Tournée républicaine du Président

Comment Ali Bongo Ondimba s’assure de la mise en oeuvre de son programme.

Depuis plus d’un an, le président de la République effectue une tournée des neuf provinces du Gabon. L’occasion pour lui de rencontrer ses concitoyens, les femmes et les jeunes en particulier, mais aussi de prendre le poult de la société à travers ses représentants politiques, économiques et sociaux et s’assurer de l’avancement du Plan d’accélération de la transformation (PAT).

Province après province, département après département, commune après commune, aucune zone du pays n’est laissée de côté. Cette « tournée républicaine », entamée en avril 2022 à Makokou, chef-lieu de la province de
l’Ogooué-Ivindo, Ali Bongo Ondimba l’a poursuivie dans le Haut-Ogooué, l’Ogooué Maritime, puis dans la Ngounié en novembre 2022, avant de se rendre successivement, à partir de mars 2023, dans l’Ogooué Lolo, derechef dans l’Ogooué Maritime, dans L’Estuaire et le Moyen-Ogooué en mai, la Nyanga en juin, etc.

Si les enjeux sociaux sont au cœur de cette tournée, à travers l’accès des Gabonaises et des Gabonais à l’éducation et à la formation, à la santé, ainsi qu’à une protection sociale qu’Ali Bongo Ondimba a entrepris de rendre universelle, ils ne sont pas les seuls abordés. Les enjeux économiques sont fortement présents, le chef de l’État prenant soin de visiter les infrastructures mises en œuvre dans le cadre du PAT, dans le transport, l’accès à l’eau et à l’électricité, la logistique ou encore dans l’agriculture et la pêche. L’emploi, celui des jeunes en particulier, reste sa préoccupation numéro un.

Faire coïncider offres et demandes d’emplois

Le vendredi 31 mars 2023, au deuxième jour de son déplacement dans l’Ogooué-Lolo, Ali Bongo Ondimba visite le Centre de formation et d’enseignement professionnel de Koulamoutou. Un moment important tout autant qu’un symbole. Ces centres sont emblématiques de la politique d’enseignement supérieur mise en œuvre au Gabon depuis le premier plan national de développement, lancé en 2011, et qui vise à mieux faire coïncider l’offre de formation aux besoins actuels ou potentiels sur le marché du travail.

Plusieurs établissements de formation ont ainsi été créés ou rénovés. C’est le cas de celui de Koulamoutou, où Ali Bongo est accueilli avec enthousiasme par les formateurs et les étudiants qui lui ont part de leurs difficultés mais aussi de leurs attentes. 77 stagiaires y sont alors inscrits dans huit filières, dont une portant sur l’agriculture. Récemment réhabilité, le CFP s’étend sur huit hectares et comprend une vingtaine de bâtiments, dont onze nouvellement construits. Il proposera bientôt un cycle supérieur et de nouvelles filières dans les métiers du bois, de l’élevage et de l’industrie.

 Visite du Centre de Formation et d’Enseignement Professionnels de Koulamoutou, le 30 mars 2023. © PR GABON

Visite du Centre de Formation et d’Enseignement Professionnels de Koulamoutou, le 30 mars 2023. © PR GABON

Autre joyau du système de formation au Gabon, inauguré ces dernières années, en avril 2021, le Centre international multisectoriel de formation et d’enseignement professionnel de Nkok (CIMFEPN) est niché dans le cœur battant de l’industrie nationale. Modèle du genre, il dispose d’un campus où 32 bâtiments – laboratoires, amphithéâtre, hangar de stockage des machines, infirmerie, restaurant, centre d’hébergement…-, s’étalent sur 25 hectares.

Des infrastructures logistiques pour booster l’industrie

Le 31 mars 2023, le Chef de l’État a effectué une visite du Port sec de Lastourville, dans l’Ogooué Lolo. Une infrastructure qui doit contribuer à faire duGabon, conformément au Plan d’accélération de la transformation (PAT), un hub industriel. Une ambition déjà en grande partie atteinte grâce à la Zone économique spéciale de Nkok, livrée en 2012 et qui s’est hissée depuis en haut des classements internationaux.

 Départ du 10 km de Port Gentil, le 8 avril 2023. © PR GABON

Départ du 10 km de Port Gentil, le 8 avril 2023. © PR GABON

Inaugurée en novembre 2018, la plateforme logistique de Lastourville, fruit d’un partenariat entre entités publiques et privées, est connectée au réseau ferroviaire opéré par la Setrag. Elle permet d’optimiser le processus d’acheminement du bois transformé par les quatre principales sociétés forestières de la Province de l’Ogooué Lolo jusqu’au Terminal à conteneurs d’Owendo(OCT).

