Sommet de l’Union Africaine à Kampala pour mieux protéger réfugiés et déplacés

Les représentants de 46 des 53 Etats membres de l?Union Africaine (UA) sont réunis depuis jeudi matin à Kampala pour tenter d?améliorer le sort des réfugiés et déplacés en Afrique, et faire en sorte que leur nombre diminue.

Publié le 22 octobre 2009 Lecture : 3 minutes.

Lors de la cérémonie d?ouverture du sommet dans un luxueux centre de conférence au bord du lac Victoria, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a estimé que les millions de déplacés et réfugiés en Afrique constituent « une menace pour la stabilité entière de l’Afrique ».

« L’Afrique compte environ un tiers du total des réfugiés dans le monde. Il est question de l’avenir du continent », a souligné M. Ping.

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Pour répondre à « cette menace », il convient de « faire preuve de volonté politique et d’agir différemment », tout en « se lançant dans une introspection salutaire », a-t-il expliqué.

Seuls Quatre chefs d’Etat (Ouganda, Zambie, Zimbabwe, Somalie) et deux Premiers ministres (Guinée Equatoriale, Namibie) participent à ce sommet spécial, consacré au « défi du déplacement forcé en Afrique », et dont les débats se déroulent à huis clos.

Evoquant la Convention sur les déplacés et réfugiés, qui doit être adoptée au cours de la rencontre, M. Ping a souligné qu’elle « démontre la détermination de l’Afrique à poursuivre et consolider ses efforts en terme de droit humanitaire ».

Le Haut commissaire aux réfugiés de l’Onu, Antonio Guterres, a pour sa part rappelé qu’il « y a un déclin stable du nombre de réfugiés, mais 95% des réfugiés ont passé cinq ans ou plus dans des camps ».

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M. Guterres a lancé un appel aux dirigeants africains présent pour qu’ils redonnent « un espoir et un futur » aux réfugiés et déplacés, estimant que la convention serait « un évènement marquant en faveur des droits de l’homme, et une réalisation qui restera dans l’histoire ».

Selon le HCR, l’Afrique compte environ 17 millions réfugiés et déplacés internes.

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Pour le président Yoweri Museveni, hôte de la rencontre, « les conflits sont la principale cause qui provoque des réfugiés. C’est pourquoi la principale solution au phénomène est de s’assurer qu’il n’y a pas de conflit et que ceux en cours se terminent de manière juste ».

Cela « passe par le renforcement des capacités étatiques », et il faut favoriser la formation et l’intégration des réfugiés, « en leur donnant la nationalité après un certain temps », parce que, selon lui, « être réfugié ne fait pas partie de la tradition africaine ».

Si le nombre des réfugiés est globalement en baisse, celui des déplacés ne cesse d?augmenter, a expliqué la Commissaire de l?UA en charge des Affaires politiques, Dolly Joiner.

Le HCR a rappelé de son côté qu’il s’occupe en Afrique de « 10,4 millions de personnes, dont 2,6 millions de réfugiés, 295. 000 réfugiés de retour chez eux, 6,3 millions de déplacés internes, 1,03 million de déplacés réinstallés, et de 100. 000 apatrides ».

La convention qui doit être adoptée d’ici la fin de ce sommet de Kampala prévoit entre autres que les dirigeants africains s’engagent à ne plus pratiquer de déplacements forcés de population à grande échelle, par exemple dans les situations de conflit, et assurent l’amélioration des conditions des personnes déplacées.

Fin 2008, des pays de l’UA s’étaient engagé à Addis Abeba à améliorer la protection des populations déplacées dans un projet de convention, qualifié d’ »historique » par le HCR.

Ce projet de convention, « premier instrument de ce genre » au niveau international, devait combler les lacunes du régime juridique de protection et d’assistance aux déplacés en Afrique, affirmait alors l’UA.

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