Ben Ali, l’homme fort de Tunis en route pour un cinquième mandat

Le président Zine El Abidine Ben Ali, assuré d’un cinquième quinquennat à la présidentielle de dimanche en Tunisie, aura réussi à se maintenir au pouvoir et à faire prospérer l’économie, en dépit de critiques sur une démocratisation jugée trop lente.

Publié le 25 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

M. Ben Ali achève à 73 ans son quatrième mandat successif après avoir succédé au premier président de la Tunisie indépendante, Habib Bourguiba, qu’il a destitué en pour cause « sénilité ».

Le 7 novembre 1987, tous les Tunisiens, y compris les islamistes, saluent son accession au pouvoir « sans violence ni effusion de sang », décrite parfois comme un « coup d’Etat médical ».

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Ses partisans saluent en lui « le sauveur » d’un pays alors à la dérive et lui reconnaissent d’avoir jeté les bases d’une économie libérale et étouffé dans l’oeuf le parti islamiste Ennahdha, accusé de complot armé.

Le regain actuel de la pensée salafiste est combattu avec autant de fermeté.

Dès son arrivée au pouvoir, M. Ben Ali supprime la « présidence à vie » instituée par Bourguiba et limite à trois le nombre de mandats présidentiels. Mais en 2002, il fait adopter par référendum une modification constitutionnelle qui lui permet de rester au pouvoir.

A son actif, une politique sociale dite de « solidarité » et un renforcement de l’émancipation féminine, initiée par son prédécesseur.

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Favorable à un processus démocratique « sans précipitation », il introduit le pluralisme à petite dose au parlement en 1994 et organise en 1999 la première présidentielle pluraliste de l’Histoire de la Tunisie. Il l’emporte cependant à chaque fois avec plus de 90% des voix.

Ses adversaires politiques lui reprochent un pluralisme de façade et un contrôle des médias et associations civiles.

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Décrit comme « autoritaire » ou « policier » par une partie de l’opposition et les ONG de défense des droits de l’Homme, son régime est accusé d’atteintes aux libertés, sous couvert de lutte contre l’islamisme.

Avec le slogan la sécurité avant tout, en juin 2008, il fait mater par l’armée des émeutes sur fond de chômage et de népotisme, dans le sud-ouest frondeur.

Militaire de carrière formé à l’Ecole inter-armes de Saint-Cyr en France et à l’Ecole supérieure de renseignement et de sécurité aux Etats-Unis, il devient général, puis ministre de l’Intérieur qu’il cumulera avec celui de Premier ministre jusqu’à la destitution de Bourguiba.

Pour ses alliés occidentaux, M. Ben Ali incarne la stabilité propice aux flux de capitaux dans son pays, prisé par des millions de touristes européens.

Face à la pression, il affirme souvent que la Tunisie — allié de choix de l’Union européenne– avance à son rythme et « n’a de leçon à recevoir de personne ».

Féru de technologie, Ben Ali fait rouvrir l’accès des Tunisiens à Facebook verrouillé par son administration et ses fans se multiplient sur le réseau.

Il a pour ambition d’inscrire la Tunisie au rang des pays avancés, malgré la crise et le chômage menaçants.

Revêtant parfois la « Jebba » traditionnelle, il encourage un islam modéré, protège le judaïsme et se dit attaché à la modernité. Ben Ali a six enfants, trois filles d’un premier mariage et deux filles et un garçon avec son épouse Leila, très présente dans la vie politique et sociale.

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