Aux yeux de l’historien camerounais, la manière dont la France accompagnera la fin de l’ère Biya donnera le ton de ce que seront les relations de Paris avec le continent. Un enjeu éminemment stratégique pour Emmanuel Macron.
Architecte intellectuel du sommet Afrique-France de Montpellier, Achille Mbembe a pris position pour la réélection du président français. Selon l’historien camerounais, cinq grands axes devraient guider la politique africaine du second quinquennat du chef de l’État.
À quelques jours du second tour de la présidentielle française, l’historien camerounais appelle les Français-Africains à voter pour Emmanuel Macron afin de faire barrage au projet de Marine Le Pen.
Premier investisseur sur le sol africain, le Vieux Continent y affronte désormais la plupart des grandes puissances, qui tentent de se repositionner au moyen de stratégies géopolitiques de reconquête. Un changement de donne qui interpelle alors que dirigeants africains et européens se réunissent à Bruxelles, les 17 et 18 février prochains.
Abandonné aux mains d’anti-impérialistes autoproclamés au discours virulent et clivant, le panafricanisme politique est en faillite. Mais de nouvelles sensibilités émergent, tournées vers le futur et prêtes à l’adapter aux enjeux du présent.
Chargé par Emmanuel Macron de mener une série de dialogues à travers le continent et d’élaborer des propositions en vue du sommet Afrique-France de Montpellier du 8 octobre, l’historien camerounais analyse le chemin parcouru. Et règle quelques comptes au passage.
Pour tenter de réduire les anticoloniaux au silence, des esprits haineux, en Allemagne et en France, accusent Césaire, Fanon, Senghor et Saïd d’antisémitisme. Pourtant, ces intellectuels, comme de nombreux Africains, ont combattu le nazisme, rappelle Achille Mbembe, qui a lui-même été la cible de telles accusations.
Face au coût humain, environnemental et social d’une économie uniquement basée sur la croissance matérielle, l’Afrique peut, en puisant dans ses propres traditions, instaurer un nouveau modèle de gouvernement pour le XXIe siècle.
Des intellectuels africains répondent à Emmanuel Macron (1/4). Suite à l’interview accordée par le chef de l’État français à Jeune Afrique, le 20 novembre, plusieurs intellectuels ont souhaité lui répondre. Jeune Afrique a choisi de publier quatre de leurs contributions.
À en croire la vulgate officielle, les Camerounais viennent donc de reconduire à la tête de leur État un octogénaire qui en tient les rênes depuis près de trente-six ans. Pour Achille Mbembe, le pays ne s’en sortira pas sans une réforme radicale de la forme de l’État.
Après avoir pris l’engagement de restituer le patrimoine africain présents dans les collections nationales françaises, Emmanuel Macron a confié une mission à l’historienne d’art Bénédicte Savoy et à l’universitaire sénégalais Felwine Sarr. L’intellectuel camerounais Achille Mbembe livre ici les pistes de ce qu’il considère comme un devoir de vérité et de justice, y compris matérielle.
S’agissant du Cameroun, je doute fort qu’il y ait quoi que ce soit qu’il faille ajouter à ce que l’on sait déjà et qui n’a cessé d’être répété par beaucoup. Invention allemande, cette entité est vieille de 131 ans – assez pour qu’une histoire ait pu s’y dérouler et une mémoire s’y forger et, éventuellement, être partagée.