Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo sera jugée pour « atteinte à la sûreté et l’Etat »
L’ancienne Première dame ivoirienne Simone Gbagbo sera principalement poursuivie pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » lors d’un procès qui va débuter le 22 octobre à Abidjan, a déclaré mercredi l’un des ses avocats à l’AFP.
![Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo sera jugée pour « atteinte à la sûreté et l’Etat » © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/10/15/307dbcd41e7f677614fe5c5bdf265fbee2e6884e.jpg)
Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo sera jugée pour « atteinte à la sûreté et l’Etat » © AFP
Surnommée la « Dame de fer », Simone Gbagbo, 65 ans, est accusée par la Cour pénale internationale de « crimes contre l’humanité » commis durant la crise postélectorale.
Mais à l’instar des 90 autres prévenus, tous des personnalités proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui seront également jugés à partir du 22 octobre, Simone Gbagbo est principalement poursuivie pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », a déclaré Me Rodrigue Dadjé.
Simone Gbagbo a été autant respectée pour son parcours dans l’opposition que crainte en tant que « présidente » à poigne, accusée d’être liée aux « escadrons de la mort » contre les partisans d’Alassane Ouattara, désormais au pouvoir, qu’elle a toujours honni.
Dans l’ordonnance de renvoi, dont l’AFP s’est procurée quelques pages, l’ex-Première dame est poursuivie pour « atteinte à la défense nationale », « attentat ou complot contre l’autorité de l’Etat », « constitution de bandes armées », « direction ou participation à un mouvement insurrectionnel », « trouble à l’ordre public » ou encore « rébellion ».
Simone Gbagbo est aussi poursuivie « dans une autre procédure » pour « crime de sang », mais cette procédure n’aboutira que plus tard à un procès, a poursuivi le défenseur.
« C’est ce dernier point qui fait l’objet de discussions avec la CPI », qui accuse Simone Gbagbo de « crimes contre l’humanité » et demande son transfèrement à La Haye, ce qu’Abidjan refuse, a-t-il commenté.
Le pouvoir ivoirien estime être en mesure d’organiser son procès de manière équitable.
« La CPI nous a demandé des preuves. Nous lui en avons transmis. Nous espérons qu’elle sera sensible à notre volonté de juger Simone Gbagbo en Côte d’Ivoire », a encore récemment déclaré le ministre ivoirien de la Justice, Gnénéma Coulibaly, à Radio France internationale.
« La justice a séquencé thématiquement son approche de la crise postélectorale en trois dossiers: un premier concernant les atteintes à la sécurité de l’Etat, un deuxième relatif aux crimes économiques et un troisième ayant trait aux crimes de sang », a expliqué un membre de la société civile, qui requiert l’anonymat.
Le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin présidentiel de décembre 2010 face à Alassane Ouattara a embrasé le pays, faisant plus de 3. 000 morts en cinq mois.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Origines algériennes de Jordan Bardella : enquête sur un tabou
- Après l’Algérie, le Maroc : nouvelles révélations sur les liens de Jordan Bardella avec le Maghreb
- Damiba à Ibrahim Traoré : « Je ne peux pas garder le silence face aux exactions contre les civils »
- Au Burkina Faso, la fuite en avant répressive d’Ibrahim Traoré
- Maroc : mort de la princesse Lalla Latifa, mère de Mohammed VI