Autre infrastructure majeure récemment réalisée par le Gabon : le tronçon routier Port-Gentil-Omboué, sur 95 kilomètres, qui permet de relier Port-Gentil par la route. Pour ce faire, deux ponts gigantesques, parmi les plus grands d’Afrique, ont été érigés: le premier, construit sur le fleuve Ogooué, long de 4707 mètres ; l’autre, situé à l’embouchure de la lagune Nkomi, qui atteint 4 577 mètres.

La nouvelle route rend possible le développement d’activités économiques dans l’agriculture, la pisciculture ou encore le tourisme. Elle a aussi permis aux passionnés des port d’assister aux «10 kilomètres de Port-Gentil », seule compétition africaine à avoir reçu le label « Gold » de la part de la World Athletics. C’est le président Ali Bongo Ondimba en personne, le 8 avril, qui en a donné le top départ en présence de l’immense athlète britannique d’origine somalienne Sir Mo Farah!

 Inauguration du Centre d’Appui à la Pêche Artisanale de Mouila le 4 nov 2022. © PR GABON

Inauguration du Centre d’Appui à la Pêche Artisanale de Mouila le 4 nov 2022. © PR GABON

Agriculture: une décision d’urgence dans le conflit homme/faune

Dans la lignée de ses précédentes visites dans les localités de Pana, de Dienga et de Ndangui, le chef de l’État a rendu visite le 31 mars dernier à la Fédération des coopératives agricoles d’Iboundji, dans l’Ogooué Lolo. Dans cette province, comme dans le reste du pays, l’agriculture est un secteur important. C’est l’un des principaux employeurs. C’est aussi une des clés pour lutter contre la vie chère et réduire la facture salée des importations. C’est pourquoi le président profite de chaque occasion pour promouvoir le «made in Gabon ».

Dans ce secteur de l’agriculture, les enjeux sont nombreux. Mais un en particulier a pris ces dernières années une place prépondérante : le conflit homme-faune. Celui-ci oppose les populations aux animaux sauvages, notamment les éléphants, qui ravagent dans certains cas les champs cultivés, ruinant ainsi des années d’efforts. Moins de deux mois après sa visite à Iboundji, Ali Bongo Ondimba a réuni les différentes parties prenantes autour de cette problématique, dont l’ONG « Ma Terre, Mon Droit », la plateforme nationale des coopératives et exploitants agricoles, de la pêche, de l’élevage et du développement durable, ou encore l’ONG de protection des animaux Space For Giants.

Le Gabon, défenseur majeur de la biodiversité, compte également sur le fruit du travail de ses agriculteurs

Il a annoncé l’octroi d’une aide aux victimes, plus de 13.000 personnes, d’un montant de quatre milliards de FCFA débloqués sans délai. Une décision d’urgence prise sur un enjeu délicat, alors que le Gabon, pays clé et très engagé dans la protection de la biodiversité, compte également sur le fruit du travail de ses agriculteurs. « Il y a un équilibre à trouver. Environnement et développement ne s’opposent pas, bien au contraire », a rappelé le président de la République.

Signe de l’importance accordée à la production sur le sol gabonais de biens alimentaires, le président de la République a inauguré lors de la première étape de sa tournée républicaine, en avril 2022, le Centre d’appui à la pêche artisanale de Makokou. Ce centre, dont la relance figure dans le PAT, est un des rouages de la diversification et de la montée en gamme de l’économie gabonaise dont l’objectif est de créer plus de valeur ajoutée sur place et plus d’emplois. Il s’agit en somme de produire plus et d’exporter moins.

LE PLAN D’ACCÉLÉRATION DE LA TRANSFORMATION (PAT) 2021-2023

Dès sa première élection en 2009, le président Ali Bongo Ondimba a mis en œuvre le Plan stratégique du Gabon émergent (PSGE), qui fait office de boussole pour l’action gouvernementale d’ici 2025. Après la chute des cours des hydrocarbures intervenue en 2014, le gouvernement a mis en place un Plan de relance de l’économie pour  tenir compte des effets de la crise pétrolière. Celui ci visait à améliorer le financement de l’économie, renforcer la compétitivité des moteurs de croissance, assurer une meilleure qualité des services aux citoyens. Mais surtout à diversifier l’économie, la rendre moins dépendante du pétrole et préparer le pays à une économie plus durable et décarbonée.

