Relations internationales et Covid-19 : pourquoi nous pouvons faire confiance aux vaccins chinois

Relation Chine Afrique : Débat d’experts chinois et internationaux : pourquoi on peut faire confiance aux vaccins chinois Sinopharm, Sinotec Biotech et CanSino Biologics

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© Le Président Mnangagwa du Zimbabwe a reçu le vaccin chinois Sinovac Biotech le 24 mars. (Crédits : CGTV)

Relation Chine Afrique : Les vaccins chinois sont arrivés dans de nombreux pays d’Afrique. Le 23 mars, le Président Ali Bongo du Gabon a reçu la première dose du vaccin Sinopharm. Le 24, le Président Mnangagwa du Zimbabwe a été vacciné avec le vaccin chinois Sinovac Biotech. Le même jour, un lot de fournitures anti-épidémiques apporté par la Mission chinoise auprès de l’Union africaine est arrivé à Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie. Le 24, les vaccins chinois et des équipements médicaux ont été envoyés à l’aéroport international de Nouakchott en Mauritanie. Le 25, un lot de vaccins chinois est arrivé à Luanda, Angola. Le même jour, les armées du Congo (Brazzaville), de la Guinée équatoriale et de la Tunisie ont reçu les vaccins fournis par leurs homologues chinois, l’Armée populaire de libération. Le 26, un lot de vaccins chinois Sinopharm est arrivé au Soudan…

Après une année 2020 consacrée à l’endiguement de l’épidémie, 2021 est cruciale pour retrouver une certaine normalité grâce au rôle déterminant de la vaccination. Au cours des Deux Sessions[1] de cette année, la Chine a réitéré son engagement à faire des vaccins Covid-19 des biens publics mondiaux facilement accessibles. Dans ce contexte, le public chinois et international pose une série de questions : « Les vaccins chinois sont-ils vraiment sûrs et efficaces ? », « les vaccins peuvent-ils nous empêcher d’être à nouveau infectés par le Covid-19 ? »

People’s Daily Online a pris l’initiative d’engager une série de discussions avec une originalité, celle de la multidisciplinarité : mettre autour de la table des scientifiques chinois, des fabricants de vaccins, des leaders d’opinion internationaux, des journalistes et des artistes ainsi que des ambassadeurs de pays étrangers pour les inviter à partager leurs expériences et à réfléchir à la coopération mondiale dans l’ère post-pandémique. Voici quelques échos de leurs débats.

© Les invités internationaux de People’s Daily Online sur les vaccins chinois. (Crédits : People.cn)

Les difficiles voyages internationaux

L’épidémie a bien sûr perturbé ceux qui sont amenés à voyager au niveau international, et notamment les étrangers qui vivent et travaillent en Chine. Souvent bloqués dans le pays ou en dehors, ils ont pu confronter leurs expériences. Stuart Wiggin, un comédien britannique célèbre pour ses émissions télévisées de divertissement en Chine, a dit avec humour : « pendant la quarantaine, la nourriture chinoise m’a vraiment manqué, surtout la fondue chinoise (le hot pot) ». Lui faisant écho, le comédien américain Jonathan Kos-Read, lui aussi très populaire sur les écrans chinois, a raconté comment il avait été bloqué à Istanbul puis en Espagne, constatant des restrictions encore plus sévères qu’en Chine. Md Enamul Hassan, journaliste et universitaire du Bangla Desh, avait pour sa part été testé positif au Covid-19 en octobre dernier à son arrivée à Guangzhou, dans le sud de la Chine. Il a dit avoir été « vraiment impressionné par les soins attentifs et cordiaux de l’équipe médicale chinoise ».

Pour les étrangers en Chine, les deux grandes préoccupations sont d’avoir un document de voyage international et de pouvoir recevoir l’injection de vaccins chinois. Au cours des Deux Sessions, le gouvernement chinois a annoncé qu’il s’engagera à mettre en place des certificats de santé électroniques pour les voyageurs internationaux.

« J’aimerais bénéficier d’un vaccin chinois. Les vaccins n’ont pas de nationalité. Quand ils sont scientifiquement validés, ils sont tous efficaces », a estimé Kos-Read. Enamul Hassan est du même avis : « Les vaccins chinois nous apportent beaucoup d’espoir. Je suis prêt à les recevoir si j’y suis autorisé. »

L’efficacité et la sûreté des vaccins dits « inactivés »

Ayant étudié la biologie moléculaire à l’université, Jonathan Kos-Read a pu donner un avis pertinent sur la très grande efficacité et sûreté des vaccins chinois qui utilisent la technologie la plus mature, celle des vaccins inactivés. Il en a expliqué le principe de façon très concrète : « D’abord vous tuez le virus avec des produits chimiques, puis vous injectez le virus mort dans le corps. Le système immunitaire déchiquètera le virus mort en morceaux et les cellules afficheront la protéine du virus mort à sa surface. »

Gao Fu, académicien et directeur général du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a expliqué l’efficacité des vaccins chinois en notant qu’après la vaccination, « le système immunitaire – un peu comme une escouade de policiers – peut identifier le virus dans des cellules ordinaires, le cibler, puis le capturer ».

« L’inoculation avec les vaccins Covid-19 peut réduire considérablement la probabilité d’apparition du Covid-19. Et même si vous êtes infecté par le virus, les risques de symptômes graves ou de décès peuvent être largement réduits grâce à la vaccination », a déclaré Zhang Yuntao, vice-président et scientifique en chef du China National Biotech Group de Sinopharm.

