Avec Dadis loin de Conakry et les différents rapports sur les massacres du 28 septembre publiés, la Cédéao est en train de réexaminer la liste des personnalités guinéennes frappées de sanctions.
Malgré l’instruction engagée en février 2000, l’ex-dictateur tchadien continue de couler une paisible impunité au Sénégal. Les victimes ont organisé une « semaine de l’impunité » pour marquer ces dix années pendant lesquelles elles ont espéré un procès qui se fait toujours attendre.
Le nouveau chef de la junte a proposé la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition. Une offre qui apaise les tensions mais qui ne résout pas tout.
Il a blessé le chef de la junte Moussa Dadis Camara et l’ONU le désigne comme l’un des principaux responsables présumés du massacre du 28 septembre. Et pourtant, Aboubacar « Toumba » Diakité, en fuite, semble jouir d’un certain capital de sympathie auprès des Guinéens…
Sans coup d’éclat ni grande surprise, le numéro trois de la junte a pris la tête du pays. Ce métis, réputé féroce au combat, a été jusqu’ici avare en déclarations. L’opposition et la communauté internationale lui octroient une sorte de période probatoire.
Le 3 décembre, Moussa Dadis Camara fait l’objet d’une tentative d’assassinat dont il réchappe miraculeusement . Le général Sékouba Konaté assure depuis l’intérim, mais une chasse aux traîtres est lancée: exactions, pillages, violences en tout genre… La Guinée s’enfonce dans le chaos.
La crise est liée à l’histoire des militaires, faite de purges brutales, de promotions express, de troupes livrées à elles-mêmes et d’une hiérarchie déconsidérée. L’arrivée du capitaine Dadis n’a rien arrangé. Au contraire.
Les deux leaders de l’opposition sont d’accord sur un point : il faudrait un candidat unique pour l’élection présidentielle de 2012. L’entente s’arrête là. Pour le moment, aucun des deux ne semble disposé à s’effacer au profit de l’autre.
Exilé depuis dix-neuf ans à Dakar, l’ex-président tchadien n’est toujours pas jugé. Les victimes dénoncent la « mauvaise foi » et les « manœuvres dilatoires » du Sénégal.
Après avoir revêtu les habits de sauveur du pays, à la mort de Lansana Conté, le chef de l’État glisse vers un régime autocratique et ubuesque : dérapages incontrôlés, improvisation permanente, autoritarisme… De quoi inquiéter, alors qu’il ne cache plus sa volonté d’être candidat à l’élection présidentielle de janvier 2010.
Pour le président sénégalais Abdoulaye Wade, c’est une nouvelle épreuve. Guédiawaye, Thiaroye, Diameguene, Fass Mbao…presque tous les quartiers de la banlieue de Dakar se sont retrouvés sous les eaux après les pluies diluviennes tombées fin août-début septembre.
Avec la présidentielle prévue en novembre, après sept ans de troubles et d’incertitudes, le pays est en passe de tourner¨la page de la crise. Si certains demeurent sceptiques, les Ivoiriens n’ont en tout cas jamais été aussi près de renouer avec le rituel du vote.