La JICA agit pour la paix et la stabilité au Sahel

La région du Sahel, qui inclut les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, et Tchad) et les pays voisins (Sénégal, Nigéria, et Cameroun), est l’une des zones les plus conflictuelles et les plus pauvres du continent africain. L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) est en train d’élaborer une stratégie en faveur de la paix et de la stabilité dans cette zone. La JICA vise à établir une relation de confiance entre gouvernement et population et à construire une société forte, afin de faire du Sahel une région stable et résiliente où les conflits ne se produisent, ni se reproduisent plus.

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La stratégie de coopération du Japon pour l’Afrique a été élaborée conformément au processus de la TICAD (Tokyo International Conference on African Development) qui a débuté en 1993, en réponse à la déstabilisation de la situation dans la région, notamment au Mali. Et depuis la TICAD V, qui s’est tenue en 2013, le gouvernement japonais fournit une assistance au Sahel.

La stratégie du Cluster « Paix et stabilité » au Sahel 

A l’occasion de la TICAD 8, en 2022, le gouvernement japonais a déclaré son intention de renforcer les efforts déployés pour relever les défis au Sahel par la collaboration entre des gouvernements et des communautés ; l’amélioration des services administratifs en mettant l’accent sur le dialogue et la confiance ainsi que la coordination entre l’aide d’urgence et humanitaire ; et le soutien aux réfugiés, personnes déplacées et les communautés d’accueil.

La stratégie du Cluster « Paix et stabilité » au Sahel s’inscrit dans cette vision globale. La JICA vise à assurer la sécurité humaine par le renforcement de la confiance et la prévention de la récurrence des conflits en renforçant les capacités des acteurs concernés et en favorisant l’appropriation et la participation de la population. « L’objectif est d’établir une relation de confiance entre l’administration publique et la population et de construire une société forte, afin de faire du Sahel une région stable et résiliente où les conflits ne se produisent ou ne se reproduisent pas » déclare Ryutaro Murotani, directeur principal du bureau de la consolidation de la paix, département de la gouvernance et de la consolidation de la paix de la JICA.

Dans la stratégie du Cluster, la JICA déclare que les domaines prioritaires sont : la gouvernance et la sécurité ; la résilience et le développent humain ; et le développement des infrastructures sociales et économiques. En plus de l’assistance dans les pays individuels, la JICA vise à formuler des projets de coopération au niveau régional et à favoriser le partage de connaissances et d’expériences en collaboration avec d’autres partenaires.

Renforcement de l’administration locale

Un axe principal de la JICA est le renforcement de la gouvernance et de la sécurité, notamment l’amélioration de l’administration publique par le renforcement de la capacité, en particulier des autorités locales, à fournir des services administratifs. L’objectif est de mettre en place des mécanismes permettant à l’administration publique d’identifier des besoins de la population et d’y répondre.

La JICA a adopté une approche originale basée sur la formation, le partage d’expériences et le développement de réseaux relationnels. Elle a, par exemple, créé une plate-forme commune à cinq pays de la région, permettant un partage d’expériences sur les réponses aux défis communs auxquels doivent faire face ces pays (terrorisme, gestion municipale, etc.). « Il n’y a pas beaucoup d’occasions pour les responsables au niveau opérationnel de se réunir. Nous avons reçu de nombreux commentaires exprimant leur gratitude pour l’opportunité d’établir des liens entre les cinq pays » affirme Eihiko Obata, responsable du bureau de la JICA au Niger.

Autre exemple : l’organisation d’un programme de formation au Japon, du 2 au 17 décembre 2022, comportant des cours théoriques, des visites et des échanges entre les participants et destiné aux élus locaux et conseils régionaux et aux fonctionnaires (collectivités territoriales, administration centrale, préfets ou gouverneurs) du Mali. La formation a permis de fournir des connaissances et des outils pratiques que les participants pourront ensuite appliquer en les adaptant au contexte de leurs collectivités territoriales respectives. L’objectif final est d’améliorer l’offre de services publics locaux afin de mieux répondre aux attentes des citoyens.

 © Un atelier de partage d’expériences et de networking.

© Un atelier de partage d’expériences et de networking.

Un atelier de partage d’expériences et de networking

Une étude portant sur « La paix et la stabilité dans les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) » a été lancée par la JICA en janvier 2021. L’objectif de cette étude était de collecter des informations sur la situation actuelle des collectivités territoriales, des réfugiés, des personnes déplacées internes (PDI), des communautés d’accueil, des jeunes et des groupes vulnérables.

Un atelier de restitution et de partage d’expériences a été organisé, les 30 et 31 mai 2022, à Niamey. L’objectif de cet atelier, outre la restitution des résultats de l’étude, a été d’échanger et de partager les expériences des collectivités territoriales dans le G5 Sahel sur la paix et la stabilité; et de permettre aux 22 participants (fonctionnaires des collectivités territoriales et de l’administration centrale), provenant des 5 pays, de développer un réseau relationnel.

Résilience et développement humain : l’éducation

Le renforcement de la résilience et du développement humain constitue un autre axe principal. Dans cet axe, l’éducation est un domaine que la JICA soutient depuis longtemps dans cette région. Avant la pandémie de la Covid-19, la plupart des enfants africains en âges scolarisables au primaire n’atteignaient pas le niveau minimum de compétence en lecture ou en mathématiques. La JICA a mis en œuvre le programme « École Pour Tous ». Lancé au Niger en 2004, il a été étendu à plus de 70 000 écoles dans neuf pays africains (Niger, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Djibouti, Ghana, Madagascar, Mali, Éthiopie et Sénégal) afin de garantir une éducation de qualité.

Ce programme a eu des résultats positifs. A Madagascar, par exemple, le taux des élèves sachant lire est passé de 41% à 74%. Au Niger, la capacité des élèves à réaliser des opérations mathématiques de base a progressé de 25 points en l’espace de trois mois pendant l’année scolaire 2021/22. Pour davantage d’informations :

noreferrer" data-auth="NotApplicable" data-safelink="true" data-linkindex="0">School for All Project in Africa: Data shows dramatic improvement in children’s education | News | News & Features | JICA

Ces bons résultats témoignent de l’efficacité d’« École pour Tous », grâce à la méthodologie du « Paquet Minimum axé sur la Qualité » (PMAQ). Celle-ci consiste à assurer l’apprentissage fondamental tout en l’associant à une collaboration étroite école-communauté. Le programme inclut des actions telles que l’organisation de cours de soutien scolaire, la réalisation de cantines scolaires, des campagnes pour la scolarisation des filles, la construction de salles de classe ou de logement d’enseignants, des projets dans l’eau et l’assainissement, etc.

 © Activité à l’École Pour Tous.

© Activité à l’École Pour Tous.