Tout comme Itzhak Rabin, assassiné par un fanatique religieux pour avoir signé les accords d’Oslo, le Premier ministre est aujourd’hui menacé par des extrémistes prêts àtout pour ruiner son plan de retrait de Gaza.
Il est 21 h 30, ce jeudi 4 août 1983, lorsque les premiers tirs d’armes automatiques crépitent à Ouagadougou, dont les rues, d’ordinaire animées à cette heure, se vident aussitôt. La Radio nationale voltaïque interrompt brusquement le cours normal de ses émissions pour faire place à la musique militaire, entrecoupée de communiqués. « Le Conseil national de la révolution assume désormais le pouvoir d’État en même temps qu’il met fin au régime fantoche du président Jean-Baptiste Ouédraogo. »
La succession de visites ministérielles marocaines et espagnoles à Alger a brièvement suscité un espoir de dégel entre les deux capitales. Mais, pour l’heure, les discussions se limitent aux questions de sécurité.
À dix-huit mois du scrutin présidentiel, le pays connaît une période d’incertitude. Ni le chef de l’État ni Nicéphore Soglo ne peuvent théoriquement se présenter. À moins que…
Arrêtés le 7 mars au Zimbabwe alors qu’ils s’apprêtaient à prendre l’avion pour Malabo, les soixante-dix « chiens de guerre » n’ont pu mener à bien leur coup d’État. Leur procès s’est ouvert à Harare.