Environnement et lutte contre le réchauffement climatique

Comment Lomé s’engage à renforcer la part du renouvelable dans son mix énergétique ?

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Alors que la centrale photovoltaïque de Blitta est en passe d’atteindre 100 MW de capacités, la centrale de Sokodé, dont les travaux vont débuter cette année, va doubler la production d’énergie solaire au Togo.

Lomé multiplie les actions en faveur de la protection de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique. Parmi celles-ci, celles qui visent à augmenter la part de l’énergie propre dans le mix énergétique national ne sont pas les moindres.

De l’énergie propre, pour tous et moins chère

Le Plan national de développement prévoit d’atteindre 50 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique à l’horizon 2030 et de réduire les émissions relatives à ce secteur à hauteur de 8 % en 2025. Cela, tout en permettant à chaque Togolais d’avoir accès à des services énergétiques de qualité et à un coût abordable – contre 66% aujourd’hui, avec de fortes disparités entre les zones urbaines et rurales – et en atteignant une indépendance énergétique totale.

Pour y parvenir, un protocole d’accord de financement avec AMEA Power pour l’extension de la centrale photovoltaïque de Blitta a été paraphé en décembre dernier, en marge de la COP 28 organisée à Dubaï, en présence du président de la République du Togo. Les travaux de ce parc solaire située à 270 kilomètres au nord de Lomé ont été lancés en février 2020 et sa première phase a été inaugurée en juin 2021.

De 50 à 100 MW pour Blitta

Alors que des travaux d’extension y sont en cours depuis mars 2023 afin de porter sa capacité de 50MW à 70MW, le nouvel appui financier de la compagnie émiratie va doter l’infrastructure d’un supplément de 30 MW, portant ses capacités à 100 MW au total. Baptisée Mohammed ben Zayed Al-Nayane, du nom du président des Émirats arabes unis (EAU), la centrale photovoltaïque de Blitta, la plus grande d’Afrique de l’Ouest, pourra alors fournir de l’énergie propre à 222 000 foyers, soit plus d’un million d’habitants.

‘Blitta va permettre d’éviter un million de tonnes d’émission de CO2’

AMEA, filiale d’Al Nowais Investments (ANI), développe cette centrale dont l’exploitation lui a été concédée pour 25 ans dans le cadre d’un partenariat public-privé. Celle-ci a été financée en 2020 à hauteur de 21 milliards FCFA par la Banque ouest africaine de développement (BOAD) et le fonds d’Abu Dhabi Fund pour le développement (ADFD). Elle va contribuer à l’économie d’un million de tonnes d’émission de CO2 tout au long de sa durée de vie, durant laquelle l’électricité produite sera commercialisée par la Compagnie d’énergie électrique du Togo (CEET).

Une nouvelle centrale photovoltaïque à Sokodé

Afin de poursuivre dans la voie tracée à Blitta, le président Faure Gnassingbè a signé en décembre dernier avec les opérateurs français Meridiam et EDF une convention de concession d’une durée de 25 ans pour la conception, la construction, le financement et l’exploitation d’une centrale solaire photovoltaïque de 64 MW à Sokodé, au centre du pays.

Cette infrastructure permettra d’alimenter en énergie renouvelable plus de 700 000 personnes dans la ville et ses environs, ainsi que dans les villes rurales alentours, pour lesquels l’accès à l’électricité est aujourd’hui limité. Le projet, dont le début de la construction est prévu à la mi 2024, permettra d’éviter l’émission de plus d’1,4 millions de tonnes de CO2 pendant la durée de la concession.

Le Fonds Tinga pour booster les branchements des ménages modestes

Plusieurs projets de renforcement de la capacité de distribution de l’énergie vers les entreprises et les foyers togolais sont en cours. L’un d’eux, lancé en mars dernier entre Blitta et Sokodé, consiste dans la construction de 34 km de réseau moyenne tension de 20 KV, 61 postes de distribution MT/BT et 360 km de réseau basse tension (BT).

En prévision de ce nouvel afflux, la région centrale du Togo accueille depuis le mois de mars dernier le Fonds Tinga, déjà mis en place dans les régions des Savanes, de la Kara et des Plateaux. Instrument d’équité sociale, il permet l’accès à l’électricité via des branchements simplifiés pour les ménages modestes. Les frais d’accès sont de 1 000 FCFA, contre plus de 100 000 FCFA normalement, le reliquat pouvant être soldé sur une période de quatre à dix ans.

Depuis son lancement en phase pilote en 2022, le Fonds Tinga a raccordé près de 42 000 ménages, touchant environ 300 000 citoyens. Il doit connecter 1 200 000 ménages à l’horizon 2030 à travers tout le pays. Dans les mois à venir, la région Maritime et le Grand Lomé en seront bénéficiaires.

Un budget « vert » transversal

Le Togo s’est doté en 2024 d’un budget « vert » de 118,2 milliards de FCFA. Partagé entre neuf ministères et équivalent à plus de 5% du budget national, il doit permettre de préserver la biodiversité, faciliter l’accès à l’eau, lutter contre la pollution ou encore améliorer la gestion des déchets.

Il va rendre possible le lancement du projet de couverture forestière du territoire à hauteur de 26% à l’horizon 2030, à travers la restauration d’1,4 million d’hectares de paysages forestiers dégradés et la plantation d’un milliard d’arbres. Plusieurs initiatives socio-économiques, permettant la résilience des populations vulnérables aux changements climatiques, sont également prévues.

Une nouvelle loi sur l’environnement en cours d’adoption

Le Togo est en train d’adopter une loi-cadre sur l’environnement. Présentée en décembre dernier en conseil des ministres, elle doit mettre à jour le cadre juridique de ce secteur en tenant compte de nouveaux outils comme l’économie circulaire, l’économie verte, le crédit carbone…

Elle s’inscrit dans le cadre du respect des engagements internationaux de Lomé, relatifs notamment à la diversité biologique, aux changements climatiques et à la lutte contre la désertification.

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