Saisi par un cabinet d’avocats parisien, Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, a inscrit à l’ordre du jour des discussions des Vingt-Sept, prévues le 24 juin à Luxembourg, le non respect, par Tunis, des droits humains.
Attendu au dernier sommet du G7 organisé par la dirigeante italienne Giorgia Meloni, avec qui ses relations sont excellentes, le président tunisien a préféré y dépêcher son chef du gouvernement. Un signe supplémentaire de la défiance de Tunis à l’égard des pays occidentaux.
C’est la presse italienne qui s’en est fait l’écho, relayant des « craintes américaines » sur des rotations régulières d’appareils russes sur l’île tunisienne. Rien ne semble pourtant, à ce stade, le confirmer.
Le premier procès des personnes arrêtées depuis février 2023, pour une affaire de complot supposé contre l’État tunisien, a débuté le 2 mai. Avocat et ancien magistrat, Ahmed Souab en explique le contexte et dénonce la mise au pas de la justice opérée par le président Kaïs Saïed.
En accueillant, le 22 avril, ses homologues algérien et libyen, le président tunisien espérait donner le coup d’envoi d’une nouvelle union maghrébine. Un projet déjà porté par le chef d’Ennahdha en 2021, mais qui n’avait alors pas été suivi d’effet.
L’instruction sur l’affaire du « complot contre la sécurité de l’État », qui a entraîné l’incarcération d’une quinzaine d’opposants, est close depuis le 15 avril… mais renvoyée devant la chambre criminelle. L’occasion de revenir sur les nombreux prisonniers politiques qui attendent en cellule leur procès. Ou même simplement d’être entendus.
Régulièrement convoqué et mis sous pression par les autorités, le journaliste audiovisuel est à nouveau en garde à vue pour s’être interrogé sur la gestion des deniers publics par le ministère des Affaires religieuses.
Venu rencontrer le Premier ministre français le 29 février, le chef du gouvernement tunisien a saisi l’occasion d’une conférence de presse commune pour dénoncer, en des termes très peu diplomatiques, la diffusion sur M6 d’une « Enquête exclusive » consacrée à son pays.
Arrêtés il y a un an pour suspicion de complot contre la sûreté de l’État, plusieurs responsables de l’opposition entament une grève de la faim pour protester contre une « détention abusive ».
Nouvelle déconvenue pour Kaïs Saïed. Deux filles de Zine el-Abidine Ben Ali, ainsi que sa belle-sœur, vont pouvoir récupérer leurs biens. Une décision européenne qui provoque colère et incompréhension en Tunisie.
Ce 20 janvier, la principale centrale syndicale tunisienne fête ses 78 ans. Un anniversaire célébré dans un contexte difficile, où la marge de manœuvre des contre-pouvoirs et des corps intermédiaires, à commencer par la sienne, se réduit comme peau de chagrin.
Treize ans après la chute et la fuite de Ben Ali, le politologue Hamza Meddeb revient sur la décennie qui a vu la Tunisie expérimenter la démocratie, avant de se laisser séduire par différentes formes de populismes.
L’écroulement d’une partie des remparts historiques de la quatrième ville sainte de l’islam a fait trois morts. Il met dramatiquement en lumière l’état déplorable d’une partie du patrimoine tunisien.
Multipliant les visites impromptues et les initiatives inattendues, le président tunisien déconcerte souvent ses concitoyens, qui attendent de lui qu’il tranche sur les dossiers prioritaires. À un an de la présidentielle, le chef de l’État continue à ne jamais être là où on l’attend.
L’arrestation des deux grands patrons, dont l’un a été ministre sous Ben Ali tandis que l’autre est son ancien gendre, ressemble à une étape de plus dans une vague de répression généralisée.
En pointe sur la défense des Palestiniens mais absente des événements consacrés à la guerre à Gaza, fâchée avec l’Europe et une partie du continent, la diplomatie tunisienne semble parfois difficile à suivre. Et ce, malgré les grandes ambitions affichées en la matière par le président Kaïs Saïed.
Derrière l’affrontement entre Israël et le Hamas, nombre d’acteurs s’agitent de manière plus ou moins visible. Allié du Hezbollah et discret soutien du Hamas, l’Iran espère peser sur les équilibres régionaux et profiter du conflit.
Considérée comme l’ennemie numéro un du président, Abir Moussi a rejoint la longue liste des personnes incarcérées depuis le mois de février. Que leur reproche-t-on exactement ? Que reste-t-il de l’opposition ?
Élu en 2019 sur un programme visant à renverser l’ordre ancien et à rendre la parole au peuple, le président tunisien n’a eu de cesse, depuis, de concentrer le pouvoir entre ses mains, quitte à modifier la Constitution et à atomiser l’opposition.
Placée sous mandat de dépôt au terme d’une garde à vue de quarante-huit heures, la dirigeante du Parti destourien libre (PDL) doit répondre de graves chefs d’accusation. Sans que son sort émeuve grand monde au sein de l’opinion publique.
En Tunisie, lors d’une réunion organisée le 18 septembre avec une partie de son gouvernement, et diffusée sur internet, le président a fustigé en des termes affligeants le traitement médiatique de la question des migrants, mais aussi celui des inondations en Libye.
Malgré le placement en détention, en avril, de son chef historique, Rached Ghannouchi, le parti islamiste tunisien tiendra son congrès en octobre. Son président par intérim l’assure : Ennahdha a changé et doit s’opposer aux « dérives » du président Kaïs Saïed.
Entre appels à maintenir les sortants et déclarations de prétendants potentiels, la formation d’un nouveau gouvernement traîne en longueur. La situation socioéconomique exige pourtant des décisions rapides.
Tunis a finalement accepté la proposition européenne consistant à contrôler les flux migratoires en échange d’une aide économique. Mais beaucoup dans le pays estiment qu’en agissant ainsi, le pays se déshonore contre des sommes dérisoires.
Pour la première fois de son histoire, le pays est visé par une plainte de l’Organisation mondiale contre la torture pour le traitement inhumain imposé aux migrants parqués à la frontière avec la Libye.
Pas de Cour constitutionnelle, toujours pas de Chambre haute, des conseils municipaux remplacés par des fonctionnaires nommés. La mise en place de la nouvelle Constitution a pris un certain retard, laissant une grande marge de manœuvre au président.
Si un nouveau ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, a été nommé début février, la diplomatie tunisienne reste étrangement discrète, notamment vis-à-vis du reste du continent. Et pour cause : de nombreux postes d’ambassadeurs ne sont tout simplement pas pourvus.
En exil à Jeddah depuis janvier 2011, l’ex-première dame tunisienne aurait engagé des discussions avec les avocats Atka Chebil et Naoufel Saïed, frère du président Kaïs Saïed, afin de négocier la libération de son « neveu préféré », moyennant un joli pactole.
Deux mois après le début de la nouvelle vague d’arrestations lancée par le pouvoir – dont celle de Rached Ghannouchi, le 17 avril –, ils sont désormais 28 à être incarcérés. Tous sont des personnalités de l’opposition. Tous inculpés pour des chefs d’accusation graves. Décryptage d’une traque organisée.
Alors que les rumeurs de remaniement gouvernemental se précisent à Tunis, le ministre des Affaires religieuses se trouve au cœur de plusieurs affaires et polémiques.