Professeur à Sciences Po Aix-en-Provence, auteur de « Monarchie et islam politique au Maroc », « L’État d’injustice au Maghreb » et « Tisser le temps politique au Maroc » (co-écrit avec Béatrice Hibou).
Selon les experts de l’Academic Freedom Index, l’indépendance de la recherche et des universités n’est plus garantie dans de nombreux pays, y compris dans les grandes démocraties.
Après les actions d’urgence rondement exécutées, c’est le temps de la reconstruction. Une phase qui révèle les difficultés des pouvoirs publics à faire travailler ensemble des acteurs de cultures différentes.
Tous les regards sont braqués sur les groupes radicaux musulmans, très actifs sur le continent. On en oublierait presque que le fondamentalisme chrétien est en plein essor, notamment en Afrique du Sud, au Cameroun, au Bénin ou au Nigeria.
En formalisant le texte du futur « Traité sur la haute mer », l’ONU n’est pas parvenue à éloigner la gestion des « biens communs » du jeu des puissances étatiques. Ce qui, selon le politologue marocain, pourrait remettre en cause l’accès équitable de tous aux ressources de la planète.
La demi-finale Maroc-France n’a pas dégénéré en violences, comme l’avaient supposé certains polémistes français. Une leçon de modernité pour un vieux pays qui doit trouver un nouveau chemin.
Participants controversés lors du sommet pour la démocratie de Joe Biden, visite d’Emmanuel Macron en Arabie Saoudite… L’incohérence entre les valeurs affichées et les actes des États-Unis et de la France pourrait servir les intérêts de Pékin et de Moscou.
La débâcle électorale du PJD aux législatives marocaines pose à nouveau la question de la viabilité du projet politique des islamistes, dont les contradictions profitent à la fois aux salafistes et aux oulémas du pouvoir.
L’État hébreu est désormais membre observateur de l’UA. Plutôt que de polémiquer, les pays africains doivent maintenir la pression sur Tel-Aviv afin de garantir le droit des Palestiniens à un État.
Au-delà de son lourd bilan humain, la dernière guerre entre Israël et le Hamas nous dit des choses inédites et graves sur l’éloignement des perspectives de paix, mais aussi sur la responsabilité des puissances occidentales et arabes dans l’aggravation de la situation.
Après l’assassinat du professeur français Samuel Paty, il faut dénoncer l’islamisme politique. Mais sans tomber dans les amalgames, comme l’a fait le président Emmanuel Macron dans l’interview accordée à la chaîne qatarie Al-Jazeera.
Alors que la frontière entre les deux pays est fermée depuis 1994, la séparation est de plus en plus hermétique entre les sociétés algérienne et marocaine.
L’affaire de la jeune journaliste Hajar Raïssouni, emprisonnée au Maroc pour « avortement illégal », soulève une question de société aux multiples facettes, qui n’oppose pas seulement modernistes et conservateurs ou laïcs et religieux.
De l’Algérie au Soudan, les acteurs des contestations s’autodésignent comme des « militants du hirak », un concept qui produit des jeunes leaders novices qui ne sont pas vénérés. Et génère des fraternités et des coalitions improbables.
L’affaire Amina Mae El Ainine, députée islamiste qui a posé en photo devant le Moulin-Rouge sans son hijab, en dit long sur la vision marocaine des libertés, de la sphère privée et de la laïcité. Elle suscite également des interrogations sur l’évolution du PJD.
En cette semaine de rentrée et au sortir d’une actualité maghrébine brûlante, un retour dépassionné sur quelques faits marquants peut se révéler plein d’enseignements. Ils sont autant d’indices des clivages entre deux sociétés qui ont du mal à cohabiter.
Le mouvement de boycott que connaît le Maroc depuis plusieurs semaines est l’expression même du malaise que connaît la société marocaine, selon le politique Mohamed Tozy.
Si les politiques migratoires se durcissent en Méditerranée, seule une minorité d’habitants du « Sud » seraient prêts à quitter leur pays pour refaire leur vie ailleurs, s’ils avaient le choix.
Face à l’absence d’une pensée capable de déconstruire le mode de lecture littéraliste du Coran et de la Sunna, imposé par les wahhabites ou par des salafistes traditionalistes, les transformations profondes des sociétés maghrébines ne peuvent pas être dotées de sens, analyse le politologue marocain Mohamed Tozy.