Adétikopé : Une plateforme industrielle et logistique pour transformer l’industrie togolaise
Que ce soit dans la production d’énergie électrique, les TIC, la transformation industrielle ou encore la formation professionnelle, le président togolais multiplie les inaugurations d’infrastructures depuis quelques mois. L’aboutissement de ces projets confirme, s’il le fallait, la transformation du Togo telle que mise en œuvre par le Gouvernement dans sa feuille de route à l’horizon 2025.
© Le Chef de l’État, Faure Essozimma Gnassingbé, dimanche 6 juin 2021, devant la nouvelle Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA).
La Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA) a été inaugurée le dimanche 6 juin 2021 par le Chef de l’État, Faure Essozimna Gnassingbé. Cette infrastructure intégrée et multisectorielle figurait au premier rang des projets portés par le Plan national de développement (PND, 2018-2022). Elle va être un catalyseur de la transformation de l’écosystème industriel national en permettant de transformer des ressources naturelles jusque-là exportées à l’état brut.
Contrairement aux habitudes constatées sur le continent, la PIA a été développée sans adoption d’un régime exceptionnel et s’appuie sur les lois en vigueur au Togo, à savoir le code des investissements et la loi sur la Zone Franche pour les entreprises tournées vers l’exportation. Elle est équipée d’un Guichet unique (créé par décret en avril 2021) chargé de faciliter les démarches administratives des entreprises. Dans un contexte national où le climat des affaires a été fortement amélioré ces dernières années, elle va générer à terme près de 35 000 emplois directs et indirects.
35 000 emplois directs et indirects
La Plateforme industrielle d’Adétikopé a pour vocation de créer des chaînes industrielles à haute valeur ajoutée dans plusieurs secteurs agro-industriels : ceux du coton, du soja, du sésame, du cacao, du café ou encore de la volaille. D’autres secteurs à fort potentiel économique, notamment l’automobile, la pharmaceutique, la cosmétique, l’emballage ou le recyclage, peuvent également s’y installer. Deux entreprises, Togo Agro-Ressources SAU, une société agro-alimentaire qui a pour domaine d’activité la transformation du soja en huile comestible, et Togo Wood Industries SARL, spécialisée dans le bois, y sont déjà actives.
UN ATOUT POUR LE CORRIDOR PORTUAIRE TOGOLAIS
Le Premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé, a, dans son intervention, relevé l’importance de cette plateforme en vue d’atteindre les objectifs gouvernementaux d’inclusion, de distribution équitable des bénéfices de la croissance et d’une meilleure protection sociale.
Située à 27 km du Port autonome de Lomé, équipée de son propre port sec et d’un parking à camions qui peut accueillir jusqu’à 800 camions, la PIA améliore
« la performance logistique de notre corridor portuaire, a ajouté le Premier ministre. Ce qui est d’une importance capitale pour le Togo, terre d’accueil, de transit de tradition et une voie naturelle d’accès pour les pays voisins ».
Des mots prononcés en présence du ministre burkinabè du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, représentant du Président du Faso, du Secrétaire général de la ZLECAf et des représentants des partenaires au développement du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) et de la Société financière internationale (SFI).
UN MILLIARD DE DOLLARS ANNUEL D’EXPORTATION SUPPLEMENTAIRE
Fruit d’un partenariat public-privé entre l’État togolais et ARISE IIP, filiale du groupe ARISE, la PIA a nécessité un investissement de 130 milliards de FCFA (200 millions d’euros) dans sa première phase d’exécution, prévue sur 129 hectares. Le président du groupe ARISE IIP, M. Gagan Gupta, a indiqué attendre au cours des quatre prochaines années.
une exportation annuelle supplémentaire de plus d’un milliard de dollars
FORMATION PROFESSIONNELLE : UN NOUVEL INSTITUT DEDIE AU BTP
Le chef de l’État a inauguré le 28 avril dernier un nouvel institut de formation en alternance pour le développement (IFAD) dédié aux métiers du BTP. Situé à Adidogomé, à Lomé, l’IFAD-Bâtiment propose des formations diplômantes (brevet, CAP et baccalauréat pro) et « certifiantes » réparties en quatre grands pôles : gros œuvres (organisation-réalisation et maçonnerie générale), menuiserie-métallurgie, énergie-fluide et finition-seconds œuvres. Il abritera à l’avenir un centre de formation en alternance dédié aux énergies renouvelables.
Le complexe dispose d’un environnement numérique de travail (ENT) intégré dans toutes ses activités et d’infrastructures modernes (ateliers équipés, centres de ressources…). La formation y sera assurée en alternance au sein du campus, pour les cours généraux et techniques, et sur les chantiers des entreprises partenaires. Le critère de sélection majeur des postulants est leur motivation.
BIENTOT UN TROISIEME IFAD DEDIE A L’ELEVAGE
L’aboutissement de ce projet illustre l’engagement du Président de la République à faire de la jeunesse un acteur du développement économique et social du Togo. C’est en janvier 2018 qu’il avait annoncé la création des IFAD. « L’accent sera mis sur la qualité de la formation professionnelle, car c’est d’elle que proviennent les outils et compétences nécessaires à une réelle participation des jeunes au développement, avait-il expliqué. Avant d’annoncer : dix nouveaux instituts de formation pour le développement seront créés sur les cinq années qui viennent dans les domaines de l’agriculture, de la logistique, du bâtiment, des transports et du numérique ».
