Quelques semaines après le Maroc, c’est la Tunisie qui est aujourd’hui dans le viseur des députés européens. Ils ont adopté ce matin à une large majorité une résolution condamnant les dérives du pays en matière de libertés publiques et de répression contre la presse et les syndicats.
Élu président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) le 13 mars, l’ancien avocat, réputé très fidèle au président Kaïs Saïed, va devoir faire ses preuves rapidement, dans un contexte rendu incertain par les récentes modifications du rôle et du fonctionnement du Parlement.
L’Assemblée tunisienne issue des dernières législatives a siégé pour la première fois ce lundi 13 mars. Nouveaux élus, nouvelles règles constitutionnelles, nouveaux pouvoirs… et beaucoup d’approximations.
Africaine, la Tunisie ? Les propos polémiques que son président, Kaïs Saïed, a tenus le 21 février ont pu semer le doute. Sa géographie, son histoire, sa culture et ses valeurs disent pourtant, et sans équivoque, son africanité.
Président de la Cedeao, le chef de l’État bissau-guinéen a fait une halte surprise à Tunis, le 8 mars au soir, afin de rencontrer Kaïs Saïed et tenter de mettre un point final à la crise provoquée par les propos de ce dernier sur les migrants subsahariens.
Se disant préoccupé par les « violences racistes » qui secouent le pays, le patron de la Banque mondiale a annoncé, lundi 6 mars au soir, la suspension de la collaboration avec Tunis. Une mauvaise nouvelle de plus pour l’État, qui peine déjà à boucler son budget 2023.
Pour la première fois depuis les propos du président Kaïs Saïed sur les migrants, le 21 février, et alors que les rapatriements de ressortissants subsahariens craignant pour leur sécurité se poursuivent, Tunis a présenté de nouvelles mesures visant à améliorer le quotidien des étrangers, en particulier les étudiants.
Si beaucoup de Tunisiens protestent contre les propos anti-migrants de leur président et affichent leur solidarité avec les Subsahariens, d’autres tiennent un discours ouvertement raciste et multiplient les actes d’hostilité.
En appelant, le 21 février, à des mesures radicales contre les « vagues de migration », Kaïs Saïed a rendu la vie des ressortissants subsahariens en Tunisie très difficile, quel que soit leur statut légal. Témoignages.
Ancien député des Tunisiens vivant en Italie et spécialiste des phénomènes migratoires, Majdi Karbai dénonce à la fois les propos brutaux de Kaïs Saïed, les contre-vérités sur les migrants en Tunisie et le cynisme des Européens. Et appelle à un vrai dialogue Sud-Nord sur la question migratoire.
Les propos très durs du président tunisien sur les « migrants subsahariens » ont choqué une grande partie de l’opinion et réveillé de vieux démons. Les immigrés vivent désormais dans l’angoisse, tandis que la société civile a trouvé une nouvelle raison de se déchirer.
Dans « Horizon Carthage », l’universitaire Kaïs Mabrouk a réuni les contributions de plusieurs dizaines de représentants de la jeunesse tunisienne sur les moyens à mettre en œuvre pour rendre au pays sa stabilité et son rayonnement. Une réflexion moderne, mais avec en arrière-plan le souvenir de l’âge d’or carthaginois.
La série d’arrestations de cadres politiques et de magistrats survenue ce week-end a alimenté les rumeurs les plus folles. Ce lundi, cinq personnes étaient encore interrogées, et devaient répondre d’accusations sans lien les unes avec les autres.
Si on ignore encore la teneur des propositions du Quartet, emmené par l’UGTT, pour sortir le pays de la crise, les premières discussions et la méthode retenue ne semblent guère convaincantes.
Kaïs Saïed loin devant, Safi Saïd et Karim Gharbi, alias K2Rhym, deuxième et troisième, Abir Moussi lointaine quatrième… Les résultats étonnants d’un sondage sur les intentions de vote en cas de présidentielle anticipée ont provoqué la stupeur en Tunisie. Plutôt que de s’interroger sur ces chiffres, la plupart des observateurs préfèrent s’en prendre… au sondeur.
