Si Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a été sans surprise réélu le 29 juin, les jours qui ont suivi ont été marqué par des contestations et des émeutes meurtrières. L’occasion de revenir sur l’itinéraire du premier président du pays, Moktar Ould Daddah, dont les mandats n’avaient, déjà, pas toujours été paisibles.
Spahis, goumiers, tirailleurs, zouaves, tabors… Au XIXe et au XXe siècles, ils ont combattu, enrôlés de force, avec les Français, jouant souvent un rôle déterminant. Leur apport dans la guerre de 1870 contre la Prusse est souvent méconnu.
Le 13 juin 2024, la compagnie canadienne Air Transat a inauguré la première liaison aérienne directe entre Montréal et Marrakech. Un signe de l’attrait que le Canada exerce depuis longtemps sur les Marocains, en particulier sur la communauté juive du royaume.
Le 3 juillet 1984, à Paris, disparaissait le général Raoul Salan. De 1917 à 1960, de la Grande Guerre à l’Indochine en passant par le Levant en 1921, la Seconde Guerre mondiale et l’Algérie, l’officier fut acteur de tous les conflits qui ont façonné le visage de la France contemporaine.
Entre islamophobie et dénonciation d’un « grand remplacement », le Rassemblement national – comme le Front national avant lui – a toujours accusé la communauté d’origine maghrébine vivant en France de tous les maux. Une population dont la présence remonte pourtant à plusieurs siècles.
Du 23 au 26 mai 2024, la seconde édition des journées du patrimoine était organisée dans la cité ocre. Une façon de (ré)concilier les Marrakchi – et les Marocains – avec l’histoire d’une ville qui, longtemps, donna son nom à tout le pays.
Lorsque la Mauritanie a accédé à l’indépendance, il lui a fallu, face à des voisins qui doutaient de son existence comme nation, démontrer qu’elle avait bien une identité bâtie sur une histoire et un événement fondateur : la guerre de Charr Baba. Retour sur cet épisode, à l’heure où le pays s’apprête à voter à l’élection présidentielle du 29 juin.
Repas traditionnel du pauvre, le pain – et l’évolution de son prix – est un bon indicateur du niveau du pouvoir d’achat un peu partout dans le monde. Au Maghreb et en Égypte, les pouvoirs publics n’hésitent donc pas à le subventionner et mènent une véritable « politique du pain ».
À quelques jours de l’élection présidentielle, retour sur la façon dont est née la Mauritanie moderne, sous l’influence du colonisateur français qui souhaitait occuper l’espace entre le Sénégal et le Maghreb pour ne laisser aucune autre puissance occidentale y prendre ses quartiers.
Le 16 mai, le 33e sommet de la Ligue arabe s’est terminé sur une déclaration commune soulignant le soutien de ses membres à la Palestine. L’occasion de revenir sur la constitution d’une organisation panarabe au sein de laquelle le Maghreb a longtemps peiné à trouver sa place et à se sentir pleinement accepté.
Le royaume, une puissance maritime ? Côté Méditerranée, assurément. Mais le rivage atlantique a lui aussi occupé une place importante dans l’histoire du pays, avec ses phases de déploiement et d’autres plus modeste. Retour sur une aventure océanique séculaire, voire millénaire.
Depuis 2022, le cannabis à usage thérapeutique est légalisé au Maroc. Mais comment le chanvre a-t-il été implanté en Afrique du Nord, et comment l’usage de ce stupéfiant a-t-il pu cohabiter avec les règles édictées par les gardiens de l’islam ? Un retour en arrière s’impose…
Annoncé pour le 18 juin 2024, le projet d’ériger une statue de l’ancien général Marcel Bigeard dans sa ville natale de Toul a immédiatement déclenché la polémique. En France, où le personnage est loin de faire l’unanimité, mais surtout en Algérie, où le souvenir du ratissage de la kasbah d’Alger par ses parachutistes reste vivace.
Le 30 avril 2024, l’Unesco a choisi Tanger comme ville-hôte mondiale de sa Journée internationale du jazz. Pour comprendre le lien entre ce genre musical afro-américain né dans le sud des États-Unis et la ville du détroit, un rappel historique s’impose.
Partenariat avec Israël pour fabriquer des drones, exercice international African Lion… Le secteur de la défense est sous les feux de l’actualité au Maroc. De fait, tout au long de son histoire, le royaume toujours accordé une attention particulière à son armée.
