Ancien journaliste à Jeune Afrique, spécialiste de la République démocratique du Congo, de l’Afrique centrale et de l’Histoire africaine, Tshitenge Lubabu écrit régulièrement des Post-scriptum depuis son pays natal.
Les Maliens, qui fêtent le cinquantenaire de leur indépendance ce 22 septembre, ont parcouru un long chemin avant de parvenir à une gouvernance consensuelle. Socialisme d’État, partis uniques, milice répressive, carnages… Rien ne leur a été épargné. Mais tous ces sacrifices n’ont pas été vains. Ils ont contribué à forger une conscience politique qui est venue à bout d’un régime réfractaire au changement. En une vingtaine d’années, la jeune démocratie, même si elle n’attire pas encore les foules lors des élections, peut être citée en exemple. Ne serait-ce que pour le respect, par ses dirigeants, de la Constitution.
Après le désistement de ses adversaires, le chef de l’État se retrouve seul en course pour la présidentielle du 28 juin. Le climat politique se détériore jour après jour.
Marquée par le passage de son fondateur – et éphémère président -, Barthélemy Boganda, référence de tous ses successeurs, la République centrafricaine dresse un bilan douloureux de ses cinquante années de souveraineté. Parmi les plus pauvres au monde, traumatisé par une série de coups d’État à répétition et sous la férule de pouvoirs liberticides, le pays a cependant amorcé une réconciliation nationale avec les groupes rebelles en 2008 pour mettre fin à la guerre civile. Saura-t-il capitaliser ces acquis pour entrer dans une ère de stabilité et de démocratie ? Le report de l’élection présidentielle et la persistance des mouvements de rébellion, qui terrorisent la population, montrent que le chemin est encore long.
Le chef de la police congolaise, le général John Numbi Banza Tambo, a été suspendu après la mort du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya. Très proche collaborateur du président Joseph Kabila, il s’était illustré par le passé en exécutant certaines basses œuvres du régime.
En quinze ans, le petit pays, mi-insulaire mi-continental, jadis parmi les plus pauvres d’Afrique, est devenu l’un des plus riches grâce aux hydrocarbures. Non content du succès de son économie, qui se diversifie, il enchaîne aussi les premiers rôles sur la scène diplomatique.
Poursuivi pour complicité de génocide, cet ancien médecin de Butare a été arrêté le 26 mai, près de Paris. Au Rwanda, il a été condamné à la perpétuité par un tribunal gacaca.
Culture fratricide ? S’agissant du Tchad, on le croirait volontiers. Pas pour son désert, dont le feu rend la vie des nomades particulièrement rude. Ni pour ses fleuves capricieux, le Chari et le Logone, où naviguer est une gageure. Il s’agit de cette violence de l’État et des factions qui a été pendant longtemps sa marque de fabrique. Le pouvoir s’y conquiert au bout du fusil, et la démocratie peine à s’y installer. De turbulence en turbulence, le Tchad est encore, cinquante ans après, un pays fragile. Sous la menace permanente de nouveaux règlements de comptes.
Président de 1982 à 1990, il a instauré un régime policier répressif et violent. Aujourd’hui, des victimes demandent justice. Une quête inédite contre l’impunité.
Des investisseurs privés se sont lancés dans la construction d’un quartier luxueux, sur des îles du fleuve, près de Kinshasa. Il deviendrait le nec plus ultra de la capitale congolaise. Mais sur place, le projet laisse dubitatif.
Petit pays d’Afrique occidentale, le Togo, après avoir pris un bon départ en 1960, change de cap trois ans plus tard lorsque son premier président, Sylvanus Olympio, qui virait vers un autoritarisme inquiétant, est assassiné. Ce crime est le point de départ de l’emprise de l’armée sur la vie politique. Elle se traduira par un nouveau coup d’État en 1967, qui voit arriver à la tête du pays Étienne Eyadéma. Pendant près de quarante ans, indéboulonnable, le général-président règne en maître absolu, inspirant la peur à ses compatriotes. Même le vent de la démocratie n’aura pas raison de lui.
Petit pays d’Afrique occidentale, le Togo, après avoir pris un bon départ en 1960, change de cap trois ans plus tard lorsque son premier président, Sylvanus Olympio, qui virait vers un autoritarisme inquiétant, est assassiné. Ce crime est le point de départ de l’emprise de l’armée sur la vie politique. Elle se traduira par un nouveau coup d’État en 1967, qui voit arriver à la tête du pays Étienne Eyadéma. Pendant près de quarante ans, indéboulonnable, le général-président règne en maître absolu, inspirant la peur à ses compatriotes. Même le vent de la démocratie n’aura pas raison de lui.