L’année écoulée confirme les mauvaises tendances de ces cinq dernières années en matière d’insécurité. S’il est difficile d’imaginer de réels changements à court terme, le respect de quelques règles essentielles à l’action collective sahélienne et ouest-africaine pourrait permettre une amélioration.
Les déclarations du patron de la DGSE française sur les projets d’expansion d’Al-Qaïda vers le Bénin et la Côte d’Ivoire ne nous apprennent rien que nous ne sachions déjà. Les pays ouest-africains doivent faire bloc et résister à la dispersion des efforts et des esprits.
La perspective d’élections rapides est le moyen le plus sûr de faire ressortir ce que chacun des acteurs politiques maliens a de plus antinomique à l’intérêt général.
Si les chefs d’État de la Cedeao qui se rendent ce jeudi 23 juillet au chevet du Mali ne vont pas au-delà de la recommandation des recettes habituelles, les chances sont minces de mettre fin à la succession des impasses politiques, dangereuses pour le Mali comme pour tout le Sahel.
La monnaie unique peut être une parade à la fragmentation de l’espace ouest-africain. Mais il faut aussi admettre que, faute d’un leadership suffisant pour porter l’eco, c’est le pire moment pour le lancer.
La polémique déclenchée par une note controversée émanant d’un centre d’analyse français a montré une chose : il est urgent, en Afrique, de structurer et de renforcer, nous aussi, nos lieux et institutions de production de savoirs, d’idées, d’analyses, et de les mettre au service de la défense de l’intérêt des populations africaines.
La France, la Chine, la Turquie, les États-Unis… Et, désormais, la Russie qui fait un retour remarqué. Le continent est un terrain de luttes d’influence entre les grandes puissances. Si l’Afrique a tout intérêt à jouer de cette diversification de ses partenaires, elle doit prendre garde à ne pas s’y laisser dévorer.
Le fatalisme déroutant qui prévaut face à l’hécatombe sur les routes du continent est d’autant plus incroyable qu’elle se double d’un refus obstiné de chercher des solutions.
Face à l’ampleur et la récurrence des massacres de civils dans le centre du Mali et dans le nord du Burkina Faso, les urgences sont multiples : apporter une réponse sécuritaire et judiciaire à la fois ferme et ciblée, repenser le dispositif sécuritaire et contrer l’entreprise de démolition du vivre ensemble menée par les jihadistes et autres entrepreneurs du chaos.
Après des élections législatives émaillées de violences inédites et dans un contexte de grave insécurité régionale, le Bénin doit trouver une solution de sortie de crise. Le danger est une fragmentation politique et sociale et un délitement de l’unité nationale.
En Algérie comme au Soudan, les bouleversements politiques sont dus à trois éléments, selon Gilles Olakounlé Yabi : la détermination collective, la coordination et l’identification des mouvements de la société civile, et à l’intervention limitée des forces de défense et de sécurité.
Alors que l’échéance présidentielle de 2020 se rapproche en Côte d’Ivoire, la montée des tensions et l’exacerbation des invectives politiques inquiètent.
Dans un contexte mondial où les rituels électoraux démocratiques semblent produire de plus en plus d’élus populistes ou incompétents, il vaut mieux vivre dans un pays comme le Sénégal, selon Gilles Olakounlé Yabi, où les programmes politiques des candidats à la présidentielle jouent un rôle important.
Des millions d’enfants ouest-africains n’auront jamais connu l’école. Et pour ceux qui y ont accès, la question de la réalité des apprentissages se pose avec acuité. Pour Gilles Yabi, du think tank Wathi, il est temps de repenser les systèmes éducatifs en profondeur.
Restaurer la sécurité au Sahel et en Afrique de l’Ouest doit davantage passer par la reconstruction d’un appareil d’État solide, sérieux et efficace, que par des projets épars développés par des consultants internationaux et nationaux, plaide Gilles Olakounlé Yabi.
Combien de temps le continent abandonnera-t-il la question du contrôle des naissances aux agences onusiennes et aux ONG ? Pour Gilles Yabi, fondateur du think tank citoyen WATHI, la démographie subsaharienne sera l’un des thèmes incontournables des années à venir. Et il est temps que les sociétés africaines s’en saisissent.
Vingt-trois hommes et une femme étaient candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet au Mali. Cela fait 24 options offertes aux électeurs, 24 équipes de campagne aux moyens humains et financiers extrêmement variables, 24 slogans… Mais pas vraiment 24 programmes de gouvernement dignes de ce nom.
Le 9 mars dernier, le président kenyan Uhuru Kenyatta et son adversaire, Raila Odinga, ont créé la surprise en échangeant une poignée de main, après des mois d’affrontements. Mais l’unité nationale ne pourra se faire qu’avec des hommes politiques capables de se fixer des limites pour arriver au pouvoir et s’y maintenir.
Gilles Olakounlé Yabi, fondateur du ThinkTank citoyen de l’Afrique de l’Ouest (Wathi), analyse le retour fugace mais lourd de sens, d’Amadou Toumani Touré au Mali, pays qu’il a dirigé pendant dix ans. Après un exil forcé au Sénégal, il revient en héros au sein d’un Mali convalescent. Quelle est la portée symbolique de ce grand pardon ?
Je suis surpris de constater à quel point beaucoup de cadres de ma génération sont convaincus que la démocratie comme système politique n’est pas adaptée à la culture africaine, au niveau de développement des pays africains et ne permet pas de produire les types de dirigeant et de gouvernance qu’exigent les défis actuels et futurs de nos pays.
« La corruption n’est-elle pas présente dans tous les pays de la planète ? La corruption n’est-elle pas très répandue dans les pays d’Asie de l’Est qui sont pourtant des modèles en matière de développement économique ? »