Tentatives d’intimidation, incitation à la haine, recours à la violence… La mystérieuse Ligue de protection de la révolution ne recule devant aucune extrémité pour imposer sa loi.
Aux premières loges de la révolution du 14 janvier 2011, l’artère principale de la Tunis est devenue la caisse de résonance de la transition démocratique.
Figure énigmatique du landerneau tunisien, ce lobbyiste patenté, qui fut très proche de Ben Ali avant de connaître la disgrâce, est aujourd’hui au coeur d’une abracadabrante affaire d’atteinte à la sécurité de l’État.
Cette intrépide blogueuse tunisienne accuse le chef de la diplomatie Rafik Abdessalem d’avoir pris ses aises dans un hôtel de luxe aux frais de son ministère. Il fait désormais l’objet d’une enquête judiciaire et a été entendue, mardi 15 janvier, en qualité de témoins, par un juge d’instruction du tribunal de Tunis. Portrait.
À la tête d’Integra Partners, leader de la Bourse et du capital-investissement, le Tunisien Fadhel Abdelkefi marche dans les pas de son père et tient le cap de l’intégration maghrébine.
Alors que Dubaï accueillait 2013 avec faste, en Tunisie, Béchir Ben Hassine, cheikh salafiste et vice-président de la ligue nationale des prédicateurs et savants, opposait un veto religieux aux festivités du réveillon.
Elles vont peut-être gagner un championnat, dynamiser l’économie, faire bouger les lignes de la diplomatie ou de la justice… Bref, faire parler d’elles en 2013. Voici le top 10 des personnalités « coups de coeur » de la rédaction.
Un an après son arrivée aux affaires, la troïka au pouvoir peine à trouver des réponses adéquates au problème de l’emploi des jeunes. Dans les régions de l’intérieur, l’exaspération est à son comble.
Entre Rached Ghannouchi, le président du parti islamiste Ennahdha, et Hamadi Jebali, le chef du gouvernement tunisien, le principal point de désaccord concerne la feuille de route de la transition.
Relativement neutralisée sous Ben Ali, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) est revenue sur le devant de la scène à la faveur de la révolution. Elle fait désormais figure de rempart contre la volonté hégémonique des islamistes.
Fortement médiatisée et sous haute sécurité, l’exposition-vente des biens des Ben Ali, entamée dimanche 23 décembre, suscite malaise et perplexité. Mais elle est censée rapporter 10 millions d’euros à l’État.
Une réunion publique de Nida Tounès, le parti d’opposition fondé par l’ancien Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, a été interrompue par des manifestants pro-islamistes, le 22 décembre, à Djerba.
Motivés par les chantiers lancés dans le cadre du développement régional, plusieurs grands groupes tunisiens prennent position dans l’immobilier. De quoi relancer le secteur et réguler le marché.
Distinguée par le magazine américain « Foreign Policy », Ahlem Belhaj, féministe de longue date, est décidée à se battre pour préserver les acquis de ses concitoyennes et servir les vrais objectifs de la révolution tunisienne.
Les Seychelles laisseront-elles un arrière-goût de paradis perdu à Sakhr el-Materi, gendre de l’ancien président tunisien ? Selon le ministre tunisien de la Justice, celui-ci voulait entrer à Mahé, le 12 décembre, avec un passeport diplomatique périmé. Tunis essaye de profiter de la situation pour demander son extradition.
Les rapports entre l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le parti islamiste au pouvoir, Ennahdha, se sont tellement dégradés en un an que le pays a été menacé de paralysie par une grève générale, prévue le 13 décembre et annulée in extremis. Face au risque d’une nouvelle aggravation des tensions dans un pays en crise, les lignes ont finalement bougé.
Après les affrontements meurtriers dont il a été le théâtre à la fin d’octobre, ce quartier populaire de la périphérie de Tunis passe pour un fief salafiste. Mais la réalité est beaucoup plus complexe.
La ville de Siliana a connu quatre jours de violences pour les mêmes raisons – misère et violences policières – qui avaient provoqué la révolution tunisienne, dont s’approche le deuxième anniversaire du déclenchement (le 17 décembre). Dans un discours prononcé vendredi 30 novembre, le président Marzouki a appellé à la formation d’un gouvernement resserré et apolitique et à l’accélération du travail de l’Assemblée constituante.
Électron libre dans le paysage médiatique tunisien, le site Nawaat, média citoyen alternatif, porte un autre regard sur l’actualité, soulève des questions de fond et va au plus près des faits.
La répression qui s’est abattue, mardi 27 novembre, sur une manifestation lors d’une grève générale dans la ville de Siliana (nord-ouest de la Tunisie) n’est pas sans rappeler celle dont usait le régime de Ben Ali, avec notamment des tirs à balles réelles. Bilan : au moins vingt-quatre blessés.
Si le « buzz » à tout prix reste l’objectif de certains médias tunisiens, il est parfois totalement vide de sens. Ce fut le cas pour l’interview accordée à Ettounsiya depuis son exil au Qatar par l’homme d’affaire et gendre de Ben Ali, Slim Chiboub. Un entretien diffusé lundi 26 novembre.
Pour faire échec au salafisme jihadiste, le vice-président d’Ennahdha préconise l’ouverture d’un débat et la création d’une instance indépendante de régulation de l’autorité religieuse.
Après Bechir Gholli, c’est un second jihadiste détenu à Tunis, Mohamed Bakhti, qui est décédé des suites d’une longue grève de la faim. Les deux hommes, soupçonnés d’avoir participé à l’attaque de l’ambassade américaine à Tunis le 14 septembre, contestaient leur culpabilité et protestaient contre leurs conditions de détention.
Homme engagé s’il en est, l’islamologue et historien tunisien Mohamed Talbi ne cache pas son inquiétude face à la montée de l’obscurantisme religieux. Il accuse Rached Ghannouchi et Ennahdha de nourrir secrètement des projets inavouables de coup d’État théocratique.