Qui peut croire que nous pourrions recommencer à vivre dans un monde qui a envoyé des hommes sur la Lune mais ne sait pas produire des masques pour se protéger ? Ce serait ridicule.
S’il est un sujet qui suscite les fantasmes les plus fous, c’est bien celui de la démographie africaine. À travers l’Europe, les populistes agitent régulièrement la menace du « grand remplacement ». Mais les thèses néomalthusiennes sur lesquelles ils s’appuient ont été mises en pièces par des démographes connus pour leur sérieux comme Hervé Le Bras, et c’est appréciable.
Depuis des décennies, les rapports de la Banque mondiale (BM) placent l’Afrique au premier rang des priorités. Nouveau président de l’institution, David Malpass, l’a réaffirmé en réservant à trois pays du continent ses premiers déplacements. Mais ce douteux privilège n’indique-t-il pas que le continent reste, à l’aune des indicateurs de la BM, le dernier en matière de développement ?
Ne faut-il pas considérer que, du fait de leur grande dépendance vis-à-vis de la Chine, les économies africaines pourraient finir par se trouver durablement affectées par les tensions entre Pékin et Washington ?
Et si on passait au numéro 4000 de JA ? À quoi ressemblerait le continent dans vingt ans ? Pour Alioune Sall, qui a laissé libre cours à son imagination, l’Union africaine est enfin l’interlocuteur privilégié de l’Europe.
Pour que l’Union africaine soit réellement à la hauteur de ses ambitions, il y a urgence à mettre fin à la dépendance de l’UA vis-à-vis des bailleurs de fonds. Il faut aussi que ses dirigeants aient l’audace d’aborder de front les dossiers de la sécurité et de la question du genre.
L’inauguration de la nouvelle « Place de l’Europe » sur l’île de Gorée, le 9 mai dernier, a donné lieu à de nombreuses réactions virulentes et indignées. Pour Jeune Afrique, le sociologue et directeur de l’Institut des Futurs Africains Alioune Sall revient sur les questions que pose le choix de cette appellation.
Si l’accord sur la Zone de libre-échange continentale, signé à Kigali lors du sommet de l’Union africaine (UA), est un pas de plus vers l’émergence, l’Afrique doit encore trouver des alternatives à la mondialisation de type néolibéral. Une réflexion sur de vraies politiques d’industrialisation et sur le financement du développement est nécessaire.