Professeur à la Nelson Mandela School of Public Governance de l’Université du Cap et à Sciences Po Paris. Il préside le Conseil de la Fondation Africaine du Climat.
L’Afrique ne doit plus avoir à choisir entre le financement de son développement et celui de l’adaptation au changement climatique. Parce que, proportionnellement, elle ne participe que très peu au dérèglement du climat. Et parce que les règles sont avant tout dictées par les pays développés, au nom de leur sécurité énergétique.
Intellectuel érudit passionné de littérature, diplomate et militant du nationalisme africain, Henri lopes est mort le 2 novembre 2023 à Suresnes. Son ami Carlos Lopes lui rend hommage.
Le récent sommet des Brics à Johannesburg a marqué un moment clé dans les discussions économiques mondiales. Dans un monde de plus en plus multipolaire, la rencontre annuelle a attiré l’attention sur la poursuite d’un ordre économique mondial diversifié, en particulier en réponse à la domination de la gouvernance économique occidentale.
L’exécutif français, qui accueille le sommet sur les financements des économies africaines le 18 mai, est à l’avant-garde d’un changement de discours sur le continent. Mais son approche comporte encore des angles morts, souligne l’économiste Carlos Lopes.
La Chine a annoncé l’annulation de la dette pour les prêts arrivant à échéance en 2018, ainsi que l’octroi de nouveaux crédits. Mais le message principal était sans équivoque : désormais, l’accès aux financements chinois sera plus sélectif.
Selon Carlos Lopes, les relations entre l’Afrique et l’Europe doivent évoluer pour prendre en compte les évolutions qui ont eu lieu en Afrique au cours des vingt dernières années, et permettre de construire un partenariat diversifié, au-delà d’une relation de dépendance fondée presque exclusivement sur l’aide au développement.
Carlos Lopes, haut représentant de l’Union africaine pour les négociations avec l’Europe dans le cadre de l’après-Cotonou, appelle à la reconstruction d’un partenariat européano-africain sur la base des nouvelles réalités économiques du continent.
Pour Carlos Lopes, l’imposition fiscale est un contrat social entre les citoyens et le gouvernement. Cela nécessite que les citoyens ordinaires bénéficient des dépenses publiques
Le professeur à l’université du Cap et ancien secrétaire exécutif de la Commission des Nations unies pour l’Afrique (2012-2016) Carlos Lopes estime que la mise en place de la Zone de libre-échange continentale (Zlec) est une occasion pour l’Afrique d’accroître son poids au sein du commerce mondial.
Concernant les inégalités, deux rapports qui viennent d’être publiés nous interpellent. Avec la participation du très médiatique Thomas Piketty, le Laboratoire sur les inégalités mondiales (World Inequality Lab) a passé en revue les statistiques de distribution des revenus par quantiles, confirmant la concentration obscène de richesses au profit des 1 % les plus riches de la planète.
Dans cette tribune, Carlos Lopes, ancien secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, revient avec mordant sur le sommet Afrique-UE qui s’est déroulé les 29 et 30 novembre dans la capitale économique ivoirienne.
Carlos Lopes est le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Uneca). Kemal Dervis est vice-président et directeur de l’économie mondiale et du développement à la Brookings Institution.