RDC: les violences armées avec d’ex-milices ressurgissent au Sud-Kivu

Après une brève période d’accalmie, les affrontements entre ex-milices tribales et l’armée congolaise ont ressurgi dans la province du Sud-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), laissant craindre une recrudescence de l’insécurité.

Publié le 14 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

En deux semaines, au moins quatre localités ont été le théâtre d’affrontements dans cette région de 60. 000 km2, où les Forces armées de la RDC (FARDC) tentent depuis juillet de faire rapatrier manu-militari les rebelles hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont certains ont participé au génocide de 1994 au Rwanda.

Alliés naturels de Kinshasa pendant la guerre de 1997-1998 dans l’ex-Zaïre, d’anciens miliciens Maï-Maï ont attaqué entre fin octobre et début novembre des brigades FARDC, puis pillé des civils, occasionnant des déplacements massifs de populations.

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D’abord à Itombwe le 25 octobre, ensuite à Baraka le 2 novembre, le lendemain à Luberizi et enfin dans la nuit du 8 au 9 novembre à Mboko.

Des sources militaires congolaises et onusiennes dans le Sud-Kivu attribuent ces attaques à d’anciens chefs de guerre Maï-Maï intégrés dans les FARDC, notamment le général William Yakutumba.

Officiellement, il dit s’opposer à la présence de « soldats rwandais » au sein de l’armée congolaise, en allusion aux ex-combattants rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) récemment intégrés eux-aussi dans les FARDC.

« Les Maï-Maï disent qu’ils ne peuvent pas laisser le sol congolais aux Rwandais », a affirmé à l’AFP le porte-parole dans le Sud-Kivu de l’opération de rapatriement forcé des rebelles FDLR, baptisée « Kimia 2 », le capitaine Olivier Hamuli.

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« Mais quand vous analysez, c’est parce que ces jeunes gens veulent s’accrocher à leurs avantages », notamment le contrôle des zones minières dans leurs territoires, a estimé l’officier.

Aussi, selon une source militaire occidentale, le général Yakutumba est entré en rébellion lorsque l’état-major des FARDC lui a refusé le commandement de « Kimia 2 » dans sa région d’origine.

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« Il dit que ses hommes connaissent mieux le terrain où se déroulent les opérations », précise cette source, sous couvert d’anonymat.

Conséquences: à l’appel de Yakutumba, des centaines de Maï-Maï ont déserté les rangs des FARDC, dont ceux qui ont revendiqué l’attaque du 3 novembre à Luberizi – l’Union du peuple congolais pour la révolution (UPCR) – pour se rallier aux FDLR.

« C’est la première fois qu’on voit cela », a souligné la source, même si les Maï-Maï sont connus pour leurs volte-faces souvent surprenantes.

Pour l’armée gouvernementale, il ne s’agit que d’un épiphénomène, bien que ses troupes soient désormais engagées à la fois contre les FDLR et des Maï-Maï, issus de ses rangs.

« Militairement, ils ne représentent aucune menace (contre les FARDC) parce qu’ils ne peuvent pas tenir une position pendant longtemps. Ils sont armés, certes, mais ce sont des civils qui n’ont aucune formation militaire », a assuré le capitaine Hamuli.

Cependant, un humanitaire basé à Uvira craint « le pire dans les semaines à venir, car analyse-t-il, plus les Maï-Maï sont acculés par les FARDC, plus il y a le risque qu’ils soient armés par des politiciens aigris et opportunistes ».

D’ores et déjà, la quasi-totalité des organisations humanitaires ont suspendu leurs activités dans la région, jugée « zone à risque ».

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