Attentats du 27 juin, incertitudes politiques, crise économique, élections, bilan de la révolution, Rached Ghannouchi, le patron des islamistes d’Ennahdha, livre son analyse. Et réaffirme la mutation idéologique de sa formation.
Une offensive armée contre un relais de radio-télévision à Gafsa (Sud-Ouest), deux attentats à Tunis et l’hospitalisation d’urgence du chef de l’État, Béji Caïd Essebsi, ont fait du jeudi 27 juin une journée folle en Tunisie, entre panique, émotions contradictoires et rumeurs.
Plusieurs polémiques récentes, comme la fermeture de l’école coranique de Regueb et la controverse autour de l’inauguration à Djerba d’un établissement juif réservé aux filles, sont autant de défis lancé à l’État séculier.
Après une première tentative avortée la semaine dernière, l’exécutif tunisien est parvenu à faire adopter une série d’amendements du Code électoral jugés contestables par une partie de la classe politique et de la société civile tunisienne.
Reconverti dans l’humanitaire, l’ex-patron de Nessma TV est candidat à la présidentielle de novembre et s’apprête à créer son propre parti pour participer aux législatives. Entretien avec un trublion de la classe politique qui a le vent en poupe.
La sortie en kiosques ce dimanche du numéro 3049 de Jeune Afrique a déchaîné les passions à Tunis, entre rumeurs de censure, intox et fausses citations. En cause : une longue interview annoncée en couverture de Nabil Karoui, candidat indépendant en tête du dernier sondage Sigma Conseil pour l’élection présidentielle de novembre.
Incapables depuis des mois de se mettre d’accord sur un nouveau Code électoral, les députés ont offert jeudi un bien triste spectacle, reportant une nouvelle fois l’adoption du texte aux dispositions controversées, notamment concernant le seuil de représentativité et l’exclusion de certains candidats au scrutin présidentiel de novembre.
Patrice Bergamini, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Tunis, revient pour Jeune Afrique sur l’importance du partenariat entre le Vieux-Continent et la jeune démocratie tunisienne, répondant au passage aux craintes sur de potentielles conséquences néfastes de l’Accord de libre-échange (Aleca) sur l’économie nationale.
Selon un sondage du cabinet Sigma Conseil publié mercredi par le quotidien « Le Maghreb », les candidats indépendants Nabil Karoui et Kaïs Saïed arriveraient assez largement en tête du scrutin présidentiel du 10 novembre, confirmant le vent de « dégagisme » qui balaierait les formations politiques traditionnelles.
Genèse du projet, ambitions politiques… Selim Ben Hassen, président de 3ich tounsi, répond aux questions qui se posent autour de l’association qu’il a cofondée avec Olfa Terras.
Ce week-end, Youssef Chahed a été officiellement élu président de Tahya Tounes, un parti lancé en janvier par ses supporters. Cette désignation ajoute à la confusion politique actuelle, le chef du gouvernement entretenant toujours le flou quant à sa candidature au scrutin présidentiel de novembre prochain.
À quelques mois des élections présidentielle et législatives, un projet d’amendement de la loi électorale, permettant entre autres d’écarter des scrutins les dirigeants de médias ou d’associations, créé la polémique. Face au tollé, l’examen du projet a été reporté.
Rompant avec la trêve implicite et la somnolence politique habituelle durant le mois de ramadan, Nabil Karoui a annoncé lundi 27 mai dans une interview à Nessma TV, chaîne dont il est le fondateur, sa candidature à l’élection présidentielle de novembre, ainsi que la participation d’une liste associée aux législatives.
Pour se prémunir contre l’échec aux élections législatives d’octobre annoncé par les sondages, qui attribuent aux vainqueurs pas plus de 10 à 20 % des sièges de l’hémicycle, les partis se lancent dans des calculs et enclenchent la stratégie des alliances. En moins de quinze jours, trois ont vu le jour.
Selim Azzabi est à la tête du nouveau poids lourd de la scène politique tunisienne. Ligne idéologique, relations avec les autres partis, fonctionnement interne : l’ancien directeur de cabinet du chef de l’État dit tout.
