Coopération sino-africaine : Secteur des TIC

Zoom sur la coopération sino-africaine dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) et mise en lumière du développement dans ce secteur.

Concours des 50 meilleurs entrepreneurs africains 2020 (Photo Africa Business Heroes)

Concours des 50 meilleurs entrepreneurs africains 2020 (Photo Africa Business Heroes)

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La coopération sino-africaine dans le secteur des TIC

Cet article du think tank sur l’Afrique Feizhouziyan passe en revue la coopération sino-africaine dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) et met en lumière l’important potentiel de développement dans ce secteur.[1]

Selon les données de World Wide Worx en Afrique du Sud, Huawei, fournisseur de solutions numériques et de produits de télécoms, représente actuellement 70 % des stations de base 4G en Afrique[2] et a établi des partenariats avec 54 pays africains. Le grand équipementier en telecoms ZTE compte plus de 2 000 employés en Afrique. En 2021, le marché africain a contribué pour 4,9 milliards de yuans au chiffre d’affaires de ZTE[3], ce qui représente environ 14 % des revenus de ZTE à l’étranger.

En plus de produits d’un bon rapport qualité-prix et de services d’assistance complets et rapides, des dizaines de milliards de dollars de financement et de crédit des banques chinoises peuvent également résoudre le problème des déficits de financement. C’est l’une des raisons pour lesquelles de nombreux opérateurs africains choisissent Huawei ou ZTE.

Sénégal : lancement d’un centre de données national avec le financement et le soutien technique de la Chine

En juin 2021, le Centre national de données du Sénégal (Diamniadio National Datacenter) dans la Zone Industrielle Gamuniajo de Dakar, la capitale du Sénégal, a été inauguré. Le centre de données a coûté environ 18 millions de dollars[4], avec un soutien financier fourni par la partie chinoise. Huawei était responsable de la construction du site et de l’installation des équipements. Le Centre national de données apportera un support fiable pour protéger le stockage et la sécurité des données des citoyens et des institutions sénégalaises, et créera 15 000 emplois directs et indirects en fournissant un soutien technique à faible coût à plus de 50 000 entreprises privées, en particulier des start-ups.

Le président Macky Sall a déclaré que l’achèvement du Centre national de données marque un succès important de la « Stratégie numérique du Sénégal 2025 », et a exigé que les données et les plateformes numériques de diverses agences gouvernementales et entreprises publiques soient transférées de l’étranger vers le centre.

 © Le Centre national de données du Sénégal (Photo : People.cn)

© Le Centre national de données du Sénégal (Photo : People.cn)

Afrique du Sud : Rain et Huawei lancent le premier réseau commercial autonome 5G d’Afrique

En juillet 2020, l’opérateur de réseau mobile sud-africain Rain a lancé le premier réseau commercial autonome 5G d’Afrique (Standalone 5G). La solution de « bout en bout »[5] fournie par Huawei couvrait la principale zone urbaine du Cap avec le réseau 5G. La prise en charge de la 5G à bande passante élevée, à faible latence et d’autres scénarios d’application riches fournit une bonne base technique, garantissant la demande des utilisateurs finaux pour les services la vidéo AR et 4K.

 © Paul Harris, président de Rain et Jacqueline Shi, présidente de Huawei Cloud Core Network Product (Photo : Huawei)

© Paul Harris, président de Rain et Jacqueline Shi, présidente de Huawei Cloud Core Network Product (Photo : Huawei)

Tunisie : l’inauguration du China-Arabia Beidou Center, le premier centre à l’étranger du système chinois de navigation par satellite Beidou

En avril 2018, le Centre Beidou de Chine-Arabie/GNSS, le premier centre outre-mer de Chine Beidou, a été achevé en Tunisie, devenant une fenêtre et une plate-forme de coopération pour présenter le développement du système satellite chinois[6]. Des solutions fondées sur le système Beidou ont été appliquées dans de nombreux pays africains. Ces dernières années, des experts chinois se sont rendus en Tunisie, en Égypte, au Soudan, au Maroc, en Algérie et dans d’autres pays africains pour mener plusieurs cycles de formation sur la technologie de navigation par satellite Beidou.

