Si les candidats d’opposition, ou ceux qui n’ont pas pu se présenter, font régulièrement l’actualité tunisienne, les partisans du président sortant, qui brigue sa propre réélection, restent nombreux, et se recrutent dans différentes catégories de la population. Qui sont-ils et quel bilan tirent-ils du premier mandat de leur favori ?
Ce 22 septembre, un millier de personnes ont manifesté à Tunis contre un projet d’amendement à la loi électorale qui permettrait à l’instance en charge de la surveillance du scrutin, proche du président Kaïs Saïed, d’avoir le dernier mot sur la validation des candidats investis pour la présidentielle du 6 octobre.
À la tête du ministère de la Justice depuis 2021, la magistrate affiche une longévité rare parmi les ministres du président tunisien. Elle s’est imposée comme un rouage essentiel de son équipe, en particulier dans un contexte de campagne électorale où les juges ne sont jamais très loin des candidats.
Alors que la campagne officielle pour le scrutin présidentiel du 6 octobre a débuté officiellement le 14 septembre, Tunis a connu la veille une large mobilisation de l’opposition, qui juge que le pouvoir tente de confisquer l’élection. Quant aux concurrents de Kaïs Saïed, ils tentent de se faire entendre dans un contexte très compliqué.
Combien seront-ils à manifester dans les rues de Tunis ce vendredi et appeler à la réintégration des candidats à la présidentielle exclus par l’instance électorale ? Face à un pouvoir qui semble sourd à leurs demandes, l’opposition, la société civile et de simples citoyens ont encore l’espoir de parvenir à un compromis.
Au lendemain de l’invalidation surprise des trois candidats à la présidentielle, pourtant confirmés par la justice, le pays oscille entre sidération, abattement et colère. Kaïs Saïed sera réélu sans opposition, c’est désormais acquis, mais quelle sera la légitimité de son futur mandat ?
Kaïs Saïed a renversé la table, ce dimanche 25 août, en limogeant soudainement la plupart des membres du gouvernement. Une nouvelle démonstration de force du chef de l’État, à moins de six semaines de l’élection présidentielle.
Sur 17 prétendants à avoir déposé un dossier, seuls trois candidats, dont l’actuel président, ont été retenus pour se présenter à l’élection du 6 octobre 2024. L’opposition dénonce un simulacre de démocratie destiné à renforcer la légitimité du chef de l’État sortant.
Contre toute attente, le président tunisien s’est exprimé sur les ondes de la télévision nationale tunisienne, le 25 juillet, jour de la fête de la République. Une allocution à mi-chemin entre défense de son bilan et élans messianiques… Décryptage.
C’est finalement le vendredi 19 juillet que le président sortant a annoncé officiellement son intention de se représenter pour la présidentielle organisée le 6 octobre prochain. Une annonce faite dans un contexte soigneusement choisi, et sur un ton qui tranche avec celui du candidat de 2019.
Saisi par un cabinet d’avocats parisien, Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, a inscrit à l’ordre du jour des discussions des Vingt-Sept, prévues le 24 juin à Luxembourg, le non respect, par Tunis, des droits humains.
Attendu au dernier sommet du G7 organisé par la dirigeante italienne Giorgia Meloni, avec qui ses relations sont excellentes, le président tunisien a préféré y dépêcher son chef du gouvernement. Un signe supplémentaire de la défiance de Tunis à l’égard des pays occidentaux.
C’est la presse italienne qui s’en est fait l’écho, relayant des « craintes américaines » sur des rotations régulières d’appareils russes sur l’île tunisienne. Rien ne semble pourtant, à ce stade, le confirmer.
Le premier procès des personnes arrêtées depuis février 2023, pour une affaire de complot supposé contre l’État tunisien, a débuté le 2 mai. Avocat et ancien magistrat, Ahmed Souab en explique le contexte et dénonce la mise au pas de la justice opérée par le président Kaïs Saïed.