© Les distributions des vaccins chinois dans le monde jusqu’au 28 mars 2021. (Crédits : CGTN)

Les vaccins connectent le monde

Luo Hua, rédacteur en chef du People’s Daily Online, a appelé à une coopération internationale en matière de vaccination. Il a souligné que, quel que soit le type de technologie utilisé, les vaccins devraient être utilisés au profit de l’humanité dès qu’ils sont validés comme sans danger et efficaces et qu’ils peuvent être fabriquées rapidement ».

« Les vaccins sont des armes puissantes contre le Covid-19. Ce n’est que lorsque l’immunité vaccinale est atteinte que nous pouvons tous être en sécurité. Il ne devrait donc pas y avoir de compétition pour les vaccins, mais au contraire davantage de coopération afin que le monde puisse s’unir pour lutter contre le virus », a déclaré l’académicien Gao Fu.

Depuis le déclenchement de l’épidémie, la fabrication et la distribution de vaccins sont devenues une préoccupation majeure de beaucoup de pays. Etant l’une des principales puissances dans ce domaine, la Chine a travaillé d’arrache-pied pour améliorer l’accessibilité, à des tarifs abordables, des vaccins dans les pays en développement.

Jusqu’en février 2021, la Chine a fait don de vaccins Covid-19 à 69 pays en développement qui en avaient un besoin urgent, et elle a exporté des doses vers 43 pays. Le conseiller d’État chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a noté que les vaccins apporteraient plus de confiance et d’espoir dans la lutte mondiale contre le virus.

L’exemple des Emirats arabes unis

C’est sur cette base de confiance mutuelle que les Émirats arabes unis ont été l’une des premières nations à mener une coopération en matière de vaccins avec la Chine. À l’été 2020, des vaccins conçus par Sinopharm ont été mis en essai clinique aux EAU. En septembre 2020, les EAU sont devenus le premier pays à autoriser l’utilisation d’urgence des vaccins chinois. En décembre 2020, ceux-ci ont été définitivement approuvés aux EAU.

« Grâce à cette coopération, nous avons pu envoyer un message de confiance en faveur des vaccins chinois », a déclaré Ali Al Dhaheri, l’ambassadeur des Émirats arabes unis en Chine.

L’ambassadeur a aussi souligné que les deux pays travaillent ensemble sur le développement de vaccins, apportant de nouvelles opportunités de collaboration dans les domaines de la science, de la technologie et des soins de santé. « Les deux pays renforceront aussi leur coopération dans le suivi des virus, la distribution et la logistique des vaccins », a-t-il ajouté.

« Face à l’épidémie, aucun pays ni aucune personne ne peut rester en sécurité seul. Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons vaincre le Covid-19 », a déclaré Luo Hua, rédacteur en chef du People’s Daily Online.

L’efficacité contre les variants

Selon les statistiques au 26 mars, un total de 100 millions de doses de deux vaccins Covid-19 développés par les filiales du China National Pharmaceutical Group (Sinopharm) ont été distribués dans le monde entier. Plus de 80 millions de doses de ces deux vaccins ont été administrés. Un autre fabricant de vaccins chinois, Sinovac Biotech, a déclaré le 22 mars avoir fourni 160 millions de doses à 18 pays et régions, dont la Chine, avec plus de 70 millions de vaccins injectés. Les trois vaccins, ainsi qu’un quatrième vaccin de CanSino Biologics Inc., ont été approuvés en Chine et dans certains autres pays pour une utilisation grand public.[2]

Restait à vérifier leur efficacité face aux variants du nouveau coronavirus. Zhang Yuntao, le vice-président du China National Biotech Group (CNBC), une filiale de Sinopharm, a déclaré le 28 mars que des chercheurs avaient testé la capacité de mutation antivirale des vaccins inactivés. En utilisant les données d’essais cliniques de stade intermédiaire et avancé récoltées en Chine et à l’étranger, les chercheurs ont mené des expériences sur une douzaine de variants, dont ceux trouvées en Afrique du Sud et au Royaume-Uni. Elles ont montré que les anticorps produits par les deux vaccins inactivés avaient un bon effet neutralisant sur toutes les souches testées, a affirmé Zhang Yuntao. Il a ajouté que de telles expériences se poursuivaient sur les souches trouvées au Brésil et au Zimbabwe[3].

Selon Gao Qiang, directeur général de Sinovac Biotech, les résultats des tests ont montré que le sérum vacciné de la souche Wuhan et de la souche britannique peut atteindre 100% de conversion positive, et que la souche sud-africaine peut atteindre 97%. Le taux global d’anticorps de la souche Wuhan et de la souche britannique est fondamentalement la même, mais la situation de la souche sud-africaine est quelque peu différente. « Nous avons commencé la recherche et le développement de vaccins pour la souche sud-africaine et la souche brésilienne. Les travaux de recherche sur les vaccins pertinents pour la souche sud-africaine ont été réalisés et l’introduction de la souche brésilienne est en cours », a-t-il confirmé.

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[1] Le terme de Deux Sessions fait référence aux réunions plénières annuelles de l’Assemblée populaire nationale et du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois. En 2021, les Deux Sessions ont eu lieu en mars.

[2] Carte mondiale de la distribution des vaccins chinois

[3] Recherche sur les variants En version chinoise : cliquer ici

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