Le 6 février 2013, Chokri Belaïd était assassiné devant son domicile. Dix ans plus tard, les exécutants ont été identifiés, mais pas les commanditaires, et le doute plane toujours sur la responsabilité du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir au moment des faits.
Il y a dix ans, le 6 février 2013, Chokri Belaïd était assassiné. L’un de ses proches, l’avocat Naceur Aouini, revient sur les jours qui ont suivi la mort du leader de gauche et raconte le combat mené, depuis, pour identifier et faire condamner les coupables.
Comme elle le fait à chaque crise majeure, ce qui lui a d’ailleurs valu d’être colauréate du prix Nobel de la paix en 2015, la toute-puissante centrale syndicale lance une nouvelle initiative de dialogue national, avec cette fois de nouveaux associés… Réplique immédiate de Carthage.
Après des législatives marquées par une abstention record, les adversaires de Kaïs Saïed estiment que le nouveau Parlement n’aura aucune assise populaire et jugent que le président lui-même a perdu sa légitimité. Pour une fois unis, ils appellent à retourner devant les électeurs.
De 11,2 % seulement au premier tour, le taux de participation au second tour des législatives ce dimanche n’était que de 11,3 %. Le divorce entre les Tunisiens et leurs dirigeants semble consommé.
Depuis le 25 juillet 2021, le plus grand musée de Tunis, qui se trouve dans le même périmètre que l’Assemblée, dont l’activité a été suspendue, est fermé. Une situation absurde à laquelle les autorités ne semblent pourtant pas pressées de mettre un terme. La société civile, elle, se mobilise.
À la veille du second tour des législatives de ce dimanche, le rôle et les méthodes de l’instance chargée de la surveillance et de la supervision du scrutin font polémique. On l’accuse en particulier de fausser le taux de participation.
En Tunisie, Kaïs Saïed, le chef de l’État, et sa première opposante, Abir Moussi, ne seraient-ils que les deux faces d’une même médaille ? Tous deux juristes et bêtes noires des islamistes, ils tentent d’incarner la rupture avec le régime Ben Ali, dont ils ont pourtant été proches.
Absente des manifestations du 14 janvier commémorant la chute de Ben Ali, la puissante centrale syndicale tunisienne poursuit son bras de fer avec les autorités. Qui veillent soigneusement à éviter tout affrontement direct.
Si l’arrivée d’un premier convoi de denrées alimentaires offertes par Tripoli peut soulager une partie de la population confrontée aux pénuries, de nombreux Tunisiens jugent que leur pays ne devrait pas avoir recours à ce qu’ils considèrent comme de la mendicité.
Douze ans après la révolution qui a précipité la chute de Ben Ali, le processus de démocratisation reste inabouti. Des milliers de personnes ont manifesté à Tunis ce 14 janvier pour exprimer leur mécontentement. Éclairage du sociologue Mohamed Jouili.
Récupérer l’argent détourné sous Ben Ali ou depuis 2011 pour l’affecter à des projets de développement. C’est le but de la « conciliation pénale » mise en place par le président tunisien, mais dont le cadre juridique inquiète déjà.
Si la responsabilité du président Kaïs Saïed est immense dans la très forte abstention enregistrée lors du premier tour des législatives, l’incapacité des partis politiques tunisiens à évoluer explique aussi le désintérêt des électeurs. Pour l’ancien député, c’est de la société civile que viendra le sursaut nécessaire.
Défenseur des droits de l’homme, l’avocat, qui fut ministre du premier gouvernement de Kaïs Saïed, est poursuivi pour avoir tenu des propos critiques à l’égard de la justice. De nombreuses organisations lui ont apporté leur soutien.
1952, 1978, 1980, 1984, 2008… et bien sûr 2011. Dans l’histoire récente du pays, le début de l’année a souvent été une période « chaude » sur le plan politique. Tous les ingrédients semblent aujourd’hui réunis pour que 2023 confirme la règle.