L’ouverture de l’IFAD-Bâtiment intervient ainsi après celle de l’IFAD-Aquaculture, déjà opérationnel à Elavagnon, dans l’Est Mono. Dans quelques mois, sera ouvert l’IFAD-Élevage, à Barkoissi, pour accompagner la mise en place d’une filière laitière, de petits ruminants, de volailles et de porcins.
dix nouveaux instituts de formation pour le développement seront créés sur les cinq années
AVEC DEUX NOUVELLES CENTRALES, LE TOGO ACCÉLÈRE SA MARCHE VERS L’AUTONOMIE EN ENERGIE ELECTRIQUE
Le 26 avril dernier a été allumée la première flamme de Kékéli Efficient Power, moins de deux ans après le démarrage des travaux de cette centrale électrique. La mise en service a concerné la turbine à gaz de 47 mégawatts, laquelle sera complétée d’ici à la fin de l’année par une turbine à vapeur. Un cycle combiné qui permettra d’atteindre une puissance de 65,5 mégawatts sans consommation additionnelle de gaz et en limitant les rejets de CO2 dans l’atmosphère.
Cela représente une augmentation de 50 % de la capacité de production électrique du pays ! En synergie avec des projets d’extension du réseau en cours, Kékéli va permettre l’accès à l’énergie électrique à 263 000 foyers togolais, soit près de deux millions de personnes.
La centrale a nécessité un investissement de 85 milliards de F CFA (130 millions d’euros). Preuve des capacités d’innovation du gouvernement, elle a été financée dans le cadre d’une concession d’une durée de vingt-cinq ans qui confère à
Eranove sa conception, sa construction, son exploitation et sa maintenance, et d’un partenariat public-privé (PPP) qui englobe l’État togolais et des acteurs industriels et financiers internationaux. Kiféma Capital, le véhicule d’investissement qui porte la participation de l’État, a pour actionnaires le fonds souverain Togo Invest et des institutions nationales.
Accès à l’énergie électrique pour 263 000 foyers togolais, soit près de deux millions de personnes
BLITTA : 50 MWC D’ENERGIE SOLAIRE SUPPLEMENTAIRE
Deux mois après Kékéli, le 22 juin dernier, le président de la République a inauguré la centrale solaire Sheikh Mohamed Bin Zayed de Blitta. Construite par AMEA Togo Solar, filiale d’AMEA Power, cette centrale photovoltaïque réalisée en pleine pandémie, en un temps record de 14 mois, est dotée d’une capacité de 50 MWc. Plus grande centrale solaire de l’Afrique de l’ouest, elle devrait desservir en énergie environ 158 300 ménages, dont 9 % de la demande de la région centrale. L’ouvrage a été financé à hauteur de 21 milliards de F CFA par la Banque ouest africaine de développement (BOAD) et l’Abu Dhabi Fund pour le développement (ADFD). Sa réalisation « illustre parfaitement le succès du partenariat public-privé en Afrique avec AMEA power, qui a bénéficié d’un climat d’investissement favorable au Togo l’ayant encouragé à préfinancer ce projet », a indiqué la ministre déléguée auprès du Président de la République, chargée de l’Énergie et des Mines, Mawougno Aziablé.
AMEA power, filiale d’Al Nowais Investissement (ANI), basée aux Émirats Arabes Unis, va exploiter la centrale pendant 25 ans avec pour cahier des charges de contribuer à l’économie d’un million de tonnes d’émission de CO2, prévu sur la plateforme tout au long de sa durée de vie.
Ces deux projets majeurs, Kékéli et Blitta, réalisés dans le cadre de la Stratégie nationale d’électrification, permettent au Togo de faire des pas de géant vers la réalisation de ses ambitions. Les autorités prévoient de porter le taux d’accès à l’électricité au niveau national à 75 % en 2025 puis à 100 % à l’horizon 2030, et d’accroître à 50 % la part du renouvelable dans le mix énergétique du pays. En conseil des ministres, le 17 juin dernier, le gouvernement a adopté deux projets de décrets liés (procédures d’indemnisation sur des périmètres identifiés) à l’installation de deux centrales solaires de puissances installées de 60 et 80 Mwc, à Sokode et Kara.
AMEA power, qui a bénéficié d’un climat d’investissement favorable au Togo
LE TOGO OUVRE SON PREMIER DATA CENTER
Le Togo dispose désormais d’une infrastructure stratégique d’hébergement de données sensibles ! Inauguré par le Président de la République, Faure Gnassingbé, le Lomé Data Center, tout premier centre de données de colocation neutre du pays, permet aux institutions et aux entreprises d’héberger leurs données dans un environnement sécurisé.
Il offre aux opérateurs économiques une alternative fiable pour accéder à une bande passante internet à très haut débit et à des coûts moindres, grâce à l’optimisation dans une même entité des réseaux disponibles.
DEVENIR UN HUB NUMERIQUE MAJEUR EN AFRIQUE
L’infrastructure, érigée sur plus d’un hectare dans le nouveau périmètre administratif de la capitale, est certifiée Tier III, soit l’un des niveaux de fiabilité les plus élevés de ce secteur. Elle comprend un bloc administratif et cinq salles d’hébergement de serveurs de 133 m², dont quatre sont destinées aux opérateurs privés. Sa construction, qui a duré deux ans et demi, a été financée à hauteur de 12,7 milliards F CFA par la Banque Mondiale, dans le cadre du programme régional de développement des infrastructures (WARCIP). Réalisé par l’entreprise française Cfao Technologies et la société Togolaise Centro, sous la supervision de l’expert APL France, le Data center s’inscrit dans le cadre de la stratégie de croissance soutenue par la transformation digitale dont s’est dotée le gouvernement.
Près des deux tiers des 42 projets prioritaires de la nouvelle feuille de route gouvernementale ont une composante digitale, a rappelé Cina Lawson, la ministre de l’Économie numérique, lors de la cérémonie d’inauguration. Cette infrastructure permet au Togo de faire un pas supplémentaire vers son ambition de devenir un hub technologique et digital en Afrique.