L’île de Djerba attendait entre 6 000 et 7 000 visiteurs, les mercredi 22 et jeudi 23 mai, pour le pèlerinage juif de la Ghriba. Un flux en deçà du record de 2010, mais qui redonne des couleurs à l’économie insulaire et au tourisme tunisien, à la veille de la haute saison.
Depuis 2011, les études d’opinion font la pluie et le beau temps sur la scène politico-médiatique, devenant un élément clé du débat public. Mais leur fiabilité semble aujourd’hui sujette à caution.
L’expert onusien Moncef Kartas avait été remis en liberté, mardi 21 mai, par la chambre des mises en accusation près la Cour d’appel de Tunis. Si l’enquête et l’instruction se poursuivent, la décision avait surpris, après l’intransigeance montrée dans un premier temps par la justice tunisienne.
Lancé il y a quelques semaines, le webzine masculin « Hoa » clame haut et fort son intention de « rétablir l’équilibre » femmes-hommes dans le traitement des sujets relatifs à la mode et au lifestyle. Une question « d’égalité » pour sa fondatrice, Essia Chouikha.
Le premier grand procès tenu à Tunis dans le cadre de la justice transitionnelle remet sur le devant de la scène une affaire vieille de cinquante-huit ans, celle de l’assassinat du dirigeant politique Salah Ben Youssef, ancien compagnon de route devenu rival du président Habib Bourguiba.
Selma Elloumi Rekik a démissionné le 15 mai de son poste de directrice du cabinet présidentiel. Cette fidèle du président Béji Caïd Essebsi aurait rejoint la branche de Nidaa Tounes menée par Sofiene Toubel, en guerre ouverte avec le fils du chef de l’État, et serait même susceptible de la diriger, selon des sources au parti.
Mounir Ben Salha, avocat de Zine el Abidine Ben Ali, avait laissé planer le suspense mardi soir en annonçant que l’ex-président s’adresserait aux Tunisiens. Plutôt qu’une intervention orale, il s’est finalement contenté de publier le lendemain sur sa page Facebook une lettre attribuée à l’exilé de Riyad.
L’ex-patronne des patrons tunisiens était de passage à Paris lundi 13 mai pour participer à la seconde conférence de l’ONG Leaders pour la paix. Entre deux rendez-vous, elle évoque pour Jeune Afrique la situation économique de son pays et les inquiétudes suscitées par le chaos libyen.
Après quatre échecs, la Cour constitutionnelle – dont la mise en place était pourtant prévue par la loi fondamentale adoptée en 2014 – n’a toujours pas été installée. La professeure en droit public Sana Ben Achour, trois fois candidate, explique à Jeune Afrique pourquoi elle n’a pas souhaité représenter son dossier pour devenir membre de l’instance.
Douze mois après le premier scrutin municipal de l’ère démocratique, Jeune Afrique s’est entretenu avec Mourad Lassoued, maire de la commune méridionale de Nefta, pour faire un premier bilan des changements et blocages constatés après une année d’exercice.
La relève politique en Tunisie se met en place. À 40 ans, Selim Azzabi est le coordinateur général de Tahya Tounes, qui tient son premier congrès constitutif le 28 avril. Ce proche de Béji Caïd Essebsi a été de tous les partis modernistes avant de créer la formation.
La Haica, l’instance chargée de la régulation des médias en Tunisie, a fait appliquer la décision de fermer la chaîne de télévision privée Nessma TV, au motif qu’elle ne dispose pas d’une « autorisation légale ». Si certains dénoncent une atteinte à la liberté d’expression, d’autres font un rapprochement avec les ambitions politiques présumées du patron de la chaîne.
Nidaa Tounes a depuis le 13 avril deux présidents, le directeur exécutif sortant Hafedh Caïd Essebsi et le chef du groupe parlementaire Sofiane Toubel. Entre les deux hommes, le divorce est consommé.
Élu le 7 avril secrétaire général d’Al-Massar, formation issue du Parti communiste tunisien, Faouzi Charfi, chirurgien orthopédiste de formation, réussira-t-il à donner un second souffle à la gauche ?