Arrestation mystérieuse d’un expert onusien, rumeurs insistantes de trafic d’armes, jeu trouble des factions libyennes, infiltration d’agents étrangers… C’est un vrai polar qui est en train de se jouer dans la capitale, sur fond de paranoïa galopante. JA a mené l’enquête.
Depuis l’arrestation, fin mars à Tunis, de Moncef Kartas, expert de l’ONU chargé d’enquêter sur les infractions à l’embargo sur les ventes d’armes à la Libye, les interrogations sont nombreuses. Si les autorités tunisiennes reprochent à l’accusé d’avoir « divulgué des données sécuritaires sur la lutte antiterroriste », la défense évoque un dérapage judiciaire.
Un peu people, très influents : du Maroc à la Tunisie, les nouveaux visages des talk-shows politiques bousculent les codes de l’audiovisuel. Et, par ricochet, ceux de la communication politique.
Alors que les Algériens ont déjà commencé à manifester pour un neuvième vendredi consécutif, les initiatives se multiplient au niveau de la classe politique et de la société civile pour trouver une issue à la crise. Des consultations d’Abdelkader Bensalah au durcissement policier, retour sur les développements de ces derniers jours.
Le général Gaïd Salah a mis en garde mercredi contre des « tentatives de la part de certaines parties étrangères » de « déstabiliser le pays ». Si aucun pays n’est explicitement mentionné dans son discours, plusieurs spécialistes expliquent à Jeune Afrique pourquoi le chef d’état-major de l’armée pointerait la France.
Le Rassemblement national démocratique (RND), deuxième parti du pays au Parlement et membre de l’alliance présidentielle, est en plein déchirement. Belkacem Mellah, l’un des opposants de longue date au secrétaire général et ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, propose d’organiser un congrès extraordinaire pour désigner le successeur de ce dernier. Entretien.
Après le départ du président Bouteflika, nombreux sont ceux qui réclament la démission d’Abdelkader Bensalah, le président du sénat censé assurer son intérim, privilégiant une transition conduite par la société civile. Nora Ouali, membre du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), esquisse pour Jeune Afrique les formes que cette solution pourrait prendre.
Après plusieurs appels du chef d’état-major de l’armée à l’application de l’article 102 de la Constitution, les militaires algériens ont poussé Abdelaziz Bouteflika à quitter sur-le-champ ses fonctions, celui-ci s’exécutant quelques minutes plus tard. Pour le spécialiste de l’armée algérienne Moussaab Hammoudi, il s’agit d’un « coup d’État » qui ne dit pas son nom.
La démission d’Abdelaziz Bouteflika de son poste de président, dans la soirée du mardi 2 avril 2019, marque la fin de vingt ans de règne. Elle fait suite à un énième coup de pression de l’armée algérienne, survenu quelques minutes plus tôt, et qui confirme le poids de cette institution dans les jeux de pouvoir algériens.
L’ancien président Liamine Zéroual sort du silence. Dans un texte rendu public mardi, il confirme avoir bel et bien été invité à une rencontre avec l’ex-patron du renseignement, Mohamed Mediène, qui lui a demandé de présider une instance de transition. Une proposition qu’il affirme avoir refusé.
La démission d’Abdelaziz Bouteflika de son poste de président, à moins d’un mois de la fin de son mandat, rappelle des épisodes historiques similaires en Algérie. En effet, le départ anticipé du pouvoir n’est pas inédit : avant lui, Chadli Bendjedid et Liamine Zéroual, deux de ses prédécesseurs, avaient suivi la même démarche.
Le proche du président et chef du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a demandé à Abdelaziz Bouteflika de démissionner de son poste afin de « faciliter la transition politique ». Une déclaration qui faite suite à celle du général Gaïd Salah, qui a demandé à enclencher une procédure d’empêchement à l’encontre du président, et qui divise l’opposition.
Après les déclarations de Seddik Chihab (RND) sur la présence « de forces extra-constitutionnelles » au pouvoir, c’est au tour d’Amar Saadani, ex-secrétaire général du FLN, de parler d’un « État profond » qui serait aux manettes depuis la maladie du président. Des déclarations et une situation commentées pour Jeune Afrique par Abou El Fadel Badji, cadre du parti présidentiel.
Le vice-Premier ministre algérien, Ramtane Lamamra, a entamé une intense tournée diplomatique avec pour mission de convaincre les partenaires étrangers du bien-fondé du plan d’action d’Abdelaziz Bouteflika et de rassurer sur la situation en Algérie. Pour le politologue Adlene Mohammedi, il s’agit du « degré zéro de la diplomatie ».
