Il y a une nouvelle d’Edgar Poe – j’ai la flemme d’aller chercher le recueil dans ma bibliothèque, croyez-moi sur parole (et maintenant que j’y pense, je ne suis même plus sûr que c’est d’Edgar Poe, c’est peut-être de G. K. Chesterton ?) – bref, il y a une nouvelle ébouriffante de je ne sais quel gus anglais ou américain dont l’argument est le suivant : des visiteurs (des journalistes ?) d’un asile psychiatrique se rendent progressivement compte, avec horreur, que les médecins et les infirmiers qui les ont accueillis (je crois même qu’ils offrent un dîner) se mettent à exhiber un comportement de plus en plus excentrique.
Vous connaissez ce sentiment : un jour, on se sent largué, on n’arrive plus à suivre, l’évolution technique s’emballe, fuiiiit ! tout fout l’camp et on reste en rade, l’œil niais et la vue basse.
Prenons l’économie comme exemple. S’il y a un domaine où le traitement d’urgence doit être distingué de la thérapie au long cours, c’est bien celui-là.
Ce matin, je me hâtais dans les couloirs du métro parisien – pourquoi courons-nous toujours dans le métro ? – lorsqu’une phrase, lue machinalement du coin de l’œil, m’arrêta net.
Débat, mardi dernier, à la radio marocaine privée Luxe Radio, à Casablanca. Autour de la table, Samba, un étudiant mauritanien, un musicien juif de Casablanca (le fameux Karoutchi), une diplomate de haut vol dont on respectera l’anonymat, un militant passionné du dialogue des cultures, appelons-le Ahmed, et puis votre serviteur, invité on ne sait pourquoi, ainsi que l’archevêque de Rabat, Mgr Landel.
Ce n’était pas l’événement du siècle, ça n’a pas bouleversé la marche du monde, on n’en a pas parlé sur la Lune, mais enfin un référendum s’est tenu aux Pays-Bas mercredi 6 avril dernier, et il n’est pas totalement inutile d’en méditer les tenants et les aboutissants.
Pour essayer d’interpréter le terrorisme et le néojihadisme, les thèses abondent. Islamisation d’un désir de radicalité ? Radicalisation de l’islam ? Revanche des sunnites ? La faute à l’Occident ? On n’a que l’embarras du choix. Bien sûr, chacune de ces thèses contient sa part de vérité, mais aucune ne semble entièrement satisfaisante.
Au début du siècle dernier, en France, on qualifiait André Gide de « contemporain capital » tant son avis sur à peu près tous les sujets semblait pertinent.
Netanyahou, ce « menteur » (c’est ainsi que le qualifia Sarkozy lors d’une rencontre avec Obama), ce falsificateur de l’Histoire (il a osé prétendre, il y a quelques mois, que Hitler n’avait décidé d’exterminer les Juifs que parce que le mufti de Jérusalem le lui avait demandé…), Netanyahou, cette catastrophe ambulante qui est, hélas, Premier ministre d’Israël, vient d’annoncer son intention d’ériger un mur tout autour de son pays pour l’isoler du monde arabe – ou plutôt des « bêtes sauvages », pour utiliser sa prose délicate.
À chaque début d’année, ça ne rate pas : les astrologues, médiums et devins (plusieurs termes pour désigner le même phénomène : la charlatanerie) livrent leur pronostic pour les douze mois à venir. Ensuite on les oublie.
Comment dire adieu à une année ? On aimerait n’en garder que de bons souvenirs, n’évoquer que des moments de gloire, de tendresse ou de plénitude mais, curieusement, c’est plutôt à ceux qui sont partis, donc à la mort, qu’on pense spontanément. Étrange nature humaine…
Commençons par un lieu commun : la Chine a changé. Celle de 2015 n’a rien à voir avec celle de 1980. Mais justement, c’est en essayant de se souvenir de ce qu’elle fut qu’on appréhendera vraiment la nature du changement.
C ‘est un homme fruste, influençable, à l’intelligence limitée. Soumis à une intense propagande religieuse, fasciné par les images sanglantes qu’il semble collectionner, il se « radicalise », comme on dit.
La mobilisation générale autour de la COP21, ces milliers de participants, chefs d’État, ministres, scientifiques, activistes, lobbyistes, journalistes, etc., venus des quatre points cardinaux pour se pencher au chevet de la planète, fait penser à la fameuse phrase de Marx : « L’humanité ne se pose que des problèmes qu’elle peut résoudre. »
Il est temps de voler au service de mes petits camarades… On a lu ici et là, au cours de la semaine dernière, des commentaires ironiques à propos des prix Ig Nobel (ça se prononce « ignoble ») décernés aux projets de recherche les plus farfelus.
Après l’annonce de la destruction du temple de Baal par les sinistres crétins de Daesh, on aurait pu s’attendre à ce que, partout dans le monde, les journaux ne parlent que de cela, à ce qu’il n’y ait pas d’autre sujet de conversation, à ce que des manifestations, des sit-in, des grèves éclatent pour exiger des gouvernements du monde entier qu’ils interviennent, concrètement, sur le terrain, qu’ils envoient des troupes, des armes, la bombe à neutrons s’il le faut, pour débarrasser l’humanité de ce prétendu califat qui tue, qui brûle, qui détruit…
Rassurez-vous, on ne va pas transformer cette page en rubrique sportive, mais je voudrais quand même revenir sur la finale de la Champions League qui a opposé samedi dernier Barcelone à la Juventus.
On va laisser de côté la politique, l’économie, le sport, la littérature et les people, cette horrible engeance, pour s’intéresser à autre chose – ou plutôt, puisqu’il ne s’agit pas de chose, à d’autres animaux que l’animal politique ou la bête humaine : les chats !
Il y a plus d’une vingtaine d’années, un chercheur canadien, appelons-le Stéphane L., était venu nous rendre visite au centre de recherche où je travaillais alors, à l’École des mines de Paris.
En 1976, il ne parlait pas un mot de néerlandais. Quarante ans plus tard, il est maire de Rotterdam et si populaire qu’on lui prédit un avenir de Premier ministre. Pas mal comme intégration, non ?