L’économie numérique favorise le développement intégré du numérique et de l’économie réelle

En termes d’économie numérique, la coopération sino-africaine se concentre actuellement sur le commerce électronique, le paiement mobile et les services O2O. Nous avons non seulement vu des entreprises géantes telles que Alibaba et Didi tester des modèles de business en Afrique, mais aussi des entrepreneurs chinois qui sont venus en Afrique pour développer leurs affaires, comme Transsion. Ils se sont concentrés sur le marché africain en s’intégrant à l’écologie économique locale, pour promouvoir certaine expérience avancée de la Chine en matière de technologie numérique et d’innovation de modèles commerciaux, favorisant le développement de l’économie numérique locale et apportant plus de commodité à la vie des gens.

Alibaba construit une plate-forme eWTP pour aider les produits africains à atteindre les consommateurs chinois

Le concept de la plate-forme mondiale du commerce électronique eWTP 2016 a été proposé pour la première fois lors de la réunion du G20 à Hangzhou, dans la province chinoise du Zhejiang. Grâce à la coopération entre le secteur public et le secteur privé, il devrait être possible de construire conjointement une infrastructure commerciale à l’ère de l’économie numérique pour favoriser le développement des petites et moyennes entreprises.

Vers 2018, le groupe Alibaba a signé des accords eWTP avec les gouvernements du Rwanda et de l’Éthiopie, permettant aux produits de spécialité africaine d’entrer sur le marché chinois. Le café Gorilla et le piment Volcano Hunter du Rwanda sont désormais disponibles à la vente sur Tmall International et Hema Fresh (deux plates-formes de vente en ligne les plus importantes en Chine). L’ambassadeur du Rwanda en Chine, James Kimonyo, s’est également présenté dans la salle de vente en direct de Taobao (plate-forme mère de Tmall), avec la fameuse présentatrice chinoise Sydney, pour promouvoir des marchandises rwandaises.

Sur la plate-forme de vente en ligne, en supprimant les étapes intermédiaires de vente et en améliorant l’efficacité des commandes numériques, le revenu des agriculteurs africains a pu être doublé[7]. En outre, Alibaba s’est associé à Yiwu (ville chinoise où sont réunies la plupart des entreprises fabriquant de petits articles) et à l’Éthiopie pour construire un hub commercial numérique multifonctionnel (eHub), pour faire une passerelle facilitant l’exportation de produits africains vers le monde.

Alipay et l’opérateur sud-africain Vodacom lancent une super application-VodaPay

En mai 2021, Vodacom, l’un des plus grands opérateurs de télécommunications d’Afrique du Sud, a coopéré avec Alipay pour lancer la super application VodaPay, qui fournit aux utilisateurs sud-africains des services tels que le transfert de portefeuille électronique P2P, le paiement par code QR, les petits et micro-prêts. Dans le futur, l’application présentera aussi des servies de la musique en streaming, des jeux, des informations d’actualité, des taxis et d’autres fonctions.

 © VodaPay (Photo : VodaCom)

© VodaPay (Photo : VodaCom)

OPay, fondée par Zhou Yahui au Nigéria, a reçu un financement de 400 millions de dollars

La plate-forme de services numériques africaine OPay a été incubée par Zhou Yahui (周亚辉), le fondateur de Kunlun Wanwei, en 2018. Elle fournit actuellement le paiement mobile, les voyages partagés (Oride), la livraison de nourritures (OFood), le commerce électronique (OMall) et d’autres services numériques. Opay est également la seule entreprise de technologie financière en Afrique à entrer dans la liste CB Insights Global FinTech 250 en 2021. En août 2021, OPay a reçu un financement de 400 millions de dollars, avec une valorisation de 2 milliards de dollars. Le financement a été menée par Softbank Vision Fund Phase II, et les actionnaires ont réuni Sequoia China, Source Code Capital, IDG et Banyan Capital, Meituan et d’autres institutions de premier plan.