Risque sécuritaire, incapacité du mouvement à se structurer, absence d’alternative… Après presque un mois de mobilisation, le politologue Noureddine Bekkis analyse la contestation populaire historique qui secoue l’Algérie. Pour lui, « tous les scénarios sont possibles ». Entretien.
Première conférence de presse pour le nouveau Premier ministre algérien. Noureddine Bedoui s’est principalement contenté de rappeler les principales réformes annoncées la veille à la radio nationale par le vice-Premier ministre Ramtane Lamamra, laissant sur leur faim les journalistes présents.
Lakhdar Brahimi, ancien ministre des Affaires étrangères et proche du président Bouteflika, a livré mercredi à la télévision nationale son ressenti sur la situation actuelle en Algérie. S’il a salué les réformes annoncées par le chef de l’État, il a démenti avoir été nommé président de la conférence nationale.
Deux jours après le report des élections et le renoncement d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, son nouveau vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a détaillé dans une interview à la radio nationale les étapes du « plan de travail » souhaité par la présidence.
Suite à l’annonce du report des élections et du renoncement d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, les réactions diplomatiques se poursuivent. Après les déclarations du président français Emmanuel Macron – qui n’ont pas été du goût de nombreux Algériens – , les États-Unis ont affirmé qu’ils « soutenaient les efforts pour tracer une nouvelle voie ».
Alors que la Tunisie est secouée par la mort de 12 nouveaux-nés, en fin de semaine dernière dans une maternité de Tunis, de nombreux médecins ont profité de l’occasion pour tirer la sonnette d’alarme sur l’état du secteur public en matière de santé. Leurs témoignages sur les réseaux sociaux bouleversent la toile.
Deux semaines après le début du mouvement de contestation contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, une nouvelle journée de mobilisation a rassemblé vendredi 8 mars des centaines de milliers d’Algériens dans plusieurs villes du pays.
Voilà maintenant près de deux semaines que le président Abdelaziz Bouteflika se trouve en Suisse pour des « examens médicaux périodiques ». Les autorités algériennes, restées très discrètes sur son état de santé, viennent d’assurer qu’il se portait bien, contrairement à ce qu’affirmait un quotidien suisse qui le disait « sous menace vitale permanente ».
Sujets de société, place de la religion dans la vie politique… À 54 ans, le Tunisien Lotfi Zitoun n’hésite pas à aller à rebours de la majorité conservatrice du parti islamiste Ennahdha.
La protestation contre la candidature à un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika prend de nouvelles formes. Des Algériens ont ainsi décidé d’accompagner les manifestations par une campagne d’appels téléphoniques et d’envoi de courriels – souvent humoristiques – à l’établissement hospitalier où leur président séjourne depuis dimanche 24 février.
Au-delà du refus du 5e mandat d’un président à l’état de santé préoccupant, la population algérienne manifeste depuis vendredi 22 février pour une libéralisation du système politique. Place de la jeunesse, rôle de la police, comparaison avec les printemps arabes… Le sociologue algérien Nacer Djabi livre quelques clés pour comprendre ce mouvement de contestation historique.
Face aux manifestations contre un 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika, certains médias nationaux font mine de ne rien voir, selon des journalistes de la radio publique algérienne qui se sont élevés pour dénoncer des pressions. Le professeur Belkacem Mostefaoui revient sur les failles parfois liberticides du système médiatique algérien.
La défaite annoncée de l’organisation État islamique (EI) pose la question du retour de ses combattants, mais aussi des membres de leurs familles. Au total, 2 000 enfants et 1 000 femmes sont actuellement détenus dans les camps du nord-est de la Syrie et dans les prisons libyennes. Parmi eux, un sur dix est Tunisien, mais seuls trois jeunes ont pour le moment été rapatriés.
Le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a achevé vendredi 15 février un déplacement officiel de trois jours dans la capitale française, au cours duquel il a notamment rencontré le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Édouard Philippe. Retour sur cette importante visite avec le président du groupe d’amitié France-Tunisie au Sénat, Jean-Pierre Sueur.
Depuis mercredi, le chef du gouvernement tunisien est en visite de travail pour trois jours dans la capitale française. Alors qu’il est notamment apparu ce jeudi matin aux côtés d’Édouard Philippe à Matignon, retour sur les premiers temps fort de son déplacement.
Refoulement aux frontières, durcissement des règles d’entrée, refus de visas… les artistes maghrébins font face à des autorités européennes qui semblent toujours plus réticentes à les accueillir. Souvent invités sur le Vieux Continent pour des missions ponctuelles, ils se disent victimes d’un raidissement de la politique migratoire. Témoignages.