Le 2 avril, le président Abdel Fattah al-Sissi a, parallèlement à sa prestation de serment, inauguré officiellement « la nouvelle capitale administrative » du pays, en plein désert, à mi-chemin entre le canal de Suez et Le Caire, en présence du cheikh Issa al-Kharawin, chef des tribus arabes du Sinaï. Un rappel, s’il en était besoin, de l’importance de la région dans l’histoire égyptienne.
En visite au royaume à la fin d’avril, le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a évoqué une coopération accrue en matière d’énergie décarbonée et même la fourniture de SMR, des petits réacteurs nucléaires civils. L’occasion de revenir sur l’histoire de l’électrification du pays, à laquelle la France a pris une large part.
Le 5 avril était inaugurée la nouvelle mosquée Mohammed VI d’Abidjan, après sept ans de travaux. Un nouveau symbole de la relation spirituelle qui unit le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, et du discret soft power religieux du royaume sur le continent.
Depuis l’indépendance du Maroc en 1956, la qualité des relations entre l’ancienne puissance coloniale et le royaume chérifien a toujours été influencée par les liens plus ou moins étroits entre le roi et le président. Bien avant Mohammed VI et Emmanuel Macron, c’est dans les années 1960 que la proximité, sans doute, a été la plus proche.
Il y a quelques jours, Algériens et Marocains se sont à nouveau déchirés autour d’un maillot de football. Il y a quelques décennies, pourtant, en pleine période des indépendances, le royaume était mis au ban par la Fifa… pour son indéfectible soutien à l’Algérie.
Ce 22 avril 2024, les chefs d’État tunisien, algérien et libyen étaient à Tunis dans le but de jeter les bases d’une nouvelle union du Maghreb… sans le Maroc ni la Mauritanie. Une énième incongruité de la diplomatie maghrébine dont on voit mal comment elle pourrait connaître plus de succès que l’Union du Maghreb arabe (UMA), née il y a trois décennies.
« L’Angleterre avait Shakespeare, l’Italie Dante, l’Allemagne Goethe, la France avait Guénon », écrit le philosophe français Jean Borella. Si le poids de cet intellectuel du début du XXe siècle peut sans doute se discuter, sa conversion à l’islam soufi, elle, mérite d’être racontée.
Né à Cayenne d’une mère esclave émancipée, Thomas Urbain est devenu l’une des figures les plus marquantes du Second Empire. Conseiller de Napoléon III, inspirateur d’une politique arabe inédite, il voyait en l’islam la religion de la tolérance et du multiculturalisme.
Ils ont connu la conquête coloniale et se sont trouvés confrontés à une religion et à une civilisation qu’ils choisiront de faire leurs. Retour sur le parcours de trois personnages historiques français qui ont opté pour l’islam au carrefour des XIXe et XXe siècles.
Né en 1809, mort en 1900, le diplomate français a réellement traversé le XIXe siècle et vécu la conquête de l’Algérie, côtoyant Bugeaud et l’émir Abdelkader. Curieux et sensibilisé par l’orientalisme, en vogue depuis le XVIIIe siècle, il a appris l’arabe puis décidé de se convertir, devenant Omar Ben Rouche.
Dans les années 1930, les indépendantistes en maturation du Maghreb ont un œil rivé sur leurs homologues du Proche-Orient, qu’ils prennent comme figure tutélaire. C’est le cas de l’émir syrien Chakib Arslan, dont le discours retentit aux quatre coins de l’Afrique du Nord.
En 1798, Bonaparte lance son expédition en Égypte. Si l’idée initiale est de couper aux Anglais la route de leur colonie indienne, le général espère aussi exporter les idéaux de la toute jeune Révolution française et, pour cela, il va tendre la main à l’islam et à ses représentants.
Contrairement à son voisin algérien, le Maroc n’a pas subi, durant la période coloniale, de politique d’assimilation niant sa dimension musulmane. Une différence qui doit beaucoup au résident général Hubert Lyautey.
Dès 1830, le hajj, l’un des cinq piliers de l’islam, donne du fil à retordre aux Français. Considéré comme un facteur de déstabilisation, il sera d’abord très encadré. Mais ces règles s’assoupliront avec le temps.
Alors que vient d’être inaugurée à Alger la plus grande mosquée d’Afrique, retour sur la façon dont les colonisateurs français se sont attaqués, au XIXe siècle, au patrimoine architectural musulman, recyclant sans scrupule les lieux de culte en casernes ou les transformant en églises chrétiennes.