Paul Kagame devrait être élu ce 15 juillet pour un quatrième mandat à la tête du Rwanda. Pour Yann Gwet, dans un pays qui ne peut se permettre le luxe de l’instabilité, les citoyens valident le choix d’accorder la priorité à la réduction de la pauvreté et à la réconciliation nationale.
Ce qui ressemble fort à un deux poids deux mesures prévaut quand il s’agit de définir ce qu’est la démocratie, selon qu’on parle de l’Occident ou de l’Afrique.
L’intense vague de chaleur et d’inondations qui s’abat sur une partie du continent ne semble pas préoccuper les populations, lesquelles se passionnent en priorité pour des sujets éminemment politiques, regrette Yann Gwet, analyste politique.
Les relations entre Paris et la plupart des capitales africaines sont dans l’impasse. Pour en sortir, la France doit renouer les fils du dialogue avec une jeunesse subsaharienne qui ne badine plus avec la souveraineté des États du continent.
Si de nombreuses voix saluent l’accord sur la sortie des énergies fossiles, beaucoup estiment qu’il ne règle rien pour l’Afrique en l’absence de mesures concrètes de lutte contre la pauvreté.
La note du Quai d’Orsay invitant à suspendre toute coopération culturelle avec les artistes de pays africains témoigne de l’inévitable politisation de la culture par les pouvoirs politiques. Au même titre que les appels à la censure d’auteurs et d’œuvres russes en raison de l’invasion de l’Ukraine.
La Fondation de l’innovation pour la démocratie a tenu sa première rencontre annuelle au début de juillet, en Côte d’Ivoire, sous la férule de son initiateur, l’historien camerounais Achille Mbembe. Objectif : miser sur une démocratie réinventée. Un projet louable mais qui laisse dubitatif, selon Yann Gwet.
Entre 2013 et 2021, près de 100 millions de Chinois se sont libérés de la pauvreté. Il est donc possible de redonner espoir et dignité à des millions d’Africains, dont de nombreux jeunes.
Si elle était votée, la loi Tshiani réservant l’accès à la magistrature suprême aux seuls Congolais « de souche » consacrerait l’existence de deux catégories de citoyens. Et saperait la confiance dans les institutions.
L’onde de choc provoquée par l’assassinat du journaliste n’en finit pas de se propager à Yaoundé. Une affaire qui pourrait menacer la cohésion de la nation camerounaise.
Le bras de fer entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi, ainsi que l’arrivée de la coalition militaire internationale dans l’est de la RDC, évoquent un sombre pan de la relation entre les deux pays.
Fini les béni-oui-oui, qui acceptent l’ordre dominant. Une génération de jeunes Africains refuse de passer sa vie entre Netflix et TikTok, et fait entendre une voix politiquement incorrecte.
La France n’a plus de vision économique sérieuse en Afrique francophone. En revanche, elle tente de maintenir sa suprématie sur les esprits des nouvelles générations africaines. L’enjeu : faire en sorte que le continent reste dans le camp du monde unipolaire.
Selon les résultats d’une étude menée par la fondation sud-africaine Ichikowitz dans une quinzaine de pays, les jeunes Africains rejettent la démocratie à l’occidentale sans pour autant vouloir trop s’en éloigner. Ils espèrent pour le continent un modèle de gouvernance qui respecterait ses propres systèmes et institutions pour se développer – une révolution intellectuelle…
Si la montée des tensions entre les deux pays a de quoi inquiéter légitimement aussi bien les Nations unies que l’Union africaine, créer les conditions d’une remise à plat des relations entre les deux voisins reste envisageable.
Qu’ils soient russes, français ou belges, ces combattants étrangers ont piètre réputation et sont officiellement jugés infréquentables. Pourtant, la plupart des gouvernements font appel à leurs services…
L’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali, le 31 janvier dernier, marque un tournant dans le rapport du continent non seulement à l’Hexagone, mais aussi à l’Europe, au reste du monde et, surtout, à l’Afrique elle-même.
Confrontée à des turbulences politiques et à une crise sanitaire, l’UA peine à faire entendre sa voix. Il est temps qu’elle fasse sa mue et qu’elle devienne « une machine politique », comme l’a été son ancêtre l’OUA.
Lors du sommet de Montpellier, Emmanuel Macron a annoncé la création du Fonds d’innovation pour la démocratie. Mais l’argent peut-il vraiment la faire émerger ? Et la France peut-elle donner des leçons en la matière ?
Vingt-sept ans après le génocide, Kigali créé un ministère de l’Unité nationale et de l’Engagement civique. Preuve qu’au Rwanda comme au Cameroun, au Nigeria ou en Éthiopie, les rancœurs du passé menacent toujours la cohésion sociale.
Si le récent coup d’État au Mali a été unanimement condamné, au Tchad, la prise du pouvoir des militaires après le décès du président Idriss Déby Itno n’a pas suscité le même émoi. Un paradoxe embarrassant.
Pour les détracteurs de Paul Kagame, cet État est une dictature. En faisant fi des complexités d’une histoire tragique, nombre d’opposants instrumentalisent ainsi « la démocratie » au profit de leurs ambitions personnelles. Ce pays mérite mieux !
À l’heure où fleurissent les résultats sans surprise des présidentielles boudées par les oppositions sur le continent, l’essayiste suggère que leur refus de participer s’applique à tous les scrutins.
Les progrès réalisés dans la relation franco-rwandaise sont, à bien des égards, extraordinaires. Mais les Rwandais attendent toujours que la France reconnaisse son rôle dans le génocide de 1994.
À Dakar, en 2007, Nicolas Sarkozy avait affirmé que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ». L’ex-président français restera lui dans les mémoires pour son rôle dans la destruction de la Libye et sa condamnation à de la prison ferme.
Près de vingt-sept ans après le génocide des Tutsi, qu’est ce qu’être rwandais ? Selon la vision de Paul Kagame, on peut être issu d’ailleurs et s’inscrire dans le destin du pays aux Mille Collines.
L’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz revendique une immunité absolue. Un principe fondamentalement antidémocratique car il consacre une hiérarchie entre citoyens du même pays et une inégalité devant la loi.
Les événements tragiques qui touchent le continent témoignent d’une crise de leadership profonde. Des personnalités africaines à la hauteur de leur époque doivent émerger pour imposer des changements radicaux.