Stratégie d’avenir : un pays moderne et solidaire pour un développement durable

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Surprenante Côte d’Ivoire qui affiche son dynamisme et démontre que la croissance est le fruit de la persévérance, du travail et de la mise en place d’un ensemble de réformes structurelles dans la stabilité et la paix. Après les routes, les ponts, les tours, les barrages… La Côte d’Ivoire a conscience qu’il faut sérieusement lutter contre l’effet de serre pour préserver ses forêts, protéger ses zones côtières et maintenir sa biodiversité pour un développement durable.

Stratégie d’avenir pour un développement durable

Le statu quo n’est plus une option pour assurer une croissance économique durable pour la Côte d’Ivoire et pour lui permettre d’atteindre son objectif de devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici 2030, soulignait le rapport national sur le climat et le développement (CCDR), édité juste avant le début de la COP28 de Dubaï, en décembre 2023. Le pays s’était déjà engagé l’année précédente, juste avant la COP27 de Sharm El-Sheik, en octobre 2022, à réduire ses émissions de 30,41 % d’ici 2030. Plusieurs actions déjà en cours doivent lui permettre d’atteindre ces objectifs.

Rôle crucial de la forêt

De seize millions d’hectares dans les années 1960, les forêts de Côte d’Ivoire sont passées à environ deux millions d’hectares aujourd’hui. C’est pourquoi le gouvernement a lancé en 2022 la phase 2 du Projet d’investissement forestier (PIF), un programme majeur visant à tripler la superficie forestière d’ici 2030. Selon la Banque mondiale, qui le finance pour un coût de 143 millions d’euros, 6,5 millions d’hectares seront reboisés, soit environ 20 % du pays. Le PIF, qui s’étale sur sept ans, permettra également de préserver 300 000 hectares de terres forestières dégradées dans le sud-ouest du pays et des forêts dans la Savane du Nord. Il bénéficiera aux quatre parcs nationaux du pays.

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> 2,97 millions d’hectares de forêt dont 2,88 millions dite naturelle

> 6,5 millions d’hectares reboisés soit 20 % de la superficie totale actuelle

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Pour un cacao responsable

La baisse de la superficie forestière en Côte d’Ivoire est largement imputable à l’accroissement de la culture du cacao, dont le pays est le premier producteur mondial. Plusieurs projets mettent actuellement en avant une culture du cacao responsable. C’est le cas de Promouvoir une production de cacao sans déforestation pour réduire les émissions en Côte d’Ivoire (Promire), exécuté sur la période 2021-2026. Financé par le Fonds Vert pour le climat et mis en œuvre par la FAO, avec le ministère de l’Environnement et du Développement durable ivoirien, il doit contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre par la mise en œuvre du mécanisme Redd (Réduction des émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts).

Celui-ci permet d’accéder à de potentiels paiements basés sur les résultats. En 2022, Promire a permis la conversion de 834 hectares de parcelles cacaoyères en systèmes d’agroforesterie, alors que 163 hectares ont été reboisés. Au total, le projet vise la réhabilitation de 3- 650 hectares de systèmes agroforestiers, la restauration de 1 500 hectares de forêts, l’amélioration de 4 000 hectares de paysages et l’élaboration de 23 plans de développement locaux.

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> 500 km du territoire menacé par l’expansion de l’océan Atlantique

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Protection des zones côtières : un combat commun

Selon une étude de la Banque mondiale publiée en 2019, la dégradation des zones côtières coûte environ 3,8 milliards de dollars par an à la Côte d’Ivoire, au Bénin, au Sénégal et au Togo (dont 2 milliards de dollars en 2017 pour la seule Côte d’Ivoire), détruisant les moyens de subsistance de millions de personnes. C’est ensemble que ces quatre pays, associés à la Mauritanie et à Sao Tomé-et-Principe, ont décidé de lutter dans le cadre du Programme de gestion du littoral ouest-africain (Waca, pour West Africa Coastal Areas Program).

En Côte d’Ivoire, dans la région de Grand-Lahou, l’activité principale du Waca englobe 90 % de son budget. Elle consiste à stabiliser l’embouchure du fleuve Bandama, afin que celle-ci reprenne sa situation d’avant la période coloniale. Le Waca soutient aussi la préservation de la mangrove dans les parcs nationaux d’Azagny et des îles Ehotilés, notamment en faisant patrouiller des agents pour faire appliquer la loi du littoram adoptée en 2017. Son financement initial de 15 milliards de FCFA a été augmenté à 33 milliards de FCFA.

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Obligations vertes, une solution pour investir durable

Emergence Plaza, propriétaire de Cosmos Yopougon, le complexe commercial le plus visité de Côte d’Ivoire, a émis en 2021 une obligation verte d’un montant de dix milliards de F CFA. Ces obligations stimulent un commerce respectueux de l’environnement et réduisent les coûts d’emprunt pour ceux qui sont en mesure de démontrer leurs impacts environnementaux positifs. L’émission verte émise par Emergence Plaza était la première initiative privée d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale francophone. Le marché mondial des émissions d’obligations vertes, qui connaît une croissance rapide dans le monde, bénéficie encore très peu aux Africains.

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PERFORMANCES & PERSPECTIVES

Première puissance économique de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), la Côte d’Ivoire fait partie des économies les plus performantes du continent. Le pays sera encore en 2024 parmi les cinq pays à la croissance la plus élevée d’Afrique, avec 6,8%attendus, d’après le rapport «Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique » de la Banque africaine de développement.

Taux de croissance du PIB (*estimation)

  • 2023 > 6,5 %
  • 2024 > 6,8 %*

Production de l’agriculture industrielle et vivrière, transformation des produits de l’agroalimentaire

Production de l’agriculture industrielle et vivrière, transformation des produits de l’agroalimentaire Le pays investit dans des infrastructures et des technologies pour améliorer la chaîne de valeur agroalimentaire. Cela inclut la transformation du cacao en chocolat, du manioc en farine, et des fruits en jus ou en conserves. Avec des capacités de transformation locale des matières premières en hausse, l’agroalimentaire est en croissance depuis plusieurs années. Le volume de fèves de cacao broyé et exporté était ainsi de 734 485 tonnes en 2022 (+16,1 %). Un niveau qui devrait atteindre 770 000 tonnes en 2024. Le taux de transformation de la noix de cajou a atteint quant à lui 21,8 % en 2022, soit 224 036 tonnes, contre 14,1 % en 2021. Cela fait de la Côte d’Ivoire le troisième pays transformateur et fournisseur de noix de cajou après le Vietnam et l’Inde.

D’un autre côté, l’agriculture vivrière est essentielle pour la sécurité alimentaire du pays. Elle comprend la culture de denrées alimentaires de base telles que le riz, le manioc, le maïs et les légumes.

Ces cultures sont principalement destinées à la consommation locale et jouent un rôle vital dans la subsistance des populations rurales. L’agriculture vivrière est souvent pratiquée de manière traditionnelle, avec des méthodes qui favorisent la biodiversité et la durabilité.

Une économie diversifié

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