Lancement de la Samand LX
Mise au point en Iran par Khodro, elle est commercialisée au Sénégal en juillet. À terme, 10 000 unités seront assemblées chaque année dans l’usine de Thiès.
Trois mois après son opération de séduction en direction des taxis de la capitale sénégalaise, qui vise à renouveler 2 000 véhicules, la société Seniran Auto lance sa première offensive commerciale grand public. La vedette de la campagne, prévue durant la première quinzaine de juillet, sera la Samand LX, un modèle assemblé, équipé et peint dans l’usine de Thiès (à environ 100 km de Dakar), ouverte en mars 2008. Cent vingt spécimens de ce véhicule équipé d’un moteur essence de Peugeot 405 ont été confiés à une quinzaine d’experts iraniens, qui ont sillonné le pays en juin pour les tester.
Créée il y a deux ans à l’initiative du président Wade, Seniran Auto réunit des capitaux iraniens, via le constructeur automobile public Iran Khodro (60 %), et sénégalais (État 20 %, privés 20 %). Depuis mars, la société a livré quelque 300 « Mandori » (nom sénégalais de la Samand en finition EL) sur les 2 000 prévues dans le cadre de l’opération de renouvellement du parc de taxis lancée par le gouvernement. Sur 25 000 taxis recensés au Sénégal, 20 000 ont plus de quinze ansÂÂÂ Ce modèle est vendu 6,5 millions de F CFA (9 900 euros) pour les achats au comptant et 7,2 millions de F CFA dans le cadre d’un crédit que l’on peut obtenir auprès de l’une des trois banques associées à l’opération (Banque régionale de solidarité, BRS ; Banque islamique du Sénégal, BIS ; et Crédit national du commerce et de l’agriculture, CNCA Sénégal). « C’est un très bon investissement, déclare Aliou Gaye, l’un des tout premiers exploitants à avoir acquis une Mandori grâce à un prêt bancaire. À cause du prix de l’essence, je me demande si j’arriverai à rembourser l’emprunt dans un délai de deux ans comme prévuÂÂÂ Mais je ne regrette pas d’avoir acheté une voiture neuve. Les pannes et les dépenses imprévues ne sont plus que de vieux souvenirs. »
Selon les prévisions de Seniran Auto, 3 000 Samand LX « made in Senegal » seront vendues d’ici à la fin de 2008. Le prix de vente n’est pas communiqué. Selon nos informations, il devrait se situer aux alentours de 7 millions de F CFA (10 500 euros). La capacité limitée du marché sénégalais à absorber des voitures neuves (6 000 par an en moyenne) n’inquiète pas Moustapha Ndir, directeur commercial de Seniran. Il estime au contraire que la Samand a toutes les chances de s’imposer dans le pays d’abord, puis dans la sous-région. « À terme, la production annuelle passera à 10 000 véhicules », affirme-t-il.
Seniran emploie actuellement une centaine de personnes et prévoit d’en recruter près de 400 supplémentaires dans les prochaines années. De son côté, le directeur général de Seniran, Abdou Rahmane Ghalambor, s’il reste muet sur les perspectives financières de la société, affiche un grand optimisme : « 60 millions de dollars ont été investis pour l’installation et 60 millions supplémentaires seront injectés pour la poursuite du projet », indique-t-il, avant d’ajouter : « Dans l’industrie automobile, on commence petit, puis on grandit selon la demande. » Après la Samand LX, une version à boîte automatique et le modèle haut de gamme Sarir (Samand en version allongée) devraient à terme être lancés sur le marché sénégalais.
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