En accueillant, le 22 avril, ses homologues algérien et libyen, le président tunisien espérait donner le coup d’envoi d’une nouvelle union maghrébine. Un projet déjà porté par le chef d’Ennahdha en 2021, mais qui n’avait alors pas été suivi d’effet.
L’instruction sur l’affaire du « complot contre la sécurité de l’État », qui a entraîné l’incarcération d’une quinzaine d’opposants, est close depuis le 15 avril… mais renvoyée devant la chambre criminelle. L’occasion de revenir sur les nombreux prisonniers politiques qui attendent en cellule leur procès. Ou même simplement d’être entendus.
Régulièrement convoqué et mis sous pression par les autorités, le journaliste audiovisuel est à nouveau en garde à vue pour s’être interrogé sur la gestion des deniers publics par le ministère des Affaires religieuses.
Venu rencontrer le Premier ministre français le 29 février, le chef du gouvernement tunisien a saisi l’occasion d’une conférence de presse commune pour dénoncer, en des termes très peu diplomatiques, la diffusion sur M6 d’une « Enquête exclusive » consacrée à son pays.
Arrêtés il y a un an pour suspicion de complot contre la sûreté de l’État, plusieurs responsables de l’opposition entament une grève de la faim pour protester contre une « détention abusive ».
Nouvelle déconvenue pour Kaïs Saïed. Deux filles de Zine el-Abidine Ben Ali, ainsi que sa belle-sœur, vont pouvoir récupérer leurs biens. Une décision européenne qui provoque colère et incompréhension en Tunisie.
Ce 20 janvier, la principale centrale syndicale tunisienne fête ses 78 ans. Un anniversaire célébré dans un contexte difficile, où la marge de manœuvre des contre-pouvoirs et des corps intermédiaires, à commencer par la sienne, se réduit comme peau de chagrin.
Treize ans après la chute et la fuite de Ben Ali, le politologue Hamza Meddeb revient sur la décennie qui a vu la Tunisie expérimenter la démocratie, avant de se laisser séduire par différentes formes de populismes.
L’écroulement d’une partie des remparts historiques de la quatrième ville sainte de l’islam a fait trois morts. Il met dramatiquement en lumière l’état déplorable d’une partie du patrimoine tunisien.
Multipliant les visites impromptues et les initiatives inattendues, le président tunisien déconcerte souvent ses concitoyens, qui attendent de lui qu’il tranche sur les dossiers prioritaires. À un an de la présidentielle, le chef de l’État continue à ne jamais être là où on l’attend.
L’arrestation des deux grands patrons, dont l’un a été ministre sous Ben Ali tandis que l’autre est son ancien gendre, ressemble à une étape de plus dans une vague de répression généralisée.
En pointe sur la défense des Palestiniens mais absente des événements consacrés à la guerre à Gaza, fâchée avec l’Europe et une partie du continent, la diplomatie tunisienne semble parfois difficile à suivre. Et ce, malgré les grandes ambitions affichées en la matière par le président Kaïs Saïed.
Derrière l’affrontement entre Israël et le Hamas, nombre d’acteurs s’agitent de manière plus ou moins visible. Allié du Hezbollah et discret soutien du Hamas, l’Iran espère peser sur les équilibres régionaux et profiter du conflit.
Considérée comme l’ennemie numéro un du président, Abir Moussi a rejoint la longue liste des personnes incarcérées depuis le mois de février. Que leur reproche-t-on exactement ? Que reste-t-il de l’opposition ?
Élu en 2019 sur un programme visant à renverser l’ordre ancien et à rendre la parole au peuple, le président tunisien n’a eu de cesse, depuis, de concentrer le pouvoir entre ses mains, quitte à modifier la Constitution et à atomiser l’opposition.
Placée sous mandat de dépôt au terme d’une garde à vue de quarante-huit heures, la dirigeante du Parti destourien libre (PDL) doit répondre de graves chefs d’accusation. Sans que son sort émeuve grand monde au sein de l’opinion publique.