Professeur d’économie et directeur du Programme de politique de développement de l’Afrique à l’Institut de recherche économique de l’Université du Massachusetts. Il est membre de la Commission indépendante pour la réforme de l’impôt international sur les sociétés (Icrict) et est coauteur de « La Dette odieuse de l’Afrique. Comment l’endettement et la fuite des capitaux ont saigné un continent. »
La coopération internationale n’est plus un choix pour l’Afrique. Dans un monde assiégé par les guerres, le changement climatique et les inégalités croissantes, c’est une obligation.
Angola, Côte d’Ivoire, Afrique du Sud… Leur richesse en ressources naturelles est aussi une « malédiction » qui sape le contrat fiscal entre l’État et la population. Un fléau qu’il est urgent d’éradiquer au niveau régional, et même mondial.
Trouver les fonds nécessaires au financement de la lutte contre le dérèglement climatique peut sembler ardu. Pourtant, ces ressources existent, notamment dans les paradis fiscaux, où multinationales et multimillionnaires les dissimulent.
Incapable de mettre en place le projet de réforme fiscal annoncé le 1er juillet par les pays riches, l’Afrique doit se mobiliser pour un accord international plus équitable.
Pour financer la relance des économies africaines, les ressources existent. Le problème est qu’elles sont détournées des caisses des États pour grossir les comptes offshore des multinationales et des plus riches, soutient l’économiste Léonce Ndikumana.
Le manque de ressources fiscales pèse lourdement sur les capacités des États africains. Il devient urgent de faire payer aux multinationales des impôts proportionnels à leurs bénéfices.
Pour mieux se préparer aux catastrophes naturelles, il est urgent que les États africains disposent de plus de ressources financières. Taxer les multinationales qui échappent à l’impôt serait l’une des réponses, puisque l’Afrique perd chaque année entre 30 à 60 milliards de dollars.
L’Afrique perd chaque année entre 30 et 60 milliards de dollars via les « flux financiers illicites ». Si une partie est constituée de l’argent des trafics de drogue, d’armes ou de marchandises, l’essentiel de ce manque à gagner est le fait des multinationales, qui détournent les ressources fiscales.