Alors que la révolution aurait dû lui donner des ailes, le camp progressiste vit un douloureux crépuscule. Divisé, souvent archaïque et incapable de changer de logiciel, il a été supplanté par les islamistes dans les classes populaires. Décryptage d’une faillite.
De la fondation de la BTC au scandale qui l’entraîne dans son actuel tourment, avec eux politique et finance s’enchevêtrent périlleusement. Retour sur le carré d’hommes qui a façonné le sombre destin de la banque franco-tunisienne.
Symbole extravagant du clientélisme et des passe-droits en vigueur sous le régime de Ben Ali, la Banque franco-tunisienne est au cœur d’un imbroglio judiciaire international depuis vingt-sept ans. Enquête sur un scandale qui pourrait coûter très cher aux contribuables.
En s’invitant à la télévision, au soir du 2 juin, pour appeler à la formation d’un gouvernement d’union nationale élargi aux représentants de la puissante centrale syndicale, l’UGTT, et à ceux de la fédération des patrons, l’Utica, le président, Béji Caïd Essebsi (BCE), a rebattu les cartes du jeu politique tunisien.
Habib Essid, le chef du gouvernement tunisien, est toujours à son poste. Il n’entend pas démissionner, du moins pas pour le moment, et il continue à vaquer à ses occupations, imperturbablement. Il donne le change, mais son sort semble scellé.
Trois responsables majeurs de l’appareil sécuritaire dénoncent avec des mots très durs des comportements qui ont récemment sali l’honneur de Tsahal. Et de l’État juif.
Chantre du dépassement de la querelle entre modernisme et islamisme, cet intellectuel engagé signe un livre où il esquisse des pistes pour sortir de ce clivage à ses yeux obsolète.
À la faveur du discrédit qui frappe la classe politique, l’ancien Premier ministre indépendant continue de bénéficier d’une belle cote de popularité. Et fait désormais figure de présidentiable en puissance.
La chercheuse tunisienne revient sur les derniers jours de Mohammed, malmené par son entourage. Elle signe un ouvrage passionnant qui déconstruit nombre de préjugés et repense l’histoire de l’islam.
Opacité des sources de financement, sous-évaluation des dépenses, omerta : au-delà du cas de Mohsen Marzouk, dont le nom serait cité dans les fameux « Panama Papers », l’ensemble de la classe politique semble d’accord pour éluder la question de la transparence.
Peu nombreux dans les années 1990, les centres d’assistance médicale à la procréation se multiplient, notamment dans le privé. Mais ils obéissent à des règles éthiques strictes. Reportage.
Meurtris par une attaque jihadiste le 7 mars, les habitants de Ben Guerdane attendaient du réconfort. Las, il aura fallu sept jours au chef du gouvernement pour faire le déplacement. Béji Caïd Essebsi, lui, n’est pas venu.
Véritable tournant psychologique dans la guerre contre le terrorisme, le revers cuisant essuyé par Daesh dans une ville réputée hostile au pouvoir central aura balayé tous les doutes sur la loyauté des populations du Sud et sur la capacité de l’armée à faire face à la menace jihadiste. Récit d’une journée sous haute tension qui fera date dans l’histoire du pays.
Conscient d’avoir manqué ses débuts, Béji Caïd Essebsi a procédé à une série de nominations qui marquent l’ouverture d’une nouvelle séquence. Décryptage.
Domaine réservé du président de la République, la diplomatie penche sans nuance du côté de « l’axe sunnite ». Une réorientation dictée par la realpolitik, mais qui fait grincer des dents.
Conditions requises pour briguer la magistrature suprême, accès des binationaux à des postes clés, statut de la langue arabe… La révision de la loi fondamentale va dans le sens d’un raidissement identitaire.
L’implosion de Nidaa Tounes et le durcissement de la contestation populaire rebattent les cartes sur la scène politique. Coup de projecteur sur les personnalités et les mouvements qui pourraient tirer leur épingle du jeu.
Pour le politologue français, les aspirations révolutionnaires de 2011 n’ont pas encore trouvé leur traduction politique. Car plus que d’États forts, le monde arabe aurait besoin d’États légitimes. Entretien.
Envolées les illusions nées des printemps arabes ! Cinq ans plus tard, l’élan de liberté s’est effacé devant le principe de réalité, et les États de la région doivent gérer, tant bien que mal, leurs failles sécuritaires, économiques et sociales.
À qui profite la crise au sein de Nidaa Tounes ? À son ancien secrétaire général, qui compte créer un nouveau parti pour attirer les électeurs déçus par le président tunisien.
Même divisés et indignés par le conservatisme ambiant, les militants qui ont contribué à la chute de Ben Ali rêvent toujours d’un printemps des libertés.
L’immolation par le feu de ce marchand ambulant a été le point de départ des révolutions arabes. Mais avant de faire le tour des réseaux sociaux, son histoire avait été réécrite…
Le spécialiste de la sociologie des changements de régime Jérôme Heurtaux étudie actuellement les recompositions des élites dans la Tunisie post-révolutionnaire. Interview.
Dresser la liste des personnalités qui marqueront l’Afrique en cette année qui débute est un exercice périlleux, même si les élections, les crises dont l’épilogue se fait attendre ou les événements sportifs et culturels mettront certainement en avant des protagonistes bien connus. Jeune Afrique vous propose une liste non-exhaustive. Parmi eux, Béji Caïd Essebsi, Président de la Tunisie, et Hafedh Caïd Essebsi, son fils.
Affaiblissement des institutions, dérives des comptes publics, absence d’autorité, inefficacité du gouvernement et de l’Administration… Un an après l’élection de Béji Caïd Essebsi à la présidence, la déception est palpable.
Cité comme un exemple sur le continent africain, le système de santé tunisien n’en connaît pas moins une certaine dégradation. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, le ministre de la Santé publique, Saïd Aïdi, explique les failles du système et la priorité accordée au traitement des maladies chroniques.
Ce professeur de droit public à la faculté des sciences juridiques de Tunis a été membre de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution.