Quand j’étais petit, il y avait trois salles de cinéma à El-Jadida, dont la plus fréquentée était celle de Mme Dufour. Officiellement, elle s’appelait Paris-Ciné, mais tout le monde disait « Dufour » – et la dame en question trônait devant la caisse, le chignon impérieux, le regard souverain, la main rapide à encaisser les dirhams du populo j’didi.
Vous n’avez jamais entendu parler de Salah Eddine et vous avez bien raison. Non, il ne s’agit pas du fameux Salah Eddine al-Ayoubi, dit Saladin, adversaire chevaleresque de Richard Cœur de Lion, qui conquit Jérusalem et fonda une dynastie ; mais plus modestement d’un rappeur hollandais d’origine marocaine – cette engeance existe vraiment, contrairement au griffon et à la licorne. (Ledit Salah Eddine, si je puis me permettre un souvenir personnel, nous fit attendre deux heures dans une salle surchauffée, un soir où nous – un jury de rencontre – devions lui remettre je ne sais quel prix, au point que nous décidâmes d’attribuer ledit prix à un autre artiste, qui se trouvait dans la salle par hasard.
Ce grand rendez-vous a pour vocation d’agir comme un catalyseur pour appliquer à l’Afrique les succès de l’Asie et renforcer les partenariats entre les deux continents.