoir détecté des "irrégularités" dans le contrat de vente d’Enco (Entreprise nationale des carburants et huiles) à la Société nationale des carburants d’Angola (Sonangol), indiquant qu’un "montant de 961.000 dollars" manquait dans la comptabilité nationale.
"Le montant en faute dans le processus de vente du capital social de la compagnie Enco à Sonangol est rentré dans les caisses du Trésor public, (…) nous avons le plaisir d’annoncer qu’aujourd’hui, finalement, l’Etat santoméen a reçu ce montant", a déclaré lors d’une conférence de presse le président de la Cour des comptes, le juge Francisco Pires.
Après déduction de frais bancaires, "ce sont 959.986 dollars (710.764 euros) qui sont rentrés au Trésor public depuis le 10 novembre", a précisé M. Pires, qui a montré aux journalistes des documents relatifs à des virements ordonnés par la Sonangol pour le Trésor public et, selon lui, transmis à la Cour des comptes par le Trésor public.
Officiellement, le contrat signé en septembre 2008 avec Sonangol était de 32 millions de dollars (près de 23,7 millions d’euros). Sonangol, qui détenait 40% d’Enco depuis les années 1980, avait alors racheté des parts et porté son total du capital à près de 80% (l’Etat conserve 16% d’Enco).
Sur les 32 millions de dollars, "10 millions de dollars (7,4 millions) ont servi pour payer la dette de la compagnie nationale d’électricité envers Enco" et au lieu de 22 millions restants, la Sonangol avait versé au Trésor public 21.039.000 dollars, avait expliqué fin mars la Cour des comptes.
Quelques jours auparavant, un influent avocat santoméen, Me Adelino Izidro, avait dénoncé des irrégularités et malversations dans la transaction Enco/Sonangol et accusé le gouvernement de corruption. Le Premier ministre de l’époque, Rafael Branco, avait rejeté ces accusations et porté plainte contre Me Izidro visé selon le parquet par une enquête.
Mi-avril, le parquet de Sao Tomé avait fait état d’une procédure judiciaire concernant des personnalités soupçonnées d’être impliquées dans le dossier.
En dépit du versement du reliquat de la vente par Sonangol, "l’investigation va se poursuivre pour établir la responsabilité des anciens dirigeants du pays dans cette affaire", a précisé jeudi le président de la Cour des comptes.
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