 © OPay (Photo : Opay)

© OPay (Photo : Opay)

L’éducation numérique brise le « goulot d’étranglement des talents » de l’innovation numérique

Le manque d’éducation aux technologies de l’information a toujours été l’une des raisons de la fracture numérique en Afrique. Les entreprises chinoises actives sur le marché africain, telles que Huawei et Alibaba, continuent d’investir dans des ressources en capital et en formation pour participer plus profondément à la culture de jeunes africains pour améliorer l’écologie des talents locaux.

Huawei a publié le plan « Graines du futur » 2.0

En juillet 2021, Huawei a annoncé le plan « Seeds of the Future 2.0 », qui investira 150 millions de dollars dans les cinq prochaines années pour cultiver les talents numériques dans les 150 pays où les branches du groupe s’installent.

Ces dernières années, Huawei a continué à mener à bien des projets tels que « Huawei ICT Academy », « Seeds for the Future » et « ICT Skills Competition » en Égypte, en Afrique du Sud, au Zimbabwe, au Bénin et dans d’autres pays africains, fournissant plus de 50 000 professionnels des TIC. Huawei a également investi 5 millions de dollars à Johannesburg, en Afrique du Sud, et a créé le premier centre d’innovation en Afrique, pour fournir une plate-forme d’incubation technologique pour les petites et moyennes entreprises, tout en ouvrant des laboratoires à de nombreuses universités africaines.

 © Cérémonie de lancement du projet « Seeds for the Future » 2021 en Afrique du Sud (Photo : Huawei)

© Cérémonie de lancement du projet « Seeds for the Future » 2021 en Afrique du Sud (Photo : Huawei)

Alibaba a organisé le « Concours des entrepreneurs africains » pendant deux années consécutives

Le Fonds pour l’entrepreneuriat des jeunes Africains a été lancé par Jack Ma en 2019 pour fournir 10 millions de dollars dans le but de soutenir les entrepreneurs africains d’ici 10 ans. Le projet phare « African Entrepreneurs Competition » s’est tenu pendant deux années consécutives en 2019 et 2020, visant à inspirer l’esprit d’entreprise des jeunes Africains et à faire des « Africans Heroes » les graines de l’espoir en Afrique.

Le concours 2020 a reçu plus de 22 000 candidatures de 54 pays d’Afrique, les 50 meilleurs candidats étant issus de 21 pays, couvrant 18 domaines différents, dont l’agriculture, l’intelligence artificielle, le commerce électronique, la mode, la santé, les énergies renouvelables, la communication, etc.

Perspectives d’avenir de la coopération sino-africaine des TIC

La 8ème Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine tenue en novembre 2021 a adopté la « Déclaration de Dakar » et le « Plan d’action de Dakar (2022-2024) ». Il est à noter que, par rapport au « Plan d’action de Beijing (2019-2021) », le « Plan d’action de Dakar » mentionne « l’économie numérique » à treize endroits et met en place un chapitre sur « l’économie numérique », qui souligne l’importance de la coopération sino-africaine dans le domaine des TIC. Quatre points dans le dossier méritent de notre attention.

(1) Accent mis sur la coopération « Silk Road E-commerce »

Le commerce électronique transfrontalier deviendra l’un des points clés de la coopération économique numérique sino-africaine, en particulier pour le développement des petites et moyennes entreprises. Le plan d’action stipule que la Chine et l’Afrique « élaboreront conjointement un plan pour le développement inclusif du commerce électronique, et organiseront des festivals d’achat des produits africains en ligne, ainsi que des activités de promotion du commerce électronique touristique, pour mettre en œuvre les ‘centaines de magasins et des milliers de produits africains sur la plateforme électronique’ ».

(2) La première mention du renforcement des capacités numériques

Le « Plan d’action de Dakar » mentionne que « la Chine et l’Afrique favoriseront de nouveaux projets de renforcement des capacités dans des domaines tels que la réduction de la pauvreté, la revitalisation rurale, les technologies de l’information et de la communication, la technologie financière, l’économie numérique, le commerce électronique, l’informatique en nuage, les mégadonnées et les réseaux de sécurité, etc».

