Les uns ont réussi à prendre la fuite. Les autres ont été arrêtés et incarcérés. Certains ont été assignés à résidence. Le point sur l’enquête visant les membres des familles Ben Ali et Trabelsi, et leurs principaux affidés.
C’est le black-out total autour de l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, qui est tenu par le devoir de réserve auquel sont astreints les réfugiés politiques en Arabie saoudite, d’où les folles rumeurs qui ont circulé sur son état de santé.
Certains en ont fait un conte échevelé, voire un roman d’espionnage. Voici enfin, reconstitué, heure par heure, grâce à des témoins clés, le récit de ce 14 janvier qui vit le départ de Tunisie de Ben Ali et de ses proches.
De par leur position et leur rôle, trois hommes portent, avec l’épouse du raïs déchu, une grande part de responsabilité dans les dérives et les exactions de l’ancien régime tunisien. Et dans la chute peu glorieuse de l’homme du 7 Novembre. Portrait de trois mauvais génies de triste mémoire.
Dominateur et omnipotent vingt-trois ans durant, le RCD, l’ancien parti tunisien au pouvoir qui a été suspendu, ressemble aujourd’hui à une coquille vide. Mais certains ne désespèrent pas de le « reconstruire ».
Face à des milices qui sèment la terreur et bénéficient de complicités au sein de l’appareil d’État, l’armée envoie des renforts. Difficile, dans ces conditions, de rétablir la confiance et de mener une véritable transition.
Comme toute armée républicaine, l’armée tunisienne veut se consacrer à la défense de la patrie et ne souhaite donc pas que les responsables politiques l’impliquent dans les opérations de sécurité intérieure. Deux faits ont lourdement pesé dans la décision du général Rachid Ammar de ne pas tirer sur les manifestants.
En septembre 2008, Mohamed Ghariani devient le secrétaire général de l’ex-parti au pouvoir et, en réalité, son numéro trois. Après la fuite du président déchu et la démission de Mohamed Ghannouchi, qui était le numéro deux, il en est aujourd’hui la seule adresse connue.
Après avoir refusé de tirer sur les civils, précipitant la chute de Ben Ali, le chef d’état-major des armées, Rachid Ammar, s’est porté publiquement garant de la révolution. Portrait d’un militaire aussi humble que déterminé, élevé par le destin au rang de « héros national ».
Avec plusieurs membres de sa famille, Leïla Trabelsi a quitté une première fois Tunis vers le 22 décembre à bord du Boeing présidentiel. Direction, Dubaï, où elle dépose dans un coffre loué à une banque de la place une importante quantité de lingots d’or transportés dans l’avion présidentiel, selon une source bancaire de Dubaï.
De la fuite de Ben Ali jusqu’à la débandade de la « famille » en passant par la reddition de la garde présidentielle… Récit exclusif des événements qui ont fait basculer la Tunisie.
Libertés confisquées, régimes autocratiques, chômage des jeunes… Au nord et au sud du Sahara, les ingrédients d’un soulèvement populaire sont souvent réunis, même s’il faut se garder des analogies hâtives.
L’armée nationale a refusé de participer à la répression des manifestations. Mieux, c’est elle qui a contraint le chef de l’État à quitter le pouvoir en déployant des blindés autour du palais de Carthage, le 14 janvier.
La Rwanda Electricity Corporation (Reco) et la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) ont conclu, le 23 novembre, un contrat pour l’électrification de six districts dans l’est du Rwanda, d’un montant de 70 millions de dollars (une centaine de millions de dinars tunisiens).
Au Maroc, on tient à faire des révélations de WikiLeaks un non-événement. Beaucoup de télégrammes envoyés de l’ambassade américaine à Rabat abordent des sujets qui ne sont pas de nature à embarrasser le pouvoir.
Les télégrammes diplomatiques américains publiés par WikiLeaks dévoilent certains dessous de la relation de l’Algérie avec le Maroc et les États-Unis. De quoi faire les choux gras de la presse…
Partenariat tuniso-libyen pour la construction d’une raffinerie, coopération tuniso-algérienne renforcée en matière de gaz, d’électricité et de prospection pétrolière… Il est au moins un domaine où l’intégration progresse.
Située à quelques centaines de mètres du pont-levis, voie d’accès obligatoire en venant de Tunis, la raffinerie de Bizerte a été, en 2010, inopérante pendant plus de six mois.
Duplicité, laxisme, voire complicité. Les télégrammes diplomatiques américains révélés par WikiLeaks ne sont tendres ni avec le président Amadou Toumani Touré (ATT), ni avec son armée, ni même avec son système financier.
En Mauritanie, Youssouf Sylla est probablement le plus embarrassé par WikiLeaks. Un télégramme du 29 avril 2009 rapporte un entretien entre ce sénateur mauritanien, aujourd’hui membre de la majorité présidentielle, et l’assistant politique de l’ambassade américaine à Nouakchott.
Avec plus d’un millier de monuments classés et des centaines de sites méconnus, le pays dispose d’un vaste gisement culturel dont le développement ne peut plus être financé par les seuls pouvoirs publics.
Dauphin réformateur et putatif de Mouammar Kadhafi, Seif el-Islam est la cible d’attaques répétées de la part des Comités révolutionnaires. Qui ne veulent entendre parler ni d’État de droit ni de lutte anticorruption en Libye.