Avocats, journalistes, défenseurs des droits humains sont plus que jamais sous pression, à quelques jours d’une manifestation des partisans du président Saïed annoncée pour le 19 mai. Rien ne semble pouvoir arrêter ni la machine judiciaire ni la répression politique.
La séquence ouverte le 7 mai avec l’interpellation de la militante antiraciste Saadia Mosbah n’a cessé de s’aggraver, notamment avec le placement en garde à vue, voire en détention, de plusieurs journalistes très populaires.
Figure de l’antiracisme, récompensée par un prix international en 2023, la militante née à Tunis dans une famille originaire de Tombouctou a été arrêtée le 7 mai, pour des motifs qui restent inconnus.
Aujourd’hui encore, l’analphabétisme des femmes et l’inégalité d’accès aux études reste un problème en Tunisie. Il y a un siècle, pourtant, une jeune fille de Tunis a montré la voie en devenant la première à obtenir un diplôme dans le pays. Un événement salué par ses contemporains.
À l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le journaliste tunisien Thameur Mekki dresse un tableau sombre de la situation des médias de son pays. Et constate que la guerre à Gaza a été le révélateur des limites d’un ordre international qui devra être repensé.
Alors que l’accord sur la gestion des flux migratoires signé entre Tunis et Bruxelles est encore loin d’être pleinement opérationnel, les autorités européennes, emmenées par l’Italie, semble déjà vouloir aller plus loin dans l’externalisation de cette gestion.
Dans le nord-ouest de la Tunisie, près de la frontière algérienne, les habituels touristes cèdent de plus en plus fréquemment la place à des candidats à la migration venus d’Afrique subsaharienne. Entre compassion et instrumentalisation politique, Tunis peine à répondre aux défis de la situation, et l’accord signé avec l’Europe n’y change pas grand chose. Reportage.
Institué par la Constitution de 2022, le Conseil national des régions et des districts (CNRD), nouvelle chambre haute du Parlement, a enfin vu le jour. Quelles seront ses prérogatives ? Qui sont les nouveaux élus qui y siègent ?
Les chefs d’État algérien, tunisien et libyen se sont retrouvés à Tunis pour évoquer la mise en place d’une nouvelle entité maghrébine censée remplacer l’Union du Maghreb arabe, qu’ils jugent inopérante, mais sans le Maroc ni la Mauritanie.
Entre les interférences de certaines puissances qui parasitent ses missions, les résolutions adoptées jamais appliquées et le droit de veto de quelques-uns, l’Organisation des nations unies a souvent bien du mal a prouvé son efficacité, voire son utilité. Pourtant, son existence change tout.
Ce 17 avril, la cheffe du gouvernement italien a effectué sa quatrième visite en Tunisie en moins d’un an. Migration, coopération universitaire, soutien aux PME… Les dossiers sont sensibles, autant que le passage fut express.
En 1988, le bras droit de Yasser Arafat est assassiné à Sidi Bou Saïd par un commando israélien. Une fois encore, la diplomatie tunisienne va réussir à convaincre les États membres de l’ONU de condamner l’opération menée par Tel-Aviv.
En bombardant le siège de l’OLP, alors basé à Tunis, Israël pensait pouvoir compter sur le soutien américain pour échapper aux sanctions. Mais les discussions à l’ONU ne tournent pas à son avantage et débouchent sur une condamnation symbolique mais historique.
Cinq ans après son indépendance, la Tunisie doit encore tolérer la présence sur son sol de militaires français, en particulier sur le site stratégique de Bizerte. La question va donner lieu à de longs débats devant l’ONU, et la France, de plus en plus isolée, finira par capituler.
L’affaire elle-même est connue. En 1958, des avions français, sous prétexte de poursuivre des combattants algériens, bombardent et mitraillent la ville tunisienne de Sakiet Sidi Youssef, tuant des dizaines de personnes. On sait moins qu’elle a été suivie d’un long bras de fer devant les institutions internationales.
En 1951-1952, avant même son accession à l’indépendance, la Tunisie saisit l’ONU, plaidant sa cause au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Une initiative passée à la postérité.
Dès son accession à l’indépendance, en 1956, la Tunisie adhère à l’ONU. Attachée au multilatéralisme et au droit international, elle se tournera régulièrement vers les instances des Nations unies. Souvent avec succès.
Le 17 avril, la présidente du Conseil italien se rendra en Tunisie pour mettre la dernière main à son projet de coopération migratoire. L’enjeu est d’importance, à la veille des élections européennes à l’issue desquelles elle espère que l’extrême droite sortira renforcée.
Alors qu’un recensement est prévu cette année, les derniers chiffres de la population tunisienne prouvent une forte évolution en quelques décennies. L’évolution du contexte, entre incertitudes sur l’avenir et pandémie de Covid, produit aussi des conséquences mesurables.
Le 6 avril 1968, il y a 56 ans, la dépouille de Mohamed Ali El Hammi était rapatriée à Tunis avec tous les honneurs. Retour sur le parcours de celui qui fut, bien avant son illustre successeur, Farhat Hached, le véritable père fondateur du syndicalisme tunisien.
Discret depuis son très modeste score à la présidentielle de 2014, l’ancien ministre de l’ère Ben Ali, aujourd’hui âgé de 73 ans, semble tenté par un retour sur le devant de la scène, mais sans préciser ses intentions réelles.
L’ONU et la Cour internationale de justice dénoncent de longue date la politique israélienne en Palestine, mais Tel-Aviv ne semble pas s’en émouvoir outre mesure. Les récentes décisions et, surtout, l’abstention américaine au Conseil de sécurité peuvent-elles changer la donne ?
Le récent décès en prison d’un psychiatre accusé d’avoir prescrit des stupéfiants est l’un des symptômes du malaise de la psychiatrie en Tunisie, et au-delà de tout le secteur médical, mais aussi celui d’une absurdité juridique. Entretien avec le Dr Mounir Jerbi, du Syndicat tunisien des médecins libéraux.
Au terme de onze ans d’enquête, et après neuf ans de procès, les premières peines, allant de deux ans de prison à la peine de mort, ont été prononcées contre les vingt-trois prévenus, mais sans qu’on en connaisse le détail. Et l’identité des commanditaires demeure inconnue.
Le pays a été, en 2011, porteur des valeurs de justice et de dignité humaine. Désormais c’est Gaza qui en est le symbole. Et si beaucoup s’interrogent sur l’attitude de certains États – occidentaux, mais aussi arabes – dans le conflit, la Tunisie elle-même n’échappe pas aux remises en question, parfois difficiles.
Frappés de constater à quel point le sujet de la guerre à Gaza était omniprésent dans le discours de leurs patients, des psychanalystes ont analysé les conséquences à la fois sociétales et personnelles des événements de Palestine sur les Tunisiens. Des réflexions qui ne concernent certainement pas que la Tunisie.
Les soirées devant la télévision font partie du rituel du mois sacré dans beaucoup de familles et les professionnels de la publicité l’ont bien compris. Au point que certains téléspectateurs parlent d’un véritable matraquage.
Un an après le démarrage de ses travaux, le 3 mars 2023, l’heure est au bilan pour l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Mais aussi à une certaine crispation entre l’exécutif et le législatif.
Difficile de succéder, à la tête de la centrale syndicale historique tunisienne, à des figures du calibre de Farhat Hached ou de Habib Achour. Devenu secrétaire général en 2011, Houcine Abassi a su accompagner la Tunisie post-Ben Ali et œuvrer à la préservation de la paix et de la cohésion sociales.