Cela signifie qu’en plus de la coopération économique et commerciale, la Chine et l’Afrique accorderont plus d’attention aux questions de développement dans le domaine des TIC et exploreront davantage l’utilisation de la technologie des TIC pour résoudre les problèmes sociaux et les défis du développement durable.

(3) Affinement de la coopération en matière de sécurité des réseaux

Le « Plan d’action de Beijing » ne mentionne que brièvement la « cybersécurité » dans la « coopération pour la paix et la sécurité », tandis que la « coopération en matière de cybersécurité » dans la « Déclaration de Dakar » détaille la « communauté de destin partagé dans le cyberespace ». Dans le dossier, la partie africaine « soutient l’Initiative d’action pour construire conjointement une communauté d’avenir partagé dans le cyberespace » proposée par la Chine, et les deux parties renforceront le dialogue et les échanges sur les lois et les réglementations d’Internet. La coopération entre la Chine et l’Afrique dans le domaine de la sécurité et de la gouvernance numériques devrait s’accélérer.

(4) Plus de plateformes de communication seront construites

En plus de continuer à organiser le Forum de coopération numérique Chine-Afrique et le Forum de coopération Beidou Chine-Afrique, au cours des trois prochaines années, la Chine et l’Afrique amélioreront également les réseaux de coopération en matière de transfert de technologie et d’innovation.

Au cours des dix dernières années, l’essor de l’Internet mobile et sa large application ont donné naissance à de nouveaux modèles commerciaux et services, et l’expérience de la Chine en matière de réduction de la pauvreté montre également que l’infrastructure des TIC et les applications connexes peuvent être utilisées pour aider les zones pauvres à se connecter aux marchés extérieurs, promouvant le développement industriel et augmentant les revenus de la population.

Conclusion

La Chine et l’Afrique coopèrent depuis longtemps dans le domaine des TIC, en particulier dans la construction d’infrastructures numériques, en ayant obtenu de nombreux résultats remarquables. Le développement rapide de l’industrie chinoise des TIC au cours des dernières décennies a jeté les bases de la coopération internationale dans le domaine de la technologie, des capitaux et des talents. En Afrique, les TIC sont non seulement l’un des domaines les plus prometteurs de la coopération sino-africaine, mais aussi une étape clé pour que l’Afrique rattrape la « quatrième révolution industrielle » et accélère sa transformation et sa modernisation économique.

[1] L’article est basé sur les recherches de Huang Yang (黄杨) du groupe de think tank sur l’Afrique « Feizhouziyan » (非洲资研), « Commentaires sur le potentiel de la coopération sino-africaine dans le domaine des TIC », et le texte original est disponible sur : https://mp.weixin.qq.com/s/pgyUNAqf5pyctf9e07OeDA.

[2] Deborah Brautigam, « L’aide chinoise au développement en Afrique : nature, objets, finalité et échelle » (《中国在非洲的发展援助: 性质、对象、目的及规模》), p. 206, disponible sur : https://press-files.anu.edu.au/downloads/press/p184401/pdf/ch132.pdf.

[3]AidData’s Global Chinese Development Finance Dataset, Version 2.0, disponible sur : https://www.aiddata.org/data/aiddatas-global-chinese-development-finance-dataset-version-2-0.

[4] Les références sont disponibles sur : https://projects.worldbank.org/en/projects-operations/project-detail/P075664.https://www.worldbank.org/en/results/2013/04/13/ict-results-profile.

[5] Rapport de la Chambre civile de commerce sino-africaine (中非民间商会) « Forces du marché et rôle des acteurs privés : Rapport 2021 sur l’investissement des entreprises chinoises en Afrique » (《市场力量与民营角色:中国企业投资非洲报告2021》),p. 71.

[6] Connecting Africa, “Safaricom consortium gets Ethiopia license”, 2021 May 24, https://www.connectingafrica.com/author.asp?section_id=761&doc_id=769720#:~:text=%22Global%20Partnership%20for%20Ethiopia%20is,efficient%20services%2C%22%20Reba%20added.

[7] 外交部,《中非合作论坛—达喀尔行动计划(2022-2024)》,2021年12月2日 https://www.mfa.gov.cn/wjbzhd/202112/t20211202_10461174.shtml.

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