De quoi retrouver une croissance de 3,9 % en 2019 et faire émerger une filière compétitive dans l’industrie du bois, la production de manganèse ou de l’huile de palme. Mais la pandémie de Covid 19, survenue en 2020, est venue perturber cette dynamique. C’est pour la relancer, de même qu’ajuster les priorités stratégiques du pays, que le Plan d’accélération de la transformation de l’économie 2021-2023 (PAT) a été mis en œuvre. Ses principaux objectifs : assainir les finances publiques via une réduction drastique du niveau d’endettement, accélérer la préparation de l’« après pétrole » et faire émerger au moins trois nouveaux moteurs de croissance.

Un système de santé plus proche des citoyens

Symboliquement, la première étape de la tournée républicaine du président Ali Bongo Ondimba, en avril 2022, avait une visée sanitaire. Le retour du chef de l’État à Makokou, dans l’Ogooué-Ivindo, se déroulait dans le cadre des manœuvres médico-militaires organisées dans toute la province. Celles-ci, avait-t-il alors ordonné, devaient s’étendre à toutes les autres provinces afin « d’apporter des soins gratuits de qualité, préventifs et curatifs partout au Gabon, y compris dans les endroits les plus reculés ».

Sept mois plus tard, dans la Ngounié, en novembre 2022, le numéro un gabonais s’est rendu sur le site abritant la caravane médico-militaire baptisée « Ngounié 2022 », lancée le 29 octobre dans le sud du pays. C’était là une « une manière de rendre effective la médecine de proximité », l’un des objectifs majeurs du PAT. Cette couverture de soins, accessibles à tous et de qualité, dans l’ensemble du pays, même les endroits les plus reculés, a vocation à être pérennisée.

 Lancement du nouveau carnet de santé mère-enfant, à Lambaréné. © PR GABON

Lancement du nouveau carnet de santé mère-enfant, à Lambaréné. © PR GABON

Une caravane médico-chirurgicale pour l’intérieur du pays

Dans cette même perspective de l’amélioration des offres de soins de proximité, notamment dans les zones reculées où les centres de santé souffrent d’un manque de spécialistes, le ministère de la Santé a organisé du 21 au 25 mai dernier une caravane médico-chirurgicale dans la province du Moyen-Ogooué.

L’événement était placé sous le haut patronage du président de la République, en tournée dans cette localité depuis le 19mai. L’objectif de ce programme : rendre plus accessible le système de santé en le rapprochant des populations et l’adapter aux problématiques spécifiques sur chaque territoire.

 Visite du siège de l’Office Pharmaceutique National de Libreville, le 29 mars 2023. © PR GABON

Visite du siège de l’Office Pharmaceutique National de Libreville, le 29 mars 2023. © PR GABON

Un nouvel hôpital pour Ntoum et sa région

Début mai 2023 à Ntoum, le président de la République a procédé à la mise en service de l’hôpital départemental. Dotée d’une capacité d’accueil de 45 lits, la nouvelle infrastructure comprend un service d’urgences, de petite chirurgie, un laboratoire, une maternité, un service technique ou encore un service consacré à la psychologie. Elle permet de désengorger les autres établissements de santé de la région, jusque-là saturés.

 Inauguration de l’hôpital départemental de Ntoum, le 30 mars 2023. © PR GABON

Inauguration de l’hôpital départemental de Ntoum, le 30 mars 2023. © PR GABON

UNE ASSURANCE MALADIE POUR CHAQUE GABONAIS

Début mai 2023, le président Ali Bongo Ondimba s’est rendu au siège de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) de Ntoum pour assister à une campagne d’enrôlement. Fonctionnelle depuis janvier dernier après avoir été réhabilitée, l’agence a enrôlé à cette date 2.521 personnes, dont un tiers de «Gabonais économiquement faibles » (GEF) qui ne cotisent pas. C’est l’un des grands objectifs du gouvernement. Le Gabon est l’un des rares pays du continent à disposer d’une Caisse nationale d’assurance maladie à vocation universelle, laquelle prend en charge 80% des frais de santé de ses assurés, qu’ils viennent du secteur privé, du public ou qu’ils soient « économiquement faibles ». Lancé en 2007, et bien que fragilisé par la crise économique de 2014 et par des problématiques structurelles, cet outil de solidarité nationale, quasi-inédit en Afrique, a permis l’immatriculation de plus de 70%de la population.

 Visite de l’antenne CNAMGS de Ntoum le 30 mars 2023 © PR GABON

Visite de l’antenne CNAMGS de Ntoum le 30 mars 2023 © PR GABON