L’émergence de l’Union des Comores

L’Union des Comores est située à l’entrée Nord du Canal de Mozambique, à mi-chemin entre la Côte Est de l’Afrique et le Nord-Ouest de Madagascar. Elle occupe une superficie totale émergée de 2.236 km² répartie en quatre îles qui sont, du Nord au Sud, Grande-Comore, Mohéli, Anjouan et Mayotte.

Le PCE en bref

L’ambition de l’Union des Comores est de rejoindre le peloton des pays émergents, à l’horizon 2030. Ainsi, le pays a élaboré et adopté en 2019, un plan de développement à l’horizon 2030, le PCE (Plan Comores Emergent) qui est aujourd’hui le cadre de référence pour l’action de développement du gouvernement et de l’appui de ses partenaires.

Pour opérationnaliser le PCE, le gouvernement a élaboré une série de projets majeurs dont six projets phares et six projets structurants ainsi que des projets sectoriels prioritaires.

Les projets phare portent sur :

  • le développement du tourisme,
  • l’essor des liaisons maritimes inter-îles,
  • la création d’un centre hospitalier universitaire moderne,
  • la promotion d’un mix énergétique soutenable pour l’émergence,
  • le développement des liaison aériennes internationales et nationales du pays et
  • la mise en place d’un quartier administratif moderne « smart city ».

En ce qui concerne les projets structurants, ils concernent :

  1. le développement des infrastructures portuaires,
  2. la mise en place d’une zone financière spéciale baptisée, Moroni Finance Smart City (MFSC), pour faire des Comores un hub de services financiers au sein de l’Océan indien,
  3. le développement et la mise en œuvre de programmes pour une urbanisation durable,
  4. le développement d’un réseau routier dense et sécurisé pour le transport des biens et des personnes
  5. la promotion et le développement de l’agriculture pour améliorer la sécurité alimentaire et élargir l’offre exportable du pays de produits comoriens et
  6. la mise en place et l’opérationnalisation d’un système de gestion intégrée des déchets dans le pays.

Le coût total de mise en œuvre du Plan Comores Emergent est estimé à 4,6 milliards d’euros. Mais seuls 25% de ce montant étaient considérés comme acquis lors de l’adoption du PCE.  Le gouvernement a donc organisé, les 2 et 3 décembre 2019, une conférence des partenaires au développement (CPAD) du pays avec le double objectif de partager avec ces derniers le PCE et la vision qui le sous-tend et de mobiliser les ressources additionnelles requises pour le financement de la mise en œuvre du Plan.

La CPAD en 2019

Le PCE et ses programmes et projets prioritaires ont été présentés aux participants au cours de cette Conférence et ont reçu un accueil très favorable de la part des partenaires présents. Le gouvernement a enregistré des annonces de contributions financières d’un montant d’environ 4 milliards d’euros,  dont 1,42 milliards de la part des partenaires bilatéraux et multilatéraux,  pour soutenir la mise en œuvre du plan et le reste provient d’engagement du secteur privé à investir aux Comores.

Quelques mois après la CPAD, le monde a été confrontée à la pandémie Covid-19 et ses suites. L’Union des Comores a été durement touchée sur le plan socioéconomique, notamment en raison des mesures de restriction mise en place au niveau national et international pour limiter la propagation du virus, et des perturbations induites au niveau des échanges internationaux. Le pays a été d’autant plus affecté par la pandémie que son économie, dans laquelle le secteur informel occupe une place prépondérante, est très ouverte, peu diversifiée et donc très vulnérables aux chocs extérieurs. Cela a gravement entravé la mobilisation des ressources annoncées à la Conférence de Paris et, par suite, la mise en œuvre du PCE.

D’une part, les investissements annoncés par le secteur privé, notamment dans les domaines du tourisme et des transports, n’ont pas été réalisés à cause des contraintes et incertitudes multiples engendrées par la pandémie sur le climat des affaires dans le monde entier. D’autre part, les ressources internes et l’aide publique reçue ont été orientées prioritairement vers des actions, de court terme, visant à contenir la pandémie et à atténuer ses impacts négatifs au niveau socio-économique.

Le gouvernement vient de mettre en chantier l’élaboration d’un plan relance post-Covid19 pour actualiser la mise en œuvre du PCE. Elle a également analysé la pertinence des orientations stratégiques et des piliers du PCE ainsi que la pertinence et la faisabilité de ses projets phare et structurants dans le contexte postpandémique. Le gouvernement compte en faire l’instrument d’opérationnalisation du PCE pour la période 2022-2026.

Le plan de relance sera une réponse articulée et méthodique qui s’attaque aux problèmes et déficiences exacerbées par la COVID-19 tout en saisissant également les opportunités ouvertes par la crise mondiale dérivée de la pandémie et ses suites. Il s’inscrit dans une démarche de re-priorisation des programmes phare, structurants et autres projets sectoriels prioritaires du PCE pour répondre à la fois à l’impact du choc à court terme et aux défis de développement à court, moyen et long terme.

C’est dans ce contexte que le gouvernement a décidé d’organiser le 3 décembre 2022, à Moroni, une réunion de haut niveau pour le suivi de la CPAD en vue de remobiliser les partenaires au développement et les investisseurs privés pour soutenir la mise en œuvre du PCE à travers le plan de relance. Il ne s’agit pas d’une nouvelle réunion, mais bien de la continuité de celle de 2019.

Cette réunion donnera l’occasion à l’Union des Comores de relancer le dialogue avec ses partenaires au développement et autres acteurs de développement, incluant le secteur privé, autour des priorités du plan de relance.

Elle permettra également d’examiner la situation de la mobilisation des ressources annoncées lors de la CPAD et de confirmer/repréciser les engagements pris par les divers participants lors de cette conférence. Enfin, elle offrira l’occasion aux amis de l’Union des Comores et aux autres acteurs de développement qui n’étaient pas présents à la CPAD d’exprimer leur soutien en faveur du plan pour l’émergence du pays.