Guinée-Bissau : début du vote pour le second tour de la présidentielle
Les électeurs de Guinée-Bissau ont commencé à voter dimanche pour le second tour de l’élection présidentielle dans l’espoir de ramener la stabilité dans ce pays au passé politique tumultueux.
De nombreux électeurs étaient déjà présents, dimanche matin 18 mai, devant des écoles de Bissau transformées en bureaux de vote, comme dans le quartier populaire de Koupeuloum de Cima (près du centre-ville), où les opérations électorales ont démarré à 7 heures (locales et GMT). Les bureaux de vote doivent fermer à 18 heures.
"Je suis venu ici depuis 05H00 pour pouvoir voter très tôt. C’est important, de voter", a affirmé à l’AFP Queba Sanha, un quadragénaire, deuxième électeur à avoir glissé son bulletin dans l’urne au bureau numéro 13. Le premier électeur à avoir voté à 07H00 a été le président du bureau de vote, Maxime de Pina.
Dans plusieurs quartiers de la ville, de nombreux Bissau-Guinéens ont passé une partie de la nuit aux abords des centres de vote, alors que s’y activaient des agents électoraux pour la mise en place du matériel. Pour marquer leur rang dans la fille, certains ont déposé devant les bureaux des cailloux ou des canettes vides de boissons.
800 000 électeurs
Près de 800 000 électeurs de Guinée-Bissau sont appelés à choisir entre José Mario Vaz dit "Jomav", 57 ans, du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, première formation du pays), et Nuno Gomes Nabiam, 51 ans, sans étiquette mais notoirement soutenu par le Parti de la rénovation sociale (PRS, deuxième formation du pays) et des chefs de l’armée.
M. Vaz, ancien ministre des Finances, est réputé bon gestionnaire. M. Nabiam, ingénieur formé en Russie et ayant vécu 17 ans aux Etats-Unis, est depuis 2012 le directeur national de l’aviation civile. Tous deux sont arrivés en tête au premier tour le 13 avril (M. Vaz avec 40,89% des voix devant M. Nabiam qui a eu 24,79%).
Le scrutin s’est déroulé sans incidents et a été marqué par un taux de participation record de 89,29%. La campagne pour le second tour, qui a duré deux semaines, s’est aussi déroulée dans le calme et a pris fin vendredi dans une ambiance de carnaval. Ces élections – la présidentielle et les législatives – doivent permettre de ramener la stabilité dans ce pays deux ans après l’énième coup d’Etat de son histoire. Ce putsch, qui a renversé le régime du PAIGC, a eu lieu le 12 avril 2012, entre deux tours d’une présidentielle interrompue de facto.
La Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise de 1,6 million d’habitants, ne compte plus les coups d’Etat depuis son indépendance en 1974: rares sont les dirigeants ayant pu finir leur mandat sans être renversés ou assassinés.
(AFP)
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