La France appelée à des excuses officielles, une première en Tunisie

La France doit des excuses officielles et des réparations à la Tunisie pour sa politique coloniale du temps du Protectorat (1881-1956), a estimé mercredi Ahmed Inoubli, chef de l’Union démocratique unioniste (UDU, opposition légale).

Publié le 11 novembre 2009 Lecture : 1 minute.

« Pour la mémoire des hommes et des femmes qui ont sacrifié leur vie pour cette terre, nous demandons à la France de s’excuser et de compenser le pillage de ce pays durant la colonisation », a-t-il indiqué à l’AFP.

Cette exigence sans précédent dans l’histoire de la Tunisie indépendante figurait dans le programme électoral de M. Inoubli, candidat proche du pouvoir à la présidentielle d’octobre, remportée par le président Zine El Abidine Ben Ali (89,62%).

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« Ce n’était pas un slogan électoral mais une initiative fondatrice de notre parti qui vient d’entériner des mesures pour la défendre », a-t-il dit, évoquant une « démarche officielle » auprès de l’ambassade de France.

Cet avocat de 52 ans, s’est dit « surpris » par l’accueil réservé à sa demande en Tunisie et dans la région, notamment en Algérie et au Maroc, où il envisage de coordonner pour « une cause commune ».

Il affirme compter aussi sur l’adhésion des « amis » de la France en Tunisie.

« Notre demande finira par trouver une écoute en France, ce pays qui a nourri le monde de ses valeurs et principes républicains », a estimé le chef de l’UDU, formation nationaliste panarabe (9 députés).

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« Il nous suffira d’avoir des excuses, la réparation ne pouvant être que symbolique », a-t-il poursuivi, considérant « la reconnaissance des crimes de la colonisation comme un droit historique légitime imprescriptible ».

Cet opposant s’est défendu d’être instrumentalisé par le pouvoir dans le contexte de crispation actuelle entre Tunis et Paris sur fond de critiques sur les droits de l’Homme.

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« Le régime se défend par lui-même face à certaines des associations ou personnalités françaises, nous parlons au nom du peuple », a-t-il dit, se refusant à commenter le cas très suivi en France du journaliste Taoufik Ben Brik, incarcéré depuis le 30 octobre.

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