Dans le nord du Mali, ce ne sont plus les rebelles touaregs mais les islamistes qui ont pris le pouvoir. À Gao ou à Tombouctou, les émirs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique se déplacent à leur guise. Et inquiètent toute la sous-région. Négocier ou intervenir ? Il va falloir choisir… Un article publié dans J.A. n° 2676, publié juste avant le contre-coup d’État manqué du 30 avril.
Le coup d’État du 21 mars qui a renversé l’ex-président ATT a aussi exacerbé les tensions entre les commandos-parachutistes soignés par le pouvoir et le reste de l’armée malienne. Une rivalité interne qui a débouché sur une tentative manquée de contre-coup d’État, le 30 avril dernier. Enquête sur une guerre fratricide.
Les affrontements entre militaires pro-ATT et pro-putschistes ont baissé d’intensité mardi 1er mai dans l’après-midi à Bamako. Les premiers – les Bérets rouges de la garde présidentielle – se sont retranchés dans un quartier du centre de la capitale malienne tandis que les seconds – les Bérets verts – recevaient des renforts venus de l’intérieur du Mali.
Tombées entre les mains des rebelles et des islamistes du groupe Ansar Eddine depuis la fin du mois de mars, les grandes villes du Nord-Mali sont dans un état humanitaire critique. À Gao, où le plus grand nombre de pillages ont été commis, les pénuries d’eau, de nourriture et d’électricité font partie du quotidien tandis que les islamistes refusent l’aide internationale. Prises au piège, les populations se sentent abandonnées par Bamako où, pourtant, la solidarité citoyenne s’organise.
Contre les rebelles touaregs du MNLA et du groupe islamiste Ansar Eddine, qui occupent le nord du pays depuis la fin du mois de mars, l’armée malienne cherche à s’organiser pour lancer la contre-offensive. Un immense défi pour une institution qui refuse l’aide de la Cedeao et qui doit se remobiliser et s’équiper afin de monter au front dans des conditions acceptables pour ses soldats. Enquête.
Touareg et loyaliste, le colonel-major Ag Gamou a réussi à échapper aux rebelles, après avoir feint, le 31 mars, de rallier les combattants du MNLA. Alors que Kidal et Gao tombaient entre les mains de ces derniers et d’Ansar Dine, il a fait en sorte que ses hommes originaires du Sud soient exfiltrés vers Bamako, via le Niger et le Burkina, avant d’indiquer qu’il restait fidèle à l’État malien. Grâce au témoignage exclusif d’un de ses proche, Jeune Afrique a pu reconstituer le film des événements.
L’accord-cadre conclu le 6 avril entre la junte malienne et la Cedeao pour une transition dirigée par Dioncounda Traoré est désormais à l’étape de sa mise en œuvre. Interrogés par Jeune Afrique, les principaux responsables politiques de l’Adema, du RPM et de l’URD livrent leur analyse sur les défis de la transition et la répartition des tâches entre le nouveau président et son futur Premier ministre.
Le député de Tombouctou, Elhadji Baba Haïdara, réagit à la déclaration d’indépendance de l’Azawad prononcée vendredi par les rebelles touaregs du MNLA, dirigé par Mohamed Ag Najim. Mais qui contrôle réellement le Nord-Mali ? Pour Haïdara, qui est aussi président de la cellule de crise sur le Nord au sein de l’Assemblée nationale, la « Ville au 333 saints » est désormais dirigée par les islamistes du groupe Ansar dine d’Iyad Ag Ghali, qui s’apprêterait à dévoiler une constitution basée sur la charia dans les prochains jours. Interview.
La rébellion touarègue contrôle toutes les grandes villes du Nord-Mali, une première dans l’histoire du pays depuis son indépendance. Tombouctou, la « Ville aux 333 saints » occupe visiblement une place à part dans le dispositif. Le chef d’état-major du MNLA, Mohamed Ag Najim, et le leader du groupe islamiste ansar dine, Iyad Ag Ghali, y ont établi leurs quartiers.
La rébellion touarègue a décidé de pousser son avantage dans le Nord-Mali, profitant de la désorganisation de l’armée malienne qui s’est emparée du pouvoir par un coup d’État le 22 mars dernier. Un groupe du MNLA menace Tombouctou tandis qu’une autre partie de ses troupes a pris d’assaut Kidal avec l’aide du mouvement salafiste Ansar dine de Iyad Ag Ghali.
Reportage à Gao au Mali. C’est là que l’armée a installé son QG. Là qu’affluent des milliers de réfugiés chassés par les combats. Là enfin que pourrait se jouer l’avenir de l’Azawad, ce vaste territoire du Nord où militaires et rebelles touaregs s’affrontent, depuis la mi-janvier.
Avant le sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cedeao sur la crise au Mali, prévu ce 27 mars à Abidjan, le chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a demandé aux pays de la région de « l’accompagner ». Les discussions en cours avec les partis politiques et la société civile doivent déboucher sur « des orientations » et « une équipe » chargée de les mettre en oeuvre. Il appelle également les leaders de la rébellion touarègue à la table des négociations.
Les deux leaders politiques maliens Ibrahim Boubacar Keïta (RPM) et Soumaïla Cissé (URD) ont rencontré séparément Amadou Haya Sanogo, le leader de la junte qui a renversé le président Amadou Toumani Touré. Voici ce qu’ils assurent avoir dit au capitaine putschiste.
Les militaires de la ville de garnison de Kati ont reçu mercredi la visite du ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le général Sadio Gassama, accompagné du colonel major Ould Meidou. L’entretien avec les militaires a mal tourné et des coups de feu ont été tirés en l’air. Les mutins ont ensuite investi le siège de la télévision nationale (ORTM), interrompant les programmes. En début de soirée, les tirs retentissaient autour de la présidence. Une mutinerie a également éclaté à Gao, dans le nord du pays.
La perte du camp militaire d’Amachach, le 10 mars dans la région de Kidal, a installé un climat de méfiance jusqu’au plus haut niveau de l’armée malienne. La distance qui sépare Bamako du théâtre des opérations et la corruption qui y règne n’arrangent rien.
Le groupe salafiste Ansar dine d’Iyad Ag Ghaly a publié sur le web une vidéo dans laquelle s’enchaînent scènes de combats et de prières, ainsi que des interventions de ses leaders ou de ses otages. Un mélange de revendications envers les autorités maliennes et de propagande destinée à inciter les jeunes à rejoindre le mouvement.
Après avoir effectué un raid qui a blessé deux civils au nord de Tombouctou, l’armée mauritanienne continue de patrouiller au Nord-Mali. Sans l’armée malienne.
Le camp militaire d’Amachach, qui abritait 800 militaires maliens près de Tessalit, est passé samedi sous le contrôle des combattants du MNLA et du groupe Ansar dine d’Iyad Ag Ghaly. Le gouvernement malien parle d’une évacuation temporaire, mais les rebelles considèrent que c’est une grande victoire pour le contrôle de la zone.
Alimentée par les déclarations de certains ministres français, la tension entre le Mali et la France est montée d’un cran avec le déclenchement de la rébellion touarègue, le 17 janvier dernier. Bamako suspecte Paris d’avoir fait un « deal » avec le MNLA. Explications.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s’est rendu à Bamako dimanche 26 février pour s’entretenir avec le président malien Amadou Toumani Touré (ATT) de la nécessité d’un processus de dialogue avec les rebelles touaregs du MNLA. Et se faire confirmer le maintien de la date de l’élection présidentielle au 29 avril.
Les hélicoptères de combat utilisés par l’armée malienne pour effectuer des raids sur les positions des rebelles du Nord-Mali ont fait deux morts et neuf blessés parmi les civils d’un campement touareg près de Kidal, en majorité des femmes et des enfants. La proximité des combattants du MNLA serait à l’origine de la bavure de l’aviation malienne.
Le rapport d’enquête gouvernementale sur l’attaque du 24 janvier à Aguelhok et la mort d’une centaine de militaires maliens a été remis le 21 février au président malien Amadou Toumani Touré (ATT). Dans ce document, la commission spéciale d’enquête présente des « preuves » que des éléments d’Aqmi ont combattu au côté des rebelles du MNLA. Bamako compte porter le dossier devant des instances internationales.
Ils ne sont que quelques centaines, mais menacent la stabilité de tout le nord du Mali, à moins de trois mois des élections. Mieux équipés et plus déterminés que jamais, les rebelles touaregs du MNLA ont pris tout le monde de court.
La rébellion touarègue commence à s’en prendre à des localités du sud du Mali. Deux villages de la région de Mopti ont été attaqués par des hommes armés s’identifiant comme des combattant du MNLA. Les armes et les munitions de la gendarmerie de Hombori ont notamment été emportées et le chef de village tué, semble-t-il par méprise.
Appuyée par des hélicoptères de combat pour la plupart pilotés par des mercenaires ukrainiens, l’armée malienne s’est violemment confrontée mardi aux rebelles touaregs du MNLA, près de la ville de Tessalit, dans la région de Kidal. Bilan des combats, selon des sources sécuritaires : une centaine de morts, 50 prisonniers et 70 véhicules détruits du côté des rebelles.
Les affrontements entre les rebelles touaregs du MNLA et l’armée dans le nord du Mali ont fait des milliers de réfugiés dans les pays voisins, mais aussi plus de 30 000 personnes déplacées à l’intérieur des frontières. Le point sur une véritable crise humanitaire en gestation.
Depuis que Amadou Toumani Touré (ATT) a accédé au pouvoir en 2002, deux rebellions touarègues se sont déclenchées dans le Nord du Mali. La dernière en date a provoqué une sérieuse chute de la cote de popularité du président malien. Pis : nombreux sont les Bamakois à penser que ce dernier veut en profiter pour briguer un 3e mandat.
La capitale malienne et ses environs connaissent une vague de violences anti-Touaregs et anti-Arabes. À l’origine des heurts, mercredi et jeudi, une longue marche des proches des militaires massacrés le 24 janvier à Aguelhok dans le Nord-Mali par les rebelles touaregs du MNLA.
Une semaine avant la reprise de la rébellion touarègue, le 17 janvier dernier, le Mali tentait encore de négocier avec le MNLA et son allié Iyad Ag Ghaly, leader du groupe salafiste Anssar dine. Jeune Afrique s’est procuré en exclusivité le document contenant les propositions de Koulouba lors de ces discussions.
Les rebelles touaregs du MNLA alliés aux salafistes étaient déjà loin à l’arrivée des renforts militaires, mercredi à Aguelhok, où les corps de 41 soldats maliens ont été découverts dans une fosse commune creusée dans le camp militaire. Par ailleurs, jeudi matin, la ville Anderamboukane, à la frontière Mali-Niger, aurait